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Nous voulons détruire la gauche

Anonyme, Sunday, July 24, 2005 - 21:28

Catta

Nous voulons la mort de la gauche pour aider la lutte, nous voulons la mort de la gauche tout autant que celle de la droite et du capitalisme.

Toute la gauche. Celle qui milite. Celle qui s'active. Celle qui réclame, qui proteste gentiment, qui veut réformer le capitalisme... Celle qui se dit libertaire, qui se complait dans le tourisme activiste et dans ses revendications...

Le changement se fera sans la gauche ou ne se fera pas.

Nous voulons détruire la gauche

Nous voulons la mort de la gauche pour aider la lutte, nous voulons la mort de la gauche tout autant que celle de la droite et du capitalisme.

Nous voulons détruire la gauche car elle empêche toute prise de conscience collective, elle freine toute initiative de renversement d’une société que nous rejetons tous : toute initiative révolutionnaire.

Non, ce texte n’a pas pour but de s’attaquer aux partis déjà haïs de la gauche plurielle. Car nous savons déjà que cette gauche est critiquable de par ses positions, de par ses actions, et de par le simple fait d’exister en tant que partis politiques, par le simple fait de réclamer le pouvoir.

Ce texte a été écrit pour critiquer la gauche, quelle qu’elle soit. Son existence même. La gauche telle qu’elle est en 2003, dans ses partis, dans ses mouvements (l’altermondialisation pour n’en citer qu’un). La gauche qu’elle soit institutionnelle ou non. Pas seulement celle qui expulse les squatteur- euses et les sans- papier- e- s, qui se fout des travailleurs, qui pactise avec le Medef, qui lutte pour le pouvoir, qui use de tous les artifices de la société capitaliste.

Toute la gauche. Celle qui milite. Celle qui s'active. Celle qui réclame, qui proteste gentiment, qui veut réformer le capitalisme... Celle qui se dit libertaire, qui se complait dans le tourisme activiste et dans ses revendications...

Cette gauche est à détruire par le simple fait qu’elle plait, qu’elle séduit dans son fonctionnement actuel.

Nous savons que les rassemblements militants de la gauche, des Sommets aux Forums Sociaux, en passant par le premier mai ne mènent à rien. Nous savons tous que les manifestations ponctuelles, les grèves d’un jour n’apportent rien. Et nous savons aussi que cet état de fait est en grande partie dommageable aux partis, aux syndicats et aux organisations de gauche.

Ces organisations qui ne souhaitent pas la disparition d’un système qui les fait vivre ; tout autant que les collectifs qui se complaisent dans l’attente du grand soir. Pourtant, malgré cela, la gauche arrive toujours à créer l’illusion d’un changement possible. Un changement qui devrait passer par elle.

La gauche récupère. La gauche phagocyte tout mouvement, d’où qu’il vienne. La gauche récupère volontairement, de par son fonctionnement même. Et involontairement de par son existence, de par la façon dont elle est perçue par le reste du monde.

Un drapeau de la NEFAC dans un mouvement suffit pour que ce dernier y soit entièrement associé par les médias bourgeois (ou non). Actuellement tout mouvement DOIT être associé à la gauche. Sinon il perturbe. La gauche est associée aux mouvements car elle est active.

Oui la gauche est active. La gauche critique ceux qui ne sont pas actifs. Mais tout en restant impuissante. Pourtant il ne suffit plus de montrer aux gens cette impuissance de la gauche. Il faut détruire la gauche, en commençant par détruire la vision qu’ont les gens de la gauche. Car par son activité débordante, qu’on ne peut nier, la gauche nuit à toute initiative révolutionnaire.

La gauche est un grand canalisateur, un grand abrutisseur. La gauche est la télé, la religion des gens qui se sentent éveillés. Ces gens n’ont plus besoin de bouger, de vouloir. Leur activité militante leur suffit.

Certain-e-s se laissent mener par la gauche. N’agissent que par elle. Mais qu’illes se laissent guider complètement ou non par la gauche, illes pensent toujours que leur activité, que leur appartenance à la gauche sert à quelque chose. Et c’est ce qui rend la gauche dangereuse.

Pour détruire la gauche commençons déjà par ne plus être la gauche. Cessons de reproduire les schémas que nous critiquons. Cessons de revendiquer et de s’activer. Cessons de nous chercher des noms. Cessons de penser à notre image. Seule l’action compte. Maintenant il faut agir.

Cessons de soutenir inconsciemment la gauche, cessons de participer à leur activité, il faut arrêter de cultiver cette image de gauche utile.

Enfin empêchons la gauche de jouer ce rôle de récupérateur et de canalisateur.

Systématiquement, la gauche doit devenir inexistante dans un mouvement qu’elle n’a pas insufflée. Commençons par détruire tout symbole de la gauche qui pourrait s’immiscer dans une lutte et qui participe à un phénomène de récupération, parfois inconscient mais inexorable.

Quand la contagion de la gauche sera maîtrisée, il n’y aura plus qu’à la détruire, cesser l’aliénation. Pour que l’individu- e qui lutte existe en tant que tel, pour qu’une lutte ne soit plus associée qu’à sa cause et non à ceux qui la maintiennent. Pour que les gens ne se complaisent plus dans une activité militante ou activiste inefficace.

Le changement se fera sans la gauche ou ne se fera pas.

Le texte, disponible en brochure, par le biais www.infokiosques.net
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Subject: 
cheap shot
Author: 
Nicolas
Date: 
Mon, 2005-07-25 08:18

Voilà un texte visiblement français. Toutes les références sont françaises, elles n'ont même pas été maquillées. Et puis là, bang!, on mentionne la NEFAC au beau milieu du texte. J'ai vérifié, dans l'original ça parlait de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire). Changer LCR pour NEFAC est purement gratuit, surtout que presque rien d'autre n'a été changé. En plus, la référence perd beaucoup de son poid puisque la NEFAC n'a pas de drapeau spécifique. Vraiment, cheap shot. Ça en dit long sur la petitesse de ceux qui diffusent ce texte.


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Subject: 
LCR et NEFAC
Author: 
calvaire01
Date: 
Mon, 2005-07-25 14:47

J'ai écrit cette réponse hier. Le malheur c'est que souvent les organisations plus centralisées et plus réformistes ``fonctionnent`` mieux socialement et acquièrent donc plus de crédibilité, mais elles marquent et limitent l'espace de la contestation à ce qui est acceptable socialement donc moins d'actions directes, mois de récupérations d'espaces et de moyens de production, moins d'émeutes, moins de sabotages, moins de grèves sauvages, bref moins de guerre civile ou sociale et de l'autre côté plus de revendications faites au gouvernement, plus de concertation avec la bureaucratie syndicale, communautaire et scolaire, plus d'ancagre petit-bourgeois. Sous prétexte d'organiser ces organisations pacifient et régulent le mouvement qui naît de la révolte contre l'oppression et la domination, ce mouvement qui dans ses meilleurs moments entre en rupture révolutionnaire. Nous qui en avons vraiment marre de travailler pour les autres, de nous faire goouverner par des organisations qui veulent dicter ou dictent nos conduites, par ceux et celles qui possèdent du capital (économique,social, politique, culturel...), qui n'avons pas grand chose à perdre mais des mondes à gagner, nous ne pouvons que détruire tous ces instruments qui servent à nous contraindre et à nous dominer. Il ne faut plus attendre.

La réponse d'hier :
La LCR se prétend révolutionnaire et ne lutte que pour des réformes du système en place, tout comme la NEFAC. La LCR veut l'hégémonie, la NEFAC, quoi qu'elle prétende le contraire, se pense comme la seule organisation valable (avant elle et au-delà d'elle tout est désorganisation dans le milieu anarchiste ces acteurs-actrices disent souvent). LA LCR est centraliste tout comme la NEFAC qui là-dessus aussi prétend le contraire mais propose entre autres à la CLAC d'abolir le pouvoir politique de l'AG au profit d'un vulgaire comité de délégués (vive le centralisme démocratique sauce anarchiste !) Bref, le rapprochement n'est peut-être pas aussi gratuit. Et il existe des drapeaux signés NEFAC et d'autres bannières qui la rappellent. Il y aurait sûrement d'autres rapprochements à faire (l'entrisme par exemple en milieu étudiant, syndical et communautaire entre autres et les nombreux aspects récupérateurs que cela implique)
Avec la LCR et la NEFAC, la gauche triomphe, le réformisme et le démocratisme et le vieux monde avec eux !
Et ce n'est pas moi qui distribue ce texte mais je ne pouvais m'empêcher de participer à cet échange.


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Subject: 
Oulala!
Author: 
Nicolas
Date: 
Tue, 2005-07-26 11:37

La gauche québécoise, instrument de domination et de contrainte. Ton affaire est d'un ridicule consommé. Théoriser l'impuissance des ultra et rejeter la faute sur les autres un peu moins radicaux ne te mènera nul part. Si la force d'intertie de la gauche, et le contrôle social qu'exercent certaines bureaucratie, suffisent pour juguler ta "puissance créatrice" c'est sur l'augmentation de la dite puissance que tu devrais travailler et non sur la destruction de la gauche que tu devrais travailler.

Il faudrait voir aussi à mieux définir l'ennemi principal. Est-ce vraiment le poids culturel du réformisme qui empêche les débordements révolutionnaires ou bien n'est-ce pas plutôt le poids culturel du statu-quo social-libéral? Entre l'UFP et l'ADQ, la NEFAC et le PQ, qui a le plus grand potentiel de nuisance? Qui doit-on faire tomber en premier? N'est-il pas un peu simpliste de penser que seul quelques garde-fou empêchent les masses de se lancer dans l'insurrection?

* * *

Il ne faut vraiment pas savoir ce qu'est la LCR --et la NEFAC par ricochet-- pour faire une adéquation. La LCR est un monument du paysage socio-politique français qui compte des dizaines de milliers de membres et sympathisantEs. C'est une organisation très intégré à la logique médiatique, dont les portes-paroles interviennent régulièrement à la télé et avec de puissants relais culturels (Zebda et Tacticollective, entre autre). C'est une organisation qui procède à un branding lourd avec ses slogans publicitaires ("à gauche de la gauche" et "100% à gauche"), ses logos et toute une panoplie d'objets promotionnels à son effigie. C'est aussi une organisation qui se présente régulièrement aux élections et qui est en grande partie financée par l'État. C'est une organisation qui se base sur un programme de transition effectivement réformiste. C'est finalement une organisation qui a un contrôle effectif et bureaucratique sur un ensemble de mouvements sociaux français.

À côté, la NEFAC est une minuscule organisation très artisanale. Outre le nom et la signature (qui n'est même pas uniformisée!), la NEFAC ne fait pas de branding et il n'y a pas de production de masse d'objet promotionnel. Le plus proche qu'on peut aller c'est avec des bannières signées, dont une seule qui ne comporte que le nom, toutes les autres ayant des messages (et je maintiens qu'il n'y a pas de drapeaux). Dans tous les cas, je n'ai jamais entendu personne associer une action que nous n'avions pas organisé à notre nom à cause de notre visibilité. La NEFAC n'a pas de programme de transition réformiste et ne se présente pas aux élections. Nous sommes toujours très clair sur la finalité révolutionnaire de notre projet politique et n'hésitons pas à en faire la promotion dans toutes nos interventions. Au pire, tu pourrais dire que les militantEs de la NEFAC soutiennent des revendications non-révolutionnaires dans les luttes mais encore là, nous faisons l'effort de proposer des idées rupturistes. Pour ce qui est di centralisme, tu es dans le champ. L'organisation est très décentralisée et ce que font les différents groupes au niveau local ne regarde qu'eux. Ainsi je n'ai aucune idée de ce qu'ont pu proposer les groupes montréalais de la NEFAC à la CLAC puisque ça ne regarde qu'eux. C'est toi qui fait du centralisme en accusant l'ensemble de l'organisation pour l'action libre et autonome d'une partie du groupe. C'est le propre d'une mentalité policière, tout comme tes fabulations sur l'entrisme de la NEFAC. De l'entrisme c'est militer dans des groupes en cachant son affiliation politique afin d'en prendre le contrôle et de les diriger. Ce n'est pas ce que fait la NEFAC. Oui, les camarades militent dans différents groupes mais ils et elles le font à visage découvert, en ne cachant pas leurs opinions, et sans vouloir en "prendre le contrôle". Ils et elles y sont à titre personnel et poussent pour leur idée comme le ferait n'importe qui d'autre.

Pour finir, je serais personnellement heureux que triomphe le démocratisme si par là on entend la démocratie directe.


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Subject: 
Évidemment
Author: 
calvaire01
Date: 
Tue, 2005-07-26 20:38

Évidemment, vous préférez parler des différences qui opposent NEFAC et LCR et évidemment il y en a. Mais en ce qui concerne la même implication dans les seules luttes réformistes, l'entrisme voilé ou pas dans les organisations pour y faire du recrutement et les inféoder formellement ou informellement ou encore juste pour s'y faire valoir, le centralisme (à quoi sert l'unité théorique et la plateforme si ce n'est que pour créer une unité de ralliement, une centralité des luttes ?)Qui dit que si la NEFAC grossissait il n'y aurait pas ce branding ? C'est drôle de voir que d'un côté vous parlez de l'unité théorique et de la responsabilité collective et de l'autre, quand une position vous met mal à l'aise, vous parlez de l'autonomie de la section en question...

Et cela : Au pire, tu pourrais dire que les militantEs de la NEFAC soutiennent des revendications non-révolutionnaires dans les luttes

Je le dis souvent et j'ajouterai même des idées qui vont dans le sens de la réforme du capitalisme, de sa capacité et de son intérêt à se restructurer, des idées qui vont dans le sens contraire de la destruction du capitalisme.

``Est-ce vraiment le poids culturel du réformisme qui empêche les débordements révolutionnaires ou bien n'est-ce pas plutôt le poids culturel du statu-quo social-libéral? Entre l'UFP et l'ADQ, la NEFAC et le PQ, qui a le plus grand potentiel de nuisance?``

Et si tout cela poussait dans le même sens ? Constituait l'ensemble de la nuisance en question ?

Et le démocratisme, sérieusement vous pensez que les contradictions entre les forces révolutionnaires et les puissances de domination vont se résoudre par la démocratie directe ? Que toutes les forces délibéreront ensemble ? Que le mouvement révolutionnaire ne devra pas opposer la violence de ses actes à la régulation systémique des formes de domination (patriarcat, capitalisme, États...) ? Que la révolution sera décidée à la limite en AG avec même l'opposition contre-révolutionnaire?


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Subject: 
...
Author: 
Nicolas
Date: 
Wed, 2005-07-27 09:29

Calvaire, tu fais encore de la réification. Il n'y a pas de vous qui tienne, c'est moi qui discutte avec toi, pas "la NEFAC". Tout le monde s'en fout de nos petits échanges sur le CMAQ, je ne consulte personne et je parle en mon nom personnel. C'est la même chose quand des groupes ou des instances autonomes de la NEFAC interviennent. On ne discutte pas de tout en détail au niveau fédéral ou en union régionale québécoise, on ne discutte de ce qui est commun. L'intervention de la NEFAC-Mtl dans CLAC, ou d'autres implications locales, ne me regarde pas alors on en parle pas en détail (tout comme les montréalais ne se mêlent pas de nos propres affaires locales). On ne discutte dans les instances que de ce qui est commun à tous le monde impliqué. Dans les unions régionales, on a pas le temps de discutter des implications locales de tout un chacun, on se concentre plutôt sur le contenu de Cause commune, Ruptures, les tournées qu'on organise, les campagnes d'agitation communes. C'est ça le fédéralisme! D'ailleurs, c'est inscrit noir sur blanc dans notre constitution depuis le début: Le fédéralisme implique que chaque groupe ou individu membre garde son autonomie organisationnelle et politique; les groupes locaux et les membres individuels sont les seuls juges responsables de l'application et des décisions et de la ligne tactique générale de la fédération. En autant qu'ils et elles respectent les décisions et les positions prises par la Fédération, les membres sont totalement libres d'agir comme bon leur semble dans ce cadre.

Par ailleurs, je maintiens qu'on ne fait pas d'entrisme. On milite dans d'autres groupes parce que la lutte en question nous intéresse et qu'on veut y participer. On n'a pas de politique de recrutement. Oui on veut grossir mais on en fait pas une maladie et nos implications n'ont pas comme but de recruter des gens (d'ailleurs, si c'était le cas, ce serait plutôt raté!). Pour ce qui est d'inféoder les organisations auxquelles on participe, c'est ridicule. Premièrement, nous sommes vraiment trop peu nombreux pour inféoder quoi que ce soit. Deuxièmement, dans notre optique une inféodation irait directement à l'encontre de nos but et aurait pour effet de tuer les mouvements. Notre but est plutôt de développer l'autonomie maximale des groupes où l'on s'implique. Les inféoder et les contrôler serait contre-productif dans une optique libertaire.

Visiblement, tu ne comprend toujours pas, même après toutes ces années, le sens de notre proposition organisationnelle (cohérance théorique, unité tactique, responsabilité collective et fédéralisme). Il s'agit d'un modèle organisationnel à usage interne à l'organisation spécifique. L'idée est simplement de créer un outil politique un tant soit peu efficace pas d'avoir un modèle universel exportable.

Pour ce qui des revendications à soutenir ou pas dans les luttes, il me semble que tu manque singulièrement de dialectique. Grand bien te fasse si tu veux t'enfermer dans une tour d'ivoire révolutionnaire mais en attendant, ici bas, il y des gens qui ont des besoins, des envies, des désirs et qui s'organisent pour revendiquer des choses et résister à des attaques concrètes. Pourquoi mépriser les besoins et les envies qui ne sont pas directement et immédiatement révolutionnaire? Les gens, incluant les militantEs révolutionnaires, ont parfaitement le droit, en attendant le grand soir, de vouloir vivre et s'impliquer dans une coopérative, d'avoir un salaire décent et un minimum de respect au travail, de savoir ce qu'ils mangent, de ne pas avoir de port methanier ou de porcherie dans leur cours, d'avoir un environnement sain, un système d'éducation de qualité, des programmes sociaux pas trop moche, etc. Les revendications des mouvements sociaux ne sont pas révolutionnaire en soit. De toute façon, si elles l'étaient ce ne serait plus des revendications mais un programme révolutionnaire sans portée réelle et sans utilité à titre revendicatif. On peut travailler sur les revendications et, surtout, sur l'argumentaire afin de lui donner un sens plus ou moins subversif, plus ou moins libertaire (ce qu'on fait en revendicant l'autogestion, des services publics libertaire ou la socialisation du parc de logements) mais ce n'est pas vraiment ça l'important. Une revendication en soit est stérile. Ce qui la rend intéressante c'est le mouvement qui la porte, la façon dont il est organisé, la façon dont il lutte. Un mouvement autonome, qui ne fait pas de concession aux partis, qui se mobilise sur ses propres bases et arrache ses revendications par le biais d'un rapport de force a un grand potentiel subversif. C'est là que ce joue l'enjeu du réformisme, quant à savoir comment les gains sont fait, et non au niveau du libelé des revendications.

Pour ce qui est de la démocratie, tu dénature tout volontairement. L'idée de démocratie directe n'évacue pas les conflits, au contraire. Il s'agit de construire un mouvement social démocratique qui imposera ses exigences, pas d'en arriver à un consensus avec l'ennemi. Pour ce qui est de la révolution, oui j'espère que la lutte sera décidée en AG et menée démocratiquement. J'espère que les organes révolutionnaires, conseils ou autres, seront démocratiques. Évidemment que l'option contre-révolutionnaire ne sera pas sur la table, les porteurs de cette option ne participeront vraisemblablement pas aux organes révolutionnaires qui veulent abolir le vieux monde mais leur mèneront plutôt une lutte acharnée. La révolution ce sera vraisemblablement deux camps qui s'affrontent, moi ce que je dis c'est que notre camp doit être résolument démocratique (ce qui n'implique pas, au nom de la "démocratie", de taire les aspirations de la majorité au nom du maintien des privilèges d'une minorité).


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Subject: 
Démocratie, un concept vague ?
Author: 
calvaire01
Date: 
Thu, 2005-07-28 01:58

''En autant qu'ils et elles respectent les décisions et les positions prises par la Fédération, les membres sont totalement libres d'agir comme bon leur semble dans ce cadre.''

Le cadre établi par la fédération ? Et la plateforme qui les unit ?

''Notre but est plutôt de développer l'autonomie maximale des groupes où l'on s'implique. Les inféoder et les contrôler serait contre-productif dans une optique libertaire.''

À quoi bon alors établir ce cadre fédéral qui se veut le modèle d'organisation libertaire que vous défendez, faites la promotion, dites qu'il est le modèle qui combat la désorganisation... ?

''Pourquoi mépriser les besoins et les envies qui ne sont pas directement et immédiatement révolutionnaire?''

Il n'est pas question de mépris mais de différences. La révolution est la destruction du monde capitaliste, étatiste, patriarcal... dans lequel nous vivons. Le réformisme des revendications alimente le travail de l'État, la culture de la consommation qui fait vivre le capitalisme et donne une légitimité aux autorités comme dispensateurs de services, de droits, d'assurances... Il alimente la restructuration du monde dominé dans lequel nous vivons. Il va à l'encontre de la rupture. Plutôt reprenons, exigeons et n'attendons rien...

''Ce qui la rend intéressante c'est le mouvement qui la porte, la façon dont il est organisé, la façon dont il lutte. Un mouvement autonome, qui ne fait pas de concession aux partis, qui se mobilise sur ses propres bases et arrache ses revendications par le biais d'un rapport de force a un grand potentiel subversif.''

Là-dessus, je suis relativement d'accord. Mais ce ne sont plus vraiment des revendications mais des exigences et encore faudrait dépasser le cadre des simples réformes.

''L'idée de démocratie directe n'évacue pas les conflits, au contraire.''

Le consensus obtenu par la voie procédurière ag-iste et par les joutes de réthorique ne sera que la game des réthoriciens et dans un monde où l'aliénation règne sur les fins du politique commun et qui ne pose pas préalablement les nécessités révolutionnaires, la démocratie directe ne peut qu'être que réductrice au plus grand dénominateur stagnant ou réformiste.

''Il s'agit de construire un mouvement social démocratique qui imposera ses exigences''

Cela n'est plus une question de démocratie mais de rapport de force. De plus, un mouvement social démocratique peut vouloir tout et n'importe quoi. C'est un peu vague.

''La révolution ce sera vraisemblablement deux camps qui s'affrontent, moi ce que je dis c'est que notre camp doit être résolument démocratique''

Deux camps qui s'affrontent violemment qui poursuivent une lutte à finir, un camp communiste ou de communisation et l'autre celui de la domination. Si tu confonds démocratie et communisme, je peux être d'accord avec toi sauf sur la confusion. De plus si la démocratie ne veut pas la souveraineté de toutes et de tous dans la communisation, alors je m'opposerai à la démocratie car elle ne sera qu'une voie de légitimation de notre asservissement. La démocratie est un beau mot mais un peu flou car l'AG ou toute autre forme de la démocratie directe peut vouloir la réforme comme la révolution, l'aménagement de la domination comme son abolition. Pour moi, il n'y pas de choix démocratiques à faire là-dessus.

Je serai toujours contre la démocratie de ceux et celles qui se laissent dominéEs. Aussi bien dire que je suis contre la démocratie pour être plus honnête. Et je demeure d'accord avec Engels sur au moins une chose La Commune de Paris c'était une dictature exercée par le prolétariat, le peuple ou les multitudes, appelons-nous comme on veut, mais c'était une dictature tout de même c'est plus honnête de le dire de cette façon. Pour moi, entre le mouvement révolutionnaire et ce qui s'y oppose, c'est un rapport de force et en-deça de la révolution, il n'y a que la défaite malgré les gains potentiels mais toujours limités. La révolution ainsi n'est pas une question de démocratie mais une question d'abolition des formes de domination démocratique ou non.

Le mot démocratie peut être utilisé uniquement à mon avis pour ne pas effrayer mais mes désirs sont communisateurs (ou communistes dans le sens de communisation) et non démocratiques.


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Subject: 
Et dictature, c'est pas flou ça?
Author: 
Nicolas
Date: 
Fri, 2005-07-29 08:01

"Le cadre établi par la fédération ? Et la plateforme qui les unit ?"

La plate-forme d'Arshinov est une inspiration, pas un document officiel de la NEFAC. Le cadre c'est les décisions et les positions prises par la fédération.

"À quoi bon alors établir ce cadre fédéral qui se veut le modèle d'organisation libertaire que vous défendez, faites la promotion, dites qu'il est le modèle qui combat la désorganisation... ?"

Tu ne comprend toujours pas le sens du projet organisationnel de la NEFAC. La NEFAC est une organisation politique libertaire, le modèle organisationnel que nous défendons est un modèle d'organisation politique. Nous pensons que c'est le meilleur modèle pour construire une organisation politique efficace, capable d'intervenir dans les mouvements sociaux. Nous pensons que c'est la meilleure façon de s'organiser pour les révolutionnaires. C'est de cette façon que nous nous organisons. Par contre, il ne s'agit nullement d'un modèle d'organisation universel qui s'appliquerait à toutes les formes d'organisations dans toutes les situations. Transcrit dans un contexte de lutte sociale, notre modèle organisationnel n'a pas de sens et est même contre-productif. D'ailleurs, un simple regard à notre pratique dans les groupes --même libertaires-- auquel nous participons indiquera que nous ne tentons pas d'exporter notre "modèle". À quoi bon le cadre fédéral dans ce contexte? Mais simplement à coordonner nos interventions et unir nos forces.

Pour les revendications, ça semble n'être qu'une question sémantique. Nous nous appuyons des revendications et des luttes, toi qui appui des exigences...

Par rapport à la démocratie, la NEFAC n'a jamais défendu la pratique du consensus. Nous respectons la culture de certains milieux qui carburent au consensus mais ce n'est pas notre propre pratique. Nous même nous tranchons les questions par un vote et c'est ce qui se fait dans la plupart des groupes où nous sommes impliqués. À mon avis, mieux vaut avoir une minorité et une majorité bien tranchée que d'avoir un compromis consensuel bâtard qui ménage la chèvre et le choux. Remarque, la plupart du temps on a pas besoin de voter.

Effectivement, il s'agit de rapport de force. Quand je dis mouvement scial démocratique, je veux dire un mouvement social organisé de façon démocratique et basé sur le rapport de force. Est-ce plus clair. Ce que je veux dire c'est que les luttes doivent être organisées de façon démocratiques.

Démocratie, communisation, communisme, tous ces concepts peuvent être flou. Nous sommes communistes libertaires. C'est dans ce contexte là que nous sommes "démocrates". À mon avis, l'utilisation du mots dictature est encore plus flou et porte encore plus à confusion.

Je suis contre la dictature et pour la démocratie et le pluralisme révolutionnaire. Pour l'autogestion généralisée et le pouvoir des conseils. Autrement dit pour une démocratie directe.


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Subject: 
En continuité
Author: 
calvaire01
Date: 
Fri, 2005-07-29 09:57

Rapport de force contre les contre-révolutionnaires, communisation et dialogue continu entre les forces révolutionnaires ou démocratie directe entre elles si tu préfères. On est pas très loin.

La NEFAC s'est souvent prétendu comme étant ''le'' modèle d'organisation libertaire. Je pourrais resortir des textes qui le disent. Mais ici ce n'est pas un procès.


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Subject: 
NEFAC-Mtl et la CLAC
Author: 
Nic
Date: 
Thu, 2005-07-28 13:38

"LA LCR est centraliste tout comme la NEFAC qui là-dessus aussi prétend le contraire mais propose entre autres à la CLAC d'abolir le pouvoir politique de l'AG au profit d'un vulgaire comité de délégués (vive le centralisme démocratique sauce anarchiste !)"

Cette accusation est tout à fait fausse. Ce que la NEFAC-Mtl propose à la CLAC c'est de tenir des assemblées publiques thématiques dans le but de favoriser une plus grande participation qui irait au-delà de la seule participation des délégués des groupes et qui aiderait la capacité de mobilisation du mouvement libertaire. Il y autant de thèmes possibles pour les assemblées qu'il y a de luttes auquelles participent les groupes de la CLAC (mvemt étudiant, immigration, syndicalisme, écologie, anti-colonialisme, etc.)

L'assemblée générale décisionnelle serait maintenu et remplacerait le comité suivi (ce vulgaire comité de délégués!, selon Calvaire01).

Nous proposons cela après avoir constaté que la CLAC est actuellement dans une impasse, dans le sens qu'elle attire très peu de gens à ses assemblées générales dans leur forme actuelle. En fait, dans les dernières réunions du comité suivi et lors des dernières assemblées générales (depuis quelques mois), on retrouvait plus ou moins les mêmes 10-15 personnes, à peu près tous et toutes membres des groupes de la CLAC.

C'est une proposition que nous faisons aux autres groupes de la CLAC. Il reste à voir si elle sera adoptée ou non. C'est une partie de notre contribution (modeste) pour relancer la CLAC suite au constat général (partagé par l'ensemble des groupes de la CLAC) que nous nous retrouvons présentement dans une impasse.

Je ne suis pas du tout surpris que Calvaire01 soit offusqué par la proposition. Son parti-pris anti-organisationnel l'oblige à analyser toute les positions et actions de la NEFAC comme étant centralisatrices et récupératrices, même si dans leur essence elle vont complétement à l'encontre de ceci.

Notre intérêt est effectivement d'aider à l'avancement de mouvements sociaux autonomes, dans lequel s'inscrit, sans disparaître, un pôle de gauche libertaire.

L'intérêt de Clavaire01, selon les textes qu'il diffuse sur cmaq.net est de "Détruire la gauche. Toute la gauche. Celle qui milite. Celle qui s'active. Celle qui réclame, qui proteste gentiment, qui veut réformer le capitalisme... Celle qui se dit libertaire, qui se complait dans le tourisme activiste et dans ses revendications..."

Ce n'est pas surprenant alors que des désaccords existent entre Calvaire01 et des militant-e-s de la NEFAC. Ce qui est surprenant, c'est que Calvaire01 utilise de moyens aussi bas que celui de coller le nom de la NEFAC sur un texte critique d'un groupe trotskiste français pour avancer sa position.


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Subject: 
Pas moi
Author: 
calvaire01
Date: 
Fri, 2005-07-29 09:41

Avant de revenir commenter le commentaire de Nic, j'aimerais redire que ce n'est ni moi qui est écrit ce texte ni moi qui l'est soumis au cmaq. J'ai juste participé au débat qu'il a engendré.

''L'assemblée générale décisionnelle serait maintenu et remplacerait le comité suivi (ce vulgaire comité de délégués!, selon Calvaire01)''

Ce n'est pas la proposition que nous discutons. Telle qu'elle est écrite dans le rapport d'assemblée, il s'agit bien d'abolir le pouvoir politique de l'AG pour le confier au comité suivi. Y-a-il erreur dans le rapport ? Bien des gens semblent avoir compris cette proposition dans ce sens.

''c'est de tenir des assemblées publiques thématiques dans le but de favoriser une plus grande participation qui irait au-delà de la seule participation des délégués des groupes et qui aiderait la capacité de mobilisation du mouvement libertaire. Il y autant de thèmes possibles pour les assemblées qu'il y a de luttes auquelles participent les groupes de la CLAC (mvemt étudiant, immigration, syndicalisme, écologie, anti-colonialisme, etc.)''

Pour des rencontres de ce genre, je ne peux qu'être pour. Quoi que la formalité des ag n'est peut-être pas la meilleure manière de discuter à fond des questions qui nous concernent.


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This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.