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Votre femme vous désobéit? Secouez la...

Anonyme, Saturday, December 25, 2004 - 15:33

Francois

Lorsque l'absurdité règne en maître et roi par des imposteurs qui se croient être au-dessus de tout le monde de toutes les lois et coutumes du Canada. Ces mêmes imposteurs qui se croient toujours vivre au siècle dernier. Qui au nom de la religion refusent toute forme de progrès et de moderniste. Qui sont nés ignorants et sont toujours fiers de leur ignorance.

Et ce matin (24 Décembre 2004 dans la Presse), un des ces manipulateurs religieux musulmanes (Mubin Skaikh) affirme publiquement que le fait secouer une femme lorsqu’elle n’écoute pas est permis alors que la polygamie est acceptable. M. Skaikh est un leader religieux Musulmane de Toronto. Mais voyons, nous sommes au Canada. Joyeux Noël tout de même.

Il faut dénoncer le rapport de Marion Boyd sur l’établissement de cours Islamiques au pays avant que des types comme M. Skaikh n’use de leur pouvoir comme bon leur semblent. Encourager publiquement les hommes à secouez leur femme parce qu’elle n’écoute pas, c’est en prison qu’on devrait l’envoyer ou à tout le moins recevoir des accusations criminelles. En France, ce type serait déjà expulsé dans son pays. Puis au Canada, le fait de secouez notre femme, même si elle ne nous écoute pas, nous exposes à des poursuites criminelles, non? Inciter a secouez les femmes de la sorte, j’ai bien hâte de voir les réactions du ministre de la justice, celui de l’immigration ainsi que des groupes de femmes. Et que pense Mme Boyd de ce secouage de femme et de polygamie pratiqué en secret? Il ne fait aucun doute que l’étude de Mme Boyd est biaisée et de ce fait, cette étude ne présente que peu de rigueur. A mon avis, elle ne vaut pas grand-chose.

Sachant que le Canada est un pays libre et qui dispose d’une charte des droits et liberté, comment cette ex ministre néo-démocrate a-t-elle pu déposer un rapport autorisant l’établissement de cours Islamiques se basant sur la Charia? Aurait-elle reçu des pots de vin de la part d’extrémistes religieux Musulmanes sachant que les droits des femmes Arabes Canadiennes ou de Canadiennes mariées à des Arabes, seraient directement attaqués, notamment en matière d'héritage, de mariage,de divorce ou de garde des enfants?

Mais peut-on savoir dans quelle société nous vivons? De quelle planète vit Mme Boyd? Pourquoi n’a-t-elle pas consulté des pays (France et Allemagne entre autre) qui eux vivent avec ce type de problèmes depuis de plus longues années que nous? A Montréal, Salam Elmenyawi (celui qui affirme que les Québécois seraient intolérants) qui est président du Conseil musulman de Montréal affirme que ce futur Conseil se référait à des avis émis par des groupes Islamiques très actifs au Moyen-Orient, entre autre ceux de l’Egyptien, le cheik Youssef Al Kardaoui, qui dans le passé a lancé une fatwa appelant à «une guerre totale contre les juifs, où qu'ils soient»...

A mon avis, le fait d’inciter les gens a tuer et même a haïr d’autres personnes est entièrement condamnable et ne s’aurait être tolère dans notre société Canadienne. Ce type est un manipulateur qui utilise la religion Islamique pour tuer des gens, et indirectement, non uniquement des Juifs. Et en cette veille de Noel, il nous est tout a fait permit de secouer notre femme et qu’en plus la polygamie est pratique secrètement. Quelle violence et dégradation de la femme. Puis pourrions-nous savoir quels sont les autres faits qui sont ou seront pratiqués secrètement?

Et le rapport de Mme Boyd qui soutient publiquement ses cours Islamiques est une grande aberration, dangereux pour les droits des femmes et pour notre société dans son ensemble. Aujourd’hui se sont les tribunaux Islamiques, demain ça sera quoi d’autres?

Au Québec, il semble que le ministre de la Justice, M. Jacques Dupuis, ait affirmé à la chambre des communes qu’il n’en était pas question. Qu’attend l’Ontario pour réagir de la même manière?

Lorsque des Musulmanes viennent au Canada, c'est pour adapter les lois et coutumes du pays. Comment donner à des manipulateurs, c'est bien comme cela qu'on les nomme, l'arbitrage religieux aux détriments fondamentaux des droits de la femme. Laisser appliquer des lois vieilles de 1400 ans, c’est déjà à se demander dans quel monde nous vivons. Nous sommes au Canada, pas dans un pays Arabe ou du tiers-monde est-il besoin de le rappeler.

Si des membres de l’extrême droite Musulmane ne sont pas heureux ici, ils savent pertinents ce qu’ils ont à faire mais surtout il ne faut pas leur laisser le privilège de toucher aux droits des femmes Canadiennes selon leur bon vouloir. Parce que c’est de cela qu’il s’agit : la manipulation éhontée de la femme en regards au mariage, au divorce, de la garde des enfants et à l’héritage. Nous avons une justice Canadienne efficace et elle seule est en droit de décider du droit à la famille.

Il faut bien comprendre que se ne sont pas les Musulmanes qui sont le problème ici mais plutôt ces cours Islamiques qui se veulent être au dessus des lois Canadiennes et surtout de ces représentants religieux qui ne sont même pas élus démocratiquement. Je n’en ai rien à faire de la religion Musulmane comme les Musulmanes n’en n’ont rien à faire de la religion Catholique mais qu’elle ne vienne pas piétiner dans les lois Canadiennes et surtout les droits des femmes et ceux des enfants.

Nous ne pouvons accepter, sous aucune condition, que des individus supposément plus intelligents que la moyenne puissent dicter la pluie et le beau temps des femmes, du moins pas dans notre société et il faut contrer publiquement et fortement, l‘établissement de tel cours Islamiques au Canada. Encore moins d’inciter les hommes à secouer leur femme si elle ne les écoute pas. Et que dire de la polygamie…

NON AUX TRINUNAUX ISLAMIQUES AU CANADA

François
Montréal



Subject: 
des animaux
Author: 
Sylvestre
Date: 
Tue, 2004-12-28 14:01

des animaux, qui désertifient la terre depuis des siècles.
Ca vous intéresse hein, avouez donc!


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Subject: 
Dérive raciste
Author: 
martin dufresne
Date: 
Tue, 2004-12-28 23:16

La dérive raciste est inévitable si on limite aux seuls Musulmans-es un appel à défendre les droits des femmes et des enfants contre la tendance actuelle à la déjudiciarisation des litiges familiaux.

La vaste consultation menée par Madame Boyd lui a permis d'entendre une foule de problèmes vécus par des femmes aussi bien chrétiennes, juives et autochtones que musulmanes face à des processus de médiation ou de déjudiciarisation (comme la "justice réparatrice" qui renvoie systématiquement les maris et pères autochtones agresseurs à leur collectivité).

Parmi les problèmes abordés, il y a le fait que ces processus improvisés de médiation plus ou moins communautaire n'autorisent pas le soutien d'un-e avocat-e ou le recours en appel, éludent trop souvent les problèmes de violence conjugale ou familiale (causes fréquentes des divorces), bref sacrifient au "consensus" les droits des enfants et des femmes.

Les mémoires que Marion Boyd a reçus d'organisations progressistes au sujet de ces problèmes sont assez bien reflétés dans les recommandations de solution que contient son rapport.

Plutôt que de faire confiance à des médias comme La PRESSE - peu reconnus pour leur sensibilité à ces problèmes -, je recommande aux internautes de prendre une heure pour au moins lire le rapport Boyd que trop de gens rejettent sommairement et à l'aveuglette - hyperlien ci-dessous***.

Ces recommandations apportent peut-être des solutions à des problèmes de longue date dans l'évolution actuelle du droit de la famille. En tout cas, elles le font sans diaboliser une ethnie particulière, comme on le fait un peu grossièrement ici, à la George W. Bush...;-(

En pasant, on me permettra de trouver assez ironique de voir des Chrétiens lancer la pierre à des Musulmans au nom du caractère séculier de "notre" société, surtout quand cela se fait en pleine période des Fêtes où tout arrête pour la célébration de "notre" dieu. (Je parle du dollar bien sûr...;-)) Imaginez que des Musulmans réclament les mêmes privilèges pour le Ramadan. Ce serait la Guerre Sainte!...

N'oublions pas que "notre" Église catholique ne s'est jamais privée non plus de prêcher la docilité, la résignation et l'évitement du divorce à "ses" femmes... Elle le fait même encore.

Et quand Jean-Guy Tremblay - un autre homme qui aimait "secouer" les femmes rétives - a traîné Chantale Daigle en Cour supérieure il y a 15 ans pour lui interdire d'avorter de "son" foetus à lui, n'oublions pas qu'il l'a fait avec le soutien financier de la Campagne Québec-Vie, un organisme financé par notre Église catholique romaine, celle-là même qui continue à bloquer l'accès aux services d'avortement dans la majorité des hôpitaux du pays.

Alors, ne nous imaginons pas que l'exercice du droit au Canada est rigoureusement séculier, étanche à nos propres codes moraux et religieux. Les dossiers de l'avortement et du mariage entre conjoints de même sexe le démontrent bien.

La question est de trouver une façon de faire coexister ces codes moraux intériorisés par des communautés tout entières et les droits individuels des gens, surtout en cas de litiges. C'est moins facile que de hurler avec les loups et vouer une ethnie aux bûchers de l'intolérance.

Martin

*** http://www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca/french/about/pubs/boyd/fullreport.pdf


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Subject: 
oui mais...
Author: 
Casanova
Date: 
Wed, 2004-12-29 05:01

C'est une première mondiale, je suis d'accord avec tout ces groupes féministes qui s'opposent à la création de tribunau islamique au Canada. Tout simplement parce que l'islam peut être interprété de bien de façon et que plusieurs musulmans se servent de l'islam pour discriminer les femms. La situation actuelle des femmes dans les pays arabe le démontre bien. Par contre, pour être juste envers les musulmans, il faudrait interdire aussi aux juifs et aux autres religions d'avoir leur propre tribunau religieux car comment dire non aux islamiques radicaux si on dit oui aux autres? C'est d'ailleurs un de leur arguments. La charia discrimine clairement les femmes dans le droit familiale comme le fait le droit familiale civile envers les hommes. C'est quand même ironique de voir certains groupes féministes dénoncer le sexiste des tribunaux religieux mais ne dénonce pas-ou même pire encourage-le sexiste des tribunaux civile envers les hommes.

Comme à son habitude, Martin Dufresne essaie de désinformer les gens sur la violence conjugale. Il affirme que la violence conjugale est une cause fréquente de cause de divorce ce qui est tout à fait faux. En fait, la violence conjugale constitue un petit pourcentage(moins de 5%) des causes de divorce. La raison très souvent invoqué est l'incompatibilité insurmontable dans le couple, il y a un terme juridique précis pour ca mais je ne men souviens plus. Des féministes radicale comme Martin Dufresne ont affirmé haut et fort qu'il y a 300 000 femmes battues par année au Québec alors que, grace à la loi à l'accès à l'information, l'institue de statistique du Québec chiffre maintenant ce nombre à environ 14 000. Sauf que ce ne sont pas 14 000 femmes battue mais 14 000 plaintes de femmes disant être victime de violence conjugale. Quand on enlève les nombreuses plaintes mensongère envers les hommes, le chiffre d'hommes condamné pour violence conjugale frise les 5000 par année soit un infine pourcentage de la population. Il est vrai que tout les hommes violents ne sont pas condamné mais il reste que nous sommes très très loin des 300 000 femmes battues affirmés par Dufresne et sa clic.

Ah oui j'oubliais, pouvez-vous imaginer que Dufresne est assez malhonnête pour comparer la médiation familiale au Québec à la charia islamique... Pour ceux qui ne me croient pas: http://www.antipatriarcat.org/html/19dec200les_nouvelles8.html
Le gars est dérangé pis pas à peu près... Quand tu dis que même Micheline Carrier, une féministe ultra-giga-méga radicale, a dit qu'elle nétait pas d'accord avec Dufresne la dessus, c'est que Dufresne a dépassé le fond du baril. Pauvre fou.


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Subject: 
Des faits
Author: 
martin dufresne
Date: 
Thu, 2004-12-30 00:25

"...En fait, la violence conjugale constitue un petit pourcentage(moins de 5%) des causes de divorce..."

Quand on ne signe pas ses textes, on peut, bien sûr, écrire n'importe quoi.

Une étude menée dans la région du Sud-Ouest de Montréal (Valleyfield) sur l'ensemble des dossiers de divorce soumis au cours de l'année 1985 - dernière année où un motif de divorce devait être inscrit dans la requête - a révélé que 56% des causes inscrites aux registres reposaient soit sur la violence physique, soit sur la violence psychologique infligée à la demanderesse. (Gill, Saint-Pierre, 1986).

Depuis, la crise économique et les restrictions imposées à l'aide sociale rendent encore plus difficile l'accès au divorce. On peut donc présumer que ce pourcentage n'a fait qu'augmenter. Les femmes qui divorcent sont de plus en plus celles qui *doivent* échapper à une relation qui menace leur survie ou l'intégrité de leurs enfants.

Quant aux hommes qui luttent bec et ongles contre le droit des femmes au divorce, nous avons pu constater au Collectif masculin contre le sexisme qu'il regroupe plus que sa part de conjoints contrôlants et agresseurs, qui ont peut-être intérêt à dissimuler leur identité...

Martin


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Subject: 
Pathétique.
Author: 
Casanova
Date: 
Thu, 2004-12-30 04:57

Non mais comment peut-on être aussi malhonnête? Comme si une étude réalisé il y a presque 20 ans dans une seul région du Québec qui ne représente même pas 1% de toute la population du Québec représenterait la situation générale au Québec. Qu'est-ce que tu penses démontrer avec cette étude vieille de 20 ans qui a utilisé une infine partie de la population? Ca démontre rien du tout à part l'absurdité de ta logique.

Selon les plus récente statistique parrue dans certains quotidiens montréalais dans les dernières années, la raison la plus souvent évoqué pour justifier un divorce est l'incompatibilité insurmontable dans le couple et ses statistiques comprennent l'ensemble du Québec et non juste Valleyfield d'il y a 20 ans. La violence conjugale est évoqué dans moins de 5% des cas comme raison de divorce. Tu dis que la crise économique et les restrictions imposées à l'aide sociale rendent encore plus difficile l'accès au divorce? 80% des demandes de divorce sont faite par des femmes ce qui détruit complètement ton argument. La violence conjugale au Québec est ultra-minoritaire dans le couple et les statistiques le prouve.

Et S.t.p, toutlemonde sait que tu es le seul membre actif du collectif masculin contre le sexisme alors arrête de nous prendre pour des imbéciles. J'aimerais bien savoir qui veut enlever les droits des femmes de divorce en 2004, tu dois les connaître puisque tu en fait mention. Ou est-ce simplement sortit de ton imaginaire de parano pour désinformer comme à ton habitude?


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Subject: 
Que les plus forts gagnent...
Author: 
Dominic Claveau
Date: 
Thu, 2004-12-30 23:08

Il est assez étonnant que Martin Dufresne défende les tribunaux islamique! ;-) Racisme racisme... En fait, ce n'est pas évident cette question! Il parait que les juifs hassidiques on leurs tribunaux alors? Et ils ne sont pas l'exemple de la libération des femmes à ce que je sache non? Traitez moi de raciste, de faschiste ou de stalinien j'en ai rien à cirer: Je suis anti-religion quelle qu'elle soit. Cato, judéo, musulmo (hey ca rime!) je rêve d'une société laïque et éclairée: plus d'écoles privées, plus d'Églises, plus d'homéopates, plus d'astrologues! Concernant les femmes, j'ai un préjugé tenace: les sociétés laïques sont celles où elles sont le mieux traitées actuellement (je ne parle pas des autres époques). Qui peut me contredire? Mais bien sûr, nous portons tous un bagage culturel qu'on a pas choisi. Alors c'est une question de pouvoir, et dans une société se sont les plus nombreux qui l'emportent habituellement. Or l'avenir semble prometteur pour les Musulmans au Québec, eux qui se reproduisent bien plus que les métis français-autochtone ex-cato émancipés ou colons, qu'on appelle souvent "Québécois". Alors j'ai l'impression qu'"on" accepte ou non les tribunaux islamiques ca ne changera pas grand chose pour l'avenir...


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Subject: 
Confusion et réductionnisme
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-12-30 23:27

Je partage davantage l'opinion de François que la tienne, Martin. Tu mélanges des problèmes de différents niveaux et cela a pour effet de banaliser la menace de l'instauration d'un tribunal islamique au Canada, qui aurait des répercussions dans d'autres pays également, si elle se concrétisait. Ce n'est pas parce qu'il y a des failles actuellement dans l'application des lois qu'il faut en créer de pires. Quelqu'une t'a déjà répondu ailleurs qu'on ne pouvait comparer les lacunes actuelles des lois canadiennes en matière de droit de la famille à l'instauration d'un tribunal islamique, car dans le premier cas, les lois sont adoptées par des êtres humains élus, qui peuvent être convaincus par la population qui les élit de les modifier, tandis qu'un tribunal basé sur la charia se guide sur la loi divine (pour les croyants musulmans), par définition immuable. Et qui donc interprète cette loi divine? Et en faveur de qui? J'ai lu la synthèse du rapport Boyd, j'ai aussi la version longue (205 pages), et je crois que Marion Boyd se fourvoie et fait preuve de naïveté (volontaire?). Elle n'a pas même pas tenu compte des représentations des premières concernées, les femmes musulmanes, qui se sont exprimées via leurs associations. On peut respecter le droit des personnes à pratiquer leur religion tout en maintenant que les lois canadiennes (laïques) s'appliquent à tout le monde sans distinction de religion. Pour corriger les problèmes actuels dans les médiations, il n'est pas nécessaire d'accorder le droit d'appliquer la charia dans les tribunaux.

Pourtant, sur Netfemmes, le 14 juin, tu as publié un texte provenant d'antipatriarcat dans lequel l'éventualité de l'application de la loi islamique au droit familial ou matrimonial était associée à un recul pour le droit des femmes en Ontario. En voici un extrait: "Outre de s'inquiéter sur la violation de la charte lors des sentences, il serait pertinent de constater que même si le jugement respecte celle-ci, il y aura condamnation et, comme la charia privilégie les hommes, c'est encore les femmes que l'on condamnera. Pour ce qui est des parties consentantes, déterminées devront être les femmes qui, malgré la pression sociale de la communauté, de la famille et du mari, préfèreraient être jugées par un tribunal laïque et qui, par conséquent, refuseraient l'arbitrage selon la coutume religieuse. Cette initiative, menée par des hommes, pour appliquer une coutume religieuse favorisant les hommes, et subordonnant le laïque au religieux, est un recul évident du droit des femmes au Canada. Sous couvert du multiculturalisme, et s'inscrivant dans la double tendance d'un regain du fondamentalisme religieux et des attaques systémiques des droits des femmes, ce projet ne fait pas l'unanimité de la communauté islamique canadienne, surtout au sein des islamistes montréalais. Je ne féminise pas car rares sont les interventions des femmes islamistes sur le sujet, monopole masculin de l'espace politique oblige.» (www.antipatriarcat.org/hcp/avril2004.pdf).

Je crois que ce commentaire était plus proche de la réalité que les propos que tu tiens aujourd'hui en faisant peser le soupçon de racisme sur les personnes ou les groupes qui se prononcent contre l'instauration de ces tribunaux islamiques. D'ailleurs, à quel titre? Il y a des sous-entendus détestables dans tes propos, comme si d'avance tu culpabilisais ceux et celles qui croient qu'un tribunal islamique n'a pas lieu d'être au Canada. Si c'est "vouer toute une ethnie aux bûchers de l'intolérance", je suis très perplexe: faut-il tout accepter du moment que ça vient "d'une ethnie" (les mots sont de toi, j'en aurais choisi d'autres) de peur de susciter l'intolérance? Il me semble que c'est un argument de nature à faire taire toute critique. Soyez d'accord avec ce que ce groupe demande sans quoi vous êtes des intolérant-es et vous serez responsables des préjugés futurs à l'égard de ce groupe. Je trouve que c'est naïf et de nature à aider les fondamentalistes que tu veux combattre.

On peut très bien condamner les mesures racistes prises par les États-Unis contre la communauté musulmane, par exemple, et en même temps s'opposer à ce que la charia s'immisce dans les affaires des tribunaux canadiens. Cette façon de brandir le racisme à tout moment quand on parle des droits de femmes immigrantes ou d'hommes immigrants me semble un abus. À force d'avoir peur de passer pour des racistes ou de susciter du racisme, on va finir par accepter n'importe quoi. Des féministes européennes bien connues décident que la majorité du mouvement féministe français est islamophobe, intolérant, raciste, parce qu'il défend fermement la laïcité et le refus de symbole religieux dans les écoles. La belle affaire! J'espère que tu n'es pas en train de tracer la voie à pareille aberration ici. Sisyphe n'est pas un grand média et il y a un an que nous avons pris fait et cause très clairement pour les femmes musulmanes qui se battent contre l'application de principes religieux islamiques dans le droit de la famille. Nous continuerons de le faire, en dépit des leçons de morale sur les risques de dérive raciste qui sont données périodiquement partout et j'espère que d'autres soutiendront également les musulmanes.

Dans cette affaire, les premières concernées sont les femmes musulmanes et c'est avec elles que nous devrions être solidaires, pas avec un petit groupe de fondamentalistes. Or, leurs associations s'opposent à ce projet de tribunal islamique, comme de nombreux hommes s'y opposent également. Ils disent vouloir être traité-es comme tous les autres Canadien-nes. «Toronto, September 15, 2004 -The Canadian Council of Muslim Women (CCMW) recommends that family matters are best settled under Canadian and Ontario family law statutes and regulations. Separate arbitration tribunals to settle family matters under Sharia/Muslim family law will ghettoize and further marginalize vulnerable women.»
- Voir communiqué ici- L'Association des femmes iraniennes de Montréal s'est prononcée dans le même sens. J'espère qu'on leur reconnaîtra le droit de se prononcer sur leur propre sort - et la majorité semble dire que leurs droits sont mieux protégés par les lois canadiennes actuelles. On peut les aider en soutenant la campagne internationale contre le projet de tribunaux islamiques au Canada (http://www.nosharia.com/). Les opinions de ces femmes me semblent aussi "progressistes" que celles d'autres groupes entendus et écoutés par Marion Boyd, et certainement plus que le groupe de fondamentalistes qui demandent d'appliquer la charia. Ces femmes veulent être traitées comme tout le monde, des citoyennes à part entière.

On peut aussi s'informer de ce que pensent les musulman-es du Canada en lisant certains articles (tout le monde n'est pas raciste ou réactionnaire dans les médias de masse: je vous signale en particulier l'article de Josée Boileau, dans Le Devoir, et l'entrevue de Pascale Fournier à Indicatif Présent).

- Mounia Chadi, Pressions sur Québec en faveur d'une cour islamique, Le Devoir, 11 décembre 2004.
- Vida Amirmokri, "Va-t-on permettre l'application d'un système régressif à l'endroit des musulmanes du Canada", Le Devoir, 17 décembre 2004
- Homa Arjmand, "Boyd Report Pushes Women's Rights in Canada Back 1400 Years", No sharia.com, December 20, 2004.
-Agnès Gruda,"Oui aux tribunaux islamiques en Ontario", La Presse, 21 décembre, 2004.
- Caroline Mallan, "Report called 'betrayal' of women", Toronto Star, December 21, 2004.
- Éditorial de Josée Boileau, "Victoire islamique", Le Devoir, 22 décembre 2004.
-Linda Hurst, "Sharia opponents fight on", Toronto Star, December 22, 2004.
- Marie-France Bazzo, entrevue avec Pascale Fournier, Indicatif Présent, Radio-Canada, le 22 décembre 2004.
- Radio-Canada, Nouvelles, «Rapport favorable à la charia en Ontario", le 21 décembre 2004. Plusieurs entrevues à écouter et un commentaire écrit.
- AFP, Une sénatrice belge critique envers les musulmans menacée de mort, 17 novembre 2004.
-Margaret Wente, Globe and Mail, December 23, 2004. Article accessible avec mot de passe aux personnes enregistrées (pas nécessairement abonnées) au site du Globe & Mail.
- Danielle Stanton, «La charia au Canada: une menace pour les musulmanes», La Gazette des femmes, Conseil du statut de la femme, Gouvernement du Québec, Novembre-Décembre 2004, vol. 26, no 3, pp. 12-18.

Micheline Carrier


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Subject: 
Déplacement de l'objet du débat
Author: 
Sisyphe
Date: 
Fri, 2004-12-31 10:26

Dans Le Devoir de ce matin, "Charia, la négation de l'évidence", une lettre de Vida Amirmokri, spécialiste de la question, qui écrit entre autres: "La réaction de M. Ramadan [qui avait commenté son article] présente un exemple parfait d'un type de polémique caractérisé par la négation de l'évidence et par le déplacement de l'objet du débat (sur le racisme et le sentiment antiarabe) pour camoufler la pauvreté du discours et des arguments sur la question principale en cause. Dans ce cas, la question principale est la consécration des règles profondément discriminatoires à l'endroit des femmes par la jurisprudence islamique (alias la charia) constituée sur la base des textes du Coran et de la tradition du Prophète de l'islam".

Il me semble que cela s'applique ici: déplacement de l'objet du débat...
http://www.ledevoir.com/2004/12/31/71755.html


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