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Un premier centre d'appui pour les travailleurs migrants

Roberto, Wednesday, June 16, 2004 - 19:01

Roberto

 
Dimanche dernier, à St-Rémi, tout juste à 25 minutes en voiture de Montréal, le premier centre d’appui québécois aux travailleuses et travailleurs agricoles migrants saisonniers s’est ouvert avec une brève cérémonie officielle où se sont présentés autour de 200 travailleurs de la région. L’ouverture du centre représente une nouvelle étape pour le syndicat des Travailleurs et travailleuses de l’alimentation et du commerce (la branche québécoise de United Food and Commercial Workers) qui regroupe 230 000 travailleurs canadiens qui oeuvrent principalement dans le secteur de la production alimentaire.

Des machiachis mexicains, des militants montréalais de la coalition d’appui aux travailleurs saisonniers agricoles, le maire et des représentants des TUAC ont participé à la cérémonie qui n’a attiré presque aucun média, sauf pour le journal régional Le reflet. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un événement significatif, à tous le moins pour des milliers de travailleurs qui viennent année après année dans la province.

Bien que des travailleurs migrants soient au Québec depuis plus de 30 ans, leur situation est peu connue. De façon générale les médias rapportent qu'ils sont bien traités et que cette main d’œuvre gagne un salaire élevé s’il est comparé à celui qu’ils gagneraient dans leurs pays respectifs. Il est évidemment qu’un paysan mexicain ou guatémaltèque bénéficie d’un traitement salarial qui est supérieur à ce qu’il est dans son pays, mais il faut aussi amener quelques bémols à cette affirmation. Vu de plus près des abus sont perceptibles. Aussi, ces travailleurs ne viennent pas tous ici par plaisir, mais plutôt parce qu’ils n’ont pas d’autres recours.

Au cours des dernières années, UFCW a ouvert des centres en Ontario afin de lancer une campagne nationale d’appui aux travailleurs et travailleuses saisonniers du secteur agricole qui constituent une main d’œuvre essentielle au bon fonctionnement d’une partie importante de l’industrie agro-alimentaire canadienne. En tout, environ 16 000 personnes viennent à chaque année au pays afin de travailler dans des conditions que la majorité des canadiens rejettent. Ils reçoivent le salaire minimum, certains font 70 heures par semaine, des fois 16 ou même 18 heures par jour, certains côtoient des produits chimiques nocifs sans avoir de protection adéquate et la plupart d’entre eux vivent à la merci de leur patron. S’ils ne sont pas tous mauvais, ces derniers ont la main haute sur toutes les décisions relatives à leurs employés. Ils retiennent parfois les passeports et cartes d’assurance maladie des travailleurs, donnant à ces derniers le pouvoir de trancher lorsque des problèmes surviennent. En cas de maladie, les travailleurs migrants doivent se fier à la bonne volonté du patron pour les amener chez le médecin. Mais du coup, les patrons peuvent aussi décider de les renvoyer au Mexique, de rejeter leur demande et de les forcer au travail.

Au cours des dernières années plusieurs travailleurs ont vaincu leurs peurs en décidant de recourir à ce centre et à d’autres instances pour dénoncer une situation abusive. Des cas de travailleurs gravement blessés et handicapés à vie, renvoyés sans compensation dans leurs pays, ont été signalés.

D’autre part, l’importance de leur contribution économique est encore peu comprise. Pour des régions agricoles comme celle entourant Lemington en Ontario (la capitale nord-américaine des tomates), les travailleurs migrants représentent une main d’œuvre nécessaire au bon fonctionnement de l’économie.

À la base de toute la production alimentaire mondiale se trouve le travail manuel intense et difficile. Il est aussi clair que l’appauvrissement des campagnes mexicaines contribue grandement à alimenter la chaîne de production des pays riches. De fait, actuellement, les échanges commerciaux internationaux dépendent grandement du travail d’une main d’œuvre qui peut être exploitée facilement, qui est docile, mal payée et qui ne bénéficie pas des droits des autres citoyens du monde « avancé ».

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