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10000 personnes marchent contre la ZLEA à Montréal

Anonyme, Jeudi, Octobre 31, 2002 - 18:55

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Pour la plupart des étudiants, quelque 10000 personnes ont manifesté aujourd'hui contre le projet de Zone de libre-échange des Amériques. Une trentaine d'associations étudiantes ont déclenché une grève d'une ou deux journées. Pour François Baillargeon, le porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), organisatrice de la manifestation conjointement avec la section québécoise de la FCEE, l'événement fut un succès, la participation dépassant les attentes.

L'ASSÉ n'a pas encore déterminé si elle s'engagera dans la consultation populaire sur la ZLEA, lancée le 30 octobre mais elle entend poursuivre, voire accroître la mobilisation contre la ZLEA au cours des prochains mois.

Quelques propos recueillis durant la manifestation

«La privatisation de services publics va enlever de la liberté à nos enfants, dit Diane alors qu'elle pose une dernière touche de gouache à sa pancarte. Je veux avoir contribué à préserver cette liberté pour eux et leurs descendants. La ZLEA risque d'exacerber ces mouvements en faveur de la privatisation.
Je pense qu'il doit y avoir des règles établies entre les pays pour éviter que certains pays abusent des autres, je pense entre autres à l'exploitation des enfants au Sud. Il faut qu'il y ait des règles mondiales. Le libre marché abolit ces règles pour faire place à l'exploitation mur à mur. La ZLEA n'est pas une bonne chose pour l'humanité.»

Josée a écrit ces mots sur sa pancarte :
« Les idéalistes et les anxieux ne sont plus les seuls à se préoccuper de trouver une force capable de faire échec aux puissances destructives. Beaucoup cherchent. Tôt ou tard les peuples du monde entier devront trouver un moyen de vivre en paix les uns avec les autres quel que soit leur régime politique. »

Cette citation de Martin Luther King lui semble appropriée parce que « les puissances destructives sont les multinationales, les gens qui détiennent beaucoup de capitaux. Ils sont une minorité qui veulent diriger le monde. Les gens en ont de plus en plus conscience et vont chercher des manières de faire alternatives. Il faut trouver un moyen de vivre en paix les uns avec les autres. Je crois que c'est possible. La clé se trouve dans notre vie de tous les jours : faire attention aux gens et à ce qui se passe autour de nous et il faut chaque jour tenter de ne pas consommer massivement, de viser un meilleur partage des richesses. Il faut s'impliquer ; il y a plusieurs alternatives qui nous sont offertes, il faut les saisir. »

Véronique s'inquiète pour sa part du pouvoir qu'acquiert les États-Unis avec le libre commerce
«La ZLEA, ça part des États-Unis, dit-elle. J'ai vu la merde qu'ils ont saupoudrée partout en Amérique latine tout en s'en mettant plein les poches. La pauvreté, la violence qui n'en finit plus, ils en sont responsables. Dès que le peuple essaie de s'organiser, les États-Unis débarquent et y mette un terme. Ça va être pire avec la ZLEA. Imagine, ils contrôlent déjà tout... plus rien ne pourra leur échapper. Quant au Québec, si on a de la difficulté à être indépendant face au Canada qu'est-ce que ce sera face aux États-Unis qui règneront sur l'ensemble du continent? Les Québécois ne veulent pas gérer leur pays de la façon que préconise la ZLEA.

«Je ne pense pas que la ZLEA soit la bonne façon de permettre aux paysans et travailleurs du Sud d'accéder à nos marchés. Déjà avec l'ALENA, on voit bien qui sont ceux qui engraissent. La ZLEA, c'est une philosophie capitaliste au boutte, il n'y est pas question de favoriser des échanges équitables, pourtant c'est bien de ça que les pays du Sud ont besoin. À mon avis il faudrait que les gouvernements s'entendent entre eux sur une ressource particulière à la fois en y adjoignant des conditions décentes. Notre gouvernement devrait s'assurer que les conditions d'exploitation du café dans un pays sont adéquates avant d'en autoriser l'importation... quitte à ce qu'on le paie plus cher, le café ! »

« La ZLEA veut booster les riches et caler les pauvres, dit Éric. C'est une question d'argent. Moi je ne suis pas d'accord. Si on fait une zone de libre-échange, elle doit être universelle où l'éducation, la culture, etc. devraient être accessibles à tous. Ce sont des droits ! À la place, ici au Québec, on subit des pressions pour aligner nos systèmes de santé ou d'éducation sur ce qui se fait aux É-U... la ZLEA ne fera qu'accentuer ces pressions.»

L'étudiant s'est déguisé en soldat pour souligner que la mise en place d'une ZLEA risque d'entraîner une militarisation des Amériques. « Les États-Unis voudront tout contrôler, ajoute-t-il. Saluons l'élection de Lula au Brésil... Au moins, il y a de bonnes chances que la ZLEA soit modifiée par rapport à ce qu'elle est aujourd'hui. »

« La ZLEA est un projet atroce et incohérent qui va déstabiliser davantage un monde déjà instable. Il faudrait commencer par combattre les inégalités chez-nous... En fin de compte, il faudrait abolir l'argent ! », lance Nicolas entre deux slogans.

Jessica, elle, était là en solidarité avec les autres citoyens des Amériques contre la ZLEA, un accord négocié sans consultation populaire. « Je m'oppose à tout ce que la ZLEA représente, du déficit démocratique au pouvoir démesuré des corporations. Les pauvres, eux, n'ont qu'à souffrir. La ZLEA, personne n'en veut, que les grandes compagnies », pense-t-elle.



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