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FRANCE: La liste intégrale des parrains de l'extrême-droite

Carl Desjardins, Jeudi, Avril 18, 2002 - 12:41

Pierre Laurent

1 051 élus de la République française ont choisi de parrainer pour l'élection
présidentielle 2002 un candidat d'extrême droite : 530 ont donné leur signature
à Jean-Marie Le Pen, et 521 à Bruno Mégret. Nous publions aujourd'hui la liste
intégrale de ces parrains. Notre geste est un geste d'alerte. Nous avons
toujours refusé la banalisation de l'extrême droite dans notre pays. Et rien ne
peut nous faire renoncer à ce combat, sûrement pas l'entrée successive de forces
d'extrême droite dans plusieurs gouvernements européens en Autriche et en
Italie. L'heure n'est vraiment pas à l'effacement de notre vigilance.

Pas de banalisation, à aucun prix !

1 051 élus de la République française ont choisi de parrainer pour l'élection présidentielle 2002 un candidat d'extrême droite : 530 ont donné leur signature à Jean-Marie Le Pen, et 521 à Bruno Mégret. Nous publions aujourd'hui la liste intégrale de ces parrains. Notre geste est un geste d'alerte. Nous avons toujours refusé la banalisation de l'extrême droite dans notre pays. Et rien ne peut nous faire renoncer à ce combat, sûrement pas l'entrée successive de forces d'extrême droite dans plusieurs gouvernements européens en Autriche et en Italie. L'heure n'est vraiment pas à l'effacement de notre vigilance.

Tous les électeurs dont le maire a avalisé une candidature d'extrême droite, tous les citoyens épris de démocratie, tous ceux qui vivent et travaillent dans notre pays ont le droit de savoir qui parrainent Le Pen et Mégret. Que ces élus aient donné leur paraphe par conviction, par calcul et peut-être pour certains en se faisant berner, peu importe, tous doivent être interpellés sur les menaces que fait peser leur décision sur la démocratie.

Nous savons parfaitement que cette publication, qui va au-devant de l'exigence de transparence de très nombreux électeurs, va aussi soulever des hauts cris, et probablement davantage que cela n'aurait été le cas en 1988 et en 1995. Ce climat nous inquiète et il nous renforce dans notre décision. Non, les candidatures d'extrême droite ne sont pas des candidatures comme les autres.

Contrairement à ce qui s'est trop souvent écrit ces dernières mois, ces dernières semaines, ni Jean-Marie Le Pen, ni son frère ennemi Bruno Mégret ne se sont amendés. Les thèmes de l'insécurité et de la dénonciation du " terrorisme islamique " sont devenus les nouveaux chevaux de Troie avec lesquels les deux hommes transportent le poison de la haine. La campagne électorale est émaillée de dizaines de citations et de discours dans lesquels leur racisme coule à flots. Jean-Marie Le Pen n'a renié aucun des thèmes qui sont les siens depuis les premières prestations télévisées de " L'heure de vérité " en 1984 quand il déclarait : " J'aime mieux mes filles que mes nièces, mes nièces que mes cousines, mes cousines que mes voisines. Il en est de même en politique, j'aime mieux les Français. Et on ne me fera jamais dire autre chose. " Et effectivement, dix-huit ans plus tard, il dit toujours la même chose. Dans son programme présidentiel de 2002, l'immigration reste " la mère des problèmes ". Il revendique une République " nationale et référendaire " dans laquelle on multiplierait des référendums sur le retour au franc, l'inversion des flux migratoires, et la " préférence nationale ". En 1996, dans un colloque, il banalisait la notion de race en ces termes : " Dire que les races connaissent des développements culturels différents, et donc qu'elles sont inégales entre elles à un moment donné de l'histoire est une simple constatation. " Le 14 janvier 2002, il écrit encore dans une tribune publiée par le Figaro : "L' immigration est un danger pour la culture de la France qui, farouchement concurrencée par celle des Américains et de ses dérivés, dérape lentement vers une sous-culture débilitante. Lentement mais sûrement, sur notre sol, une autre culture s'impose, uniforme, sans richesse et sans valeurs. "

Quant à Bruno Mégret, prétendument plus présentable et à ce titre appelé à jeter des passerelles avec la droite classique, il vend dans ses meetings des tee-shirts portant un minaret barré d'un trait d'interdiction, présente dans la campagne officielle des clips ouvertement racistes, fait de l'islam " la menace numéro un ", déclare sur les lieux présumés de la bataille de Poitiers opposant Charles Martel aux Arabes en 732 que " l'antagonisme des civilisations chrétienne et arabo-musulmane traverse le temps et l'espace ", et joue de tous les amalgames en ces termes : " Il est temps que chacun comprenne que notre pays est infiltré par une cinquième colonne islamique, qu'aujourd'hui le danger vient autant de Kaboul que de Mantes-la-Jolie, que nos cités sont devenues des poudrières comme celles de Palestine et que les attentats contre le Pentagone sont de même nature que ceux quotidiennement perpétrés dans nos banlieues contre les policiers, les pompiers et tous les représentants de l'Etat. "

Alors, décidément, non, pas de banalisation, à aucun prix ! Donner à de tels hommes la possibilité d'user de tous les moyens publics, d'occuper un huitième, à eux deux, du temps d'antenne, cela ne relève pas d'on ne sait quel automatisme démocratique. Isoler l'extrême droite, réduire son influence dans l'opinion, c'est une bataille politique que nous ne renonçons pas à mener et à gagner. Le Pen et Mégret ont orchestré une campagne pour se présenter en victimes de la démocratie. Le " système " s'était ligué pour leur barrer la route. Malheureusement, la réalité est autre. Cette campagne n'était qu'un mensonge et une manipulation de plus. Jamais cette question des signatures ne s'est posée pour Jean-Marie Le Pen comme il l'a prétendu. La preuve, les deux candidats sont en lice, les parrainages ont donc doublé depuis la dernière élection. C'est donc l'inquiétude devant le progrès de ces parrainages, et non l'inverse, qui nous met en alerte.

Les deux candidats de l'extrême droite, que l'on disait affaiblis par leurs divisions, cherchent une fois encore à rebondir sur tous les terrains fertiles de la crise. Crises internationales (du 11 septembre à la Palestine, jouant aussi bien à propos de cette dernière de l'antisémitisme que de la haine anti-immigré), crise urbaine (merci Chirac qui les nourrit chaque jour en alimentant tous les amalgames sécuritaires), crise institutionnelle en surfant sur le rejet de la bipolarisation et en troquant le débat politique de fond contre un poujadisme opposant les petits candidats maltraités aux gros candidats profiteurs du système. Sur toutes ces confusions, Le Pen et Mégret tentent de réactiver leur fonds de commerce. Attention à tous ceux qui jouent une nouvelle fois, pour de sombres calculs politiques, avec le feu. Qui déminera demain les bombes à retardement ainsi lâchées dans l'opinion publique ? Nous alerterons encore, et encore. La vigilance est et restera en la matière notre ligne de conduite.



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