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Féminin sauce indienne

jplarche, Vendredi, Janvier 16, 2004 - 14:19

Karine Portrait - Penelopes

Le portable à la main, le visage finement maquillé, la veste occidentale, Sathya Saran fait partie de la catégorie restreinte des femmes privilégiées en Inde. Il y a plus de 25 ans, elle écrivait ses premiers articles dans un petit journal régional. Aujourd’hui, elle est la rédactrice en chef de Femina, magazine du groupe Times of India. Femina, c’est une sorte de Elle ou Marie-Claire à la sauce indienne. Pas très féministe ? Pas si sûr.

Devenir journaliste en Inde, pour une femme, c’est un parcours du combattant ?
En fait pour moi, ça n’a pas du tout été difficile. J’aime beaucoup écrire et après ma première expérience dans un journal régional, j’ai tout simplement continué dans cette voie. Pour mon travail sur le terrain, le fait d’être une femme est même un avantage. Les gens me font plus confiance qu’à un homme, ils me parlent plus facilement.

Aujourd’hui, rédactrice en chef de Femina, comment décrivez-vous votre magazine?
C’est un vieux magazine, 45 ans déjà, qui au départ s’adressait plutôt aux femmes vivant à la maison. Aujourd’hui, notre public, ce sont des jeunes femmes actives qui ont fait des études. Dans nos pages, nous abordons tous les sujets, aussi bien beauté et mode que la question primordiale en Inde des rapports entre les gens. Entre hommes et femmes bien sûr mais aussi entre mères et filles, entre sœurs et frères… Nous traitons aussi les questions liées à l’éducation, à l’environnement... En fait, tout ce qui fait sentir aux femmes que ce monde est le leur, et leur donne envie de s’impliquer pour le rendre meilleur.

Est-ce que Femina est vraiment une aide pour les femmes indiennes ?
Oui. Nous avons beaucoup de courriers de nos lectrices. Certaines ont trouvé la force de ne pas se suicider, d’autres ont pris leur indépendance et trouvé un travail. En lisant dans notre magazine les paroles de femmes qui ont réussi, elles ont réalisé qu’elles en étaient capables, elles aussi.
En Inde, certaines femmes se suicident après avoir été violées ; elles se sentent sales et coupables. C’est un véritable stigmate. Nous avons écrit de nombreux articles à ce sujet pour déculpabiliser les femmes et les amener à ne pas l’accepter. Et récemment, nous avons reçu une lettre d’une mère qui avait réussi à en parler à sa fille de 12 ans. Alors que le sexe est vraiment une question taboue, elle a expliqué à sa fille qu’elle devait être attentive et que si un jour, elle était violée, elle ne devait pas avoir honte et aller directement à la police. Ici, c’est déjà beaucoup.

Vous pensez que la situation en Inde s’améliore ?
Disons que la situation va de A à Z. Il y a des femmes qui comme moi ont la liberté de décider de leur vie. Décider leur mariage, le nombre d’enfants, leur travail… Mais il y a aussi beaucoup de femmes qui n’ont le droit de rien. Même pas celui de garder leur enfant. Car souvent quand c’est une fille, on l’oblige à avorter. La situation change petit à petit, mais c’est très lent.

Vous définissez-vous comme une féministe ?
Tout dépend du sens. Pour moi le féminisme, c’est amener une femme à être une femme. Lui donner la liberté de choisir sa vie, son métier. Rendre les femmes fières d’elles-mêmes. Mais ça ne veut pas dire vivre dans un monde sans hommes ou bien que les hommes sont mauvais. Il s’agit de leur faire comprendre que les femmes ont besoin d’espace.

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