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[USA] La conscription des pauvres : l'Armée recrute la classe ouvrière pour le front

Anonyme, Samedi, Mars 29, 2003 - 16:36

Red Sonja et Stacy (NEFAC-Boston)

[NdlT: Pour envoyer 300 000 soldats dans le Golfe Persique, il faut forcément que l'Armée américaine ait beaucoup de soldats. Puisqu'il n'y a plus de conscription, comme dans le temps du Vietnam, il faut bien que les recrues soient 'volontaires'. Peu de médias se sont penchés sur la nature du recrutement de l'Armée américaine, c'est ce que font ici deux militantes de la NEFAC à Boston.]

par Red Sonja et Stacy (NEFAC-Boston)

L'Armée américaine cible depuis longtemps la classe ouvrière pour en faire de la chair à canon -- des immigrants irlandais affamés enrôlés dès leur débarquement pour se battre dans la guerre de sécession aux programmes d'aujourd'hui du JROTC qui envahissent les écoles publiques des quartiers populaires. La conscription de l'ère du Vietnam forçait les pauvres et les gens de couleurs dans les rangs les plus bas et les plus meurtriers de l'armée. Aujourd'hui la conscription économique est plus détournée mais tout aussi efficace.

Les recruteurs utilisent inlassablement des stratégies de marketing pour courtiser les jeunes à faibles revenus, ayant peu de perspectives d'éducation et de bons emplois, et les amener dans les forces armées. Brossant le tableau d'une Armée à la fois façon programme de formation ou école de métier et institution d'aide financière, les recruteurs font s'enrôler dans le DEP (Programme d'enrôlement différé) des jeunes des écoles secondaires. Quand les jeunes tentent par la suite d'essayer d'éviter le service militaire, les recruteurs leur mentent souvent et leur disent qu'il est impossible ou illégal de décrocher.

En fait, l'Armée n'est pas une institution financière généreuse et n'est pas intéressée à s'occuper d'aider ses recrues à payer leur éducation. Le 2/3 de toutes les recrues n'obtiennent jamais de financement de l'Armée pour le collège. Ils ne sont que 15% à graduer de l'Université. 65% des recrues qui paient le 1200$ requis par le Montgomery GI Bill ne reçoivent jamais une cenne en retour pour leur éducation.

En terme d'opportunités d'emplois, joindre l'Armée nuit en fait aux perspectives d'embauches. Les vétérans gagnent en fait moins que les non-vétérans: le vétéran moyen depuis la Guerre du Vietnam gagne entre 11% et 19% de moins que les non-vétérans d'un background de classe comparable. Plus de 50 000 vétérans sans-emploi sont sur la liste d'attente du programme de "reclassement" de l'Armée. L'administration des vétérans estime qu'un tiers des sans-abri sont des vétérans.

Les preuves sur les taux de retour à l'école et la probabilité de trouver un emploi dans son domaine suggèrent fortement que, toute chose étant égale, les jeunes devraient chercher d'autres sources de formation que l'Armée s'ils souhaitent optimiser leurs carrières.

JEUNES DE COULEURS

L'Armée utilise la discrimination économique (i.e. la conscription des pauvres) qui pousse les personnes à faible revenu dans les forces armées pour gagner leur croûte, essayer d'apprendre un métier ou avoir de l'argent pour leur éducation. Il n'est pas surprenant que la "conscription des pauvres" cible principalement les jeunes de couleurs des poches de pauvreté urbaines et rurales. Les recruteurs militaires cherchent des proies de classe ouvrière dans les communautés noires, latinos, autochtones, asiatiques, arabes et du pacifique. Très simplement, les forces armées ciblent de façon disproportionnées les personnes de couleurs pour le recrutement et donc celles-ci meurent de façon disproportionnées à la guerre. Durant l'Opération Tempête du Désert, plus de 50% des troupes du front étaient composées de personnes de couleurs, surtout des latinos.

Désespérés de rencontrer leurs quotas de recrues, les militaires ont entrepris une autre expansion de masse avec leur programme JROTC (Corps junior d'entraînement d'officiers de réserve). Ces programmes ciblent traditionnellement les communautés de couleurs, spécialement les zones à dominance latinos. La dernière expansion du JROTC a eu lieu en 1992 dans la foulée de la Guerre du Golfe et de l'insurrection de Los Angeles. Shelly Reese écrivait, pour le American Demographics Magazine, "les émeutes ont soulignés le manque d'opportunités pour les adolescents des zones désavantagées économiquement. Cela a amené le Général Colin Powell a demander l'expansion du JROTC."

PUERTO RICO: LE TERRAIN #1 DE RECRUTEMENT DE L'ARMÉE

Un exemple éclatant de la conscription des pauvres en action est le cas de Puerto Rico. Le chômage est le double sur l'île de la moyenne nationale de 5%. En plus, les salaires sont bas -- le revenu per capita est de 8 000 $ annuellement comparé à 18 000 $ dans l'État le plus pauvre de l'union, le Mississippi. Pas surprenant que Army Times rapporte que les compagnies de recrutement de San Juan et Aguadilla ont eu en moyenne 900 recrues de l'Armée régulière et de réserve en 1998. En comparaison, la moyenne des autres 240 compagnies de recrutement de l'Armée était de la moitié. Cette situation à Puerto Rico n'est qu'un cas de ce qui arrive dans les communautés latinos à la grandeur du pays.

COMMENT RÉSISTER À LA CONSCRIPTION DES PAUVRES

Les jeunes ciblés pour le recrutement, enrôlé dans le DEP ou déjà en service actif GI, réagissent plus que jamais contre les plans des militaires les concernant. Avec l'hystérie guerrière grandissante et les appels à la vengeance de l'administration Bush depuis le 11 septembre, et maintenant avec la guerre de "l'Opération Liberté Irakienne" en cours, ceux et celles dans l'Armée qui comprennent la grossière erreur de la guerre cherchent une manière d'en sortir. L'an dernier, il y a eu 21 000 appels à l'un des programmes de défense de droits des militaires: le GI Rights Hotline (une sorte de ligne 1-800 de défense de droits des GI). Déjà en 2003, ils répondent à deux fois plus de cas que l'an dernier à la même période. Ils ont de l'infos sur comment décrocher du DEP, comment garder hors de portée de l'Armée l'information privé sur les étudiants comme les adresses et les numéros de téléphones, des faits sur les absences non-motivées (AWOL) et finalement aideront à appliquer pour un statu d'objecteur de conscience.

Le GI Rights hotline et des projets du même type comme le projet "Armée hors de nos écoles" peut être contacté à leur bureau de Philadelphie : 1-888-236-2226. Le numéro du GI Rights hotline est le 1-800-394-9544. Voir aussi www.objector.org pour plus d'informations.

(Cet article est à paraître, en anglais, dans un numéro spécial du Northeastern Anarchist, la revue de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC). http://www.nefac.net. nort...@yahoo.com Traduction: Phébus pour A-Infos.)

Site de la NEFAC
www.nefac.net


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