L'agression militaire américaine au Moyen-Orient nous plonge dans une noirceur terrible. Comme il ne faut cependant pas laisser la terreur nous détourner de nos préoccupations démocratiques et environnementales - comme c'est le cas aux États-Unis - nous tenions à souligner l'Opération Tempête des lagunes, déclenchée le 25 mars dernier par une coalition de groupes de citoyenNEs et de groupes environnementaux, dont Décontamination-Mercier, Je Bois Clair, Héritage Saint-Bernard, Eau-Secours! et la Société pour vaincre la pollution.

Les partis politiques en lice pour les élections provinciales ont tous reçu une lettre dans laquelle on leur pose une série de questions essentielles. On s'attend des partis qu'ils s'engagent formellement dans les dossiers explosif des lagunes de Mercier et de la réouverture du puits de Ste-Martine. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce dossier, rappelons seulement qu'à l'hiver 2002, le ministère québécois de l'environnement et de l'eau a donné son autorisation au village de Ste-Martine pour la réutilisation de son puits, fermé depuis 20 ans. Or, l'eau de ce puits provient de la nappe phréatique de Ville Mercier, contaminée par des géants de la pollution comme Tricil, Godfellow, Lasalle Oil et Laidlaw. Rappelons que cette contamination est le résultat de déversements d'huiles usées, autorisés par le gouvernement québécois de 1968 à 1972. Dès lors, il s'est créé un magma toxique d'environ 600 000 m3 de sols contaminés, notamment par des hydrocarbures.

Comme l'explique le site de Je Bois Clair, le groupe "demande au ministre André Boisclair d'expliquer aux résidents comment ils peuvent se désaltérer d'une eau qui provient du 18e cas le plus grave de contamination de nappe phréatique selon l'OTAN? A défaut d'une préoccupation du gouvernement sur ce dossier, la moindre des choses est d'appliquer le principe de précaution."

La proposition visant à réouvrir le puits a créé une nouvelle synergie entre les groupes de citoyenNEs de la région et de l'extérieur, ce qui les amène aujourd'hui à exiger du gouvernement non seulement un engagement concernant la réouverture du puits de Ste-Martine, mais aussi qu'il respecte ses nombreux engagements concernant la décontamination des Lagunes de Mercier. En cette année internationale de l'eau, n'oublions pas que notre champ de bataille ne doit jamais être dicté par des intérêts pétroliers!