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Objectif : Bagdad LES ÉTATS-UNIS À LA RECONQUÊTE DE L'IRAK

jplarche, Mardi, Mars 25, 2003 - 08:30

Pierre BEAUDET

Washington lance l'assaut contre l'Irak, au mépris de la grande majorité des pays et des populations du monde. Mais selon le président Bush, il s'agit d'une lutte « pour un Irak libre et pacifique ».

Pas question pour les États-Unis de « déterminer la composition du nouveau gouvernement irakien car ce choix appartient au peuple », a déclaré le président américain le 26 février dernier lors de son allocution devant l'American Enterprise Institute. Mais ces affirmations semblent à des années-lumière des plans préparés par l'administration pour gérer l'Irak après Saddam.

Le plan de match : une occupation de longue durée

Lors d'une session du comité sénatorial sur les forces armées tenue le 12 février dernier, les intentions américaines sur l'Irak ont en effet été rendues plus claires. Le principal témoin de l'armée américaine, le général Eric Shinseki, l'a dit sans ambages : « La gestion de l'après-Saddam exigera la présence à long terme de plusieurs centaines de milliers de militaires américains. » Le jour précédent, devant le comité sénatorial sur les relations étrangères, le sous-secrétaire à la Défense, Donald Feith, a pour sa part déclaré que les États-Unis allaient « encourager la participation des partenaires dans la gestion de l'Irak, mais en bout de piste, ce sera le général Tom Franks, le commandant suprême de l'armée américaine sur place, qui sera le maître d'oeuvre ».

Le plan américain prévoit la nomination auprès du général Franks d'un « conseiller » irakien, mais celui-ci, a précisé Feith, « n'aura pas de pouvoir décisionnel ». Les structures du gouvernement actuel, « à part les proches de Saddam, resteraient en place pour exécuter les ordres », a précisé le sous-ministre.

Selon Marc Grossman, un autre responsable du département de la Défense américain, « il faudra deux, peut-être cinq ans, avant que l'Irak ne retrouve le chemin de la paix, et, pendant ce temps, un pouvoir militaire substantiel sera essentiel pour maintenir l'ordre ». D'après le Washington Post, le général Franks mettra en place une commission pour rédiger une nouvelle constitution irakienne, mais cela ne sera pas fait selon un mode démocratique « comme on le connaît aux États-Unis ». Les États-Unis voudraient maintenir, par le biais d'un gouvernement proclamé plutôt qu'élu, une « situation stable ».

De grosses affaires en perspective

C'est également le général Franks qui sera « responsable » de la « reconstruction de l'Irak ». Déjà, des appels d'offres ont été lancés en direction d'entreprises américaines pour qu'elles participent à cette « reconstruction ». Des firmes multinationales comme Lucent Technologies et Motorola se feraient confier la remise en place des télécoms irakiens, actuellement cogérées par des entreprises irakiennes, françaises et chinoises. 900 millions $US ont été mis de côté par USAID, qui gère le programme de coopération internationale des États-Unis, pour financer cette « reconstruction ».

Selon le Time Magazine, « les contrats seraient alloués exclusivement à des firmes américaines qui pourraient éventuellement choisir des sous-traitants parmi les nations amies des États-Unis ». Les États-Unis sont aussi bien sûr intéressés à « réhabiliter » le secteur pétrolier, actuellement sous le contrôle du gouvernement irakien en coentreprise avec des firmes russes (Lukoil), françaises (Elf), chinoises (China National Petroleum Corporation), etc. On estime que l'Irak dispose des ressources pétrolières les plus importantes au monde après celles de l'Arabie Saoudite (322 milliards de barils, selon les analyses les plus récentes).

L'opposition irakienne s'insurge

Aux lendemains de ces déclarations, les porte-parole de l'opposition irakienne ont exprimé leur indignation. Kanan Makiya, qui représente le Congrès national irakien (CNI), un regroupement jusqu'alors très proche des positions américaines, a dénoncé ce qu'il a présenté comme une « stratégie destinée à garder en place la structure de pouvoir actuelle et à la mettre au service des Américains ». L'opposition irakienne et surtout les organisations kurdes s'inquiètent également du rôle que Washington entend confier à la Turquie, qui pourrait aller jusqu'à la participation de l'armée turque à l'occupation du nord de l'Irak, notamment les zones pétrolifères de Kirkouk.

Le 24 février, 23 organisations kurdes et irakiennes ont mis en garde la Turquie et les États-Unis contre une telle éventualité : « Nous sommes prêts à résister à l'occupation », ont-elles déclaré.

Le Parti communiste irakien et d'autres formations politiques irakiennes et kurdes estiment pour leur part que l'occupation américaine de l'Irak sera « un nouveau désastre pour le peuple irakien ». Selon Kamil Mahdi, un des porte-parole de l'opposition irakienne de gauche, « les États-Unis ont toujours été avec nos oppresseurs : dans les années 90, lorsque l'armée irakienne a massacré la population qui s'était soulevée contre Saddam, dans les années 80, lorsque des milliers de Kurdes, d'Irakiens et d'Iraniens ont été tués dans une guerre atroce appuyée par Washington, et dans les années 70, lorsque l'Irak a "nettoyé" le Kurdistan. Pendant ce temps-là, nous n'avons pas cessé de nous battre et de résister contre Saddam. L'invasion de l'Irak par les États-Unis ne sera pas notre libération mais la perpétuation de la dictature ».

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