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Halte à la « poubellisation » atmosphérique du Québec !

DCP, Lundi, Novembre 11, 2002 - 10:13

Daniel Clapin-Pépin

D’une part, le Canada a été le premier pays du monde à signer et à ratifier le 23 mai 2001 à Stockholm, en Suède, une entente mondiale visant à éliminer les émissions de douze substances toxiques parmi les plus néfastes au monde pour la santé humaine et pour l’environnement, à juste titre surnommés les "12 salopards".

D’autre part, le Québec s’apprête, en sens inverse, à autoriser par voie de réglementation l’incinération industrielle de BPC et de déchets contaminés par des métaux lourds toxiques, un procédé qui a pour caractéristique scientifiquement reconnue de rejeter, à la sortie des cheminées, plusieurs de ces "12 salopards", le tout équivalant à la « poubellisation » de l’atmosphère du Québec.

D’une part, le Canada a été le premier pays du monde à signer et à ratifier le 23 mai 2001 à Stockholm, en Suède, une entente mondiale visant à éliminer les émissions de douze substances toxiques parmi les plus néfastes au monde pour la santé humaine et pour l’environnement. Cinquante ratifications de cette entente sont nécessaires pour la rendre juridiquement contraignante à même les quelques 100 pays qui l’ont déjà signée.

L'objectif de ce traité international y est clairement énoncé : l’élimination future des 12 POP (Polluants Organiques Persistants) comptant parmi les produits chimiques les plus toxiques au monde. Ils sont cancérigènes, mutagènes, bioaccumulables et, à juste titre, surnommés les "12 salopards". Ils causent d'innombrables malformations à la naissance, nuisent aux systèmes nerveux et immunitaire et sont connus pour s'accumuler dans le lait maternel des femmes allaitant.

Ces 12 salopards ont aussi de drôles de noms, et parfois même quasi poétiques : les dioxines, les furanes, les PCB, et 9 substances actives de produits pesticides, soit aldrine, chlordane, DDT, dieldrine, endrine, heptachlore, hexachlorobenzène, mirex, et toxaphène.

Bravo! Car il s'agit en effet d'une grande avancée mondiale vers le "Rejet Zéro" de ces "12 salopards". La définition de seuils environnementaux ou sanitaires "acceptables" pour leurs rejets industriels, notamment par voie d’incinération, ne permet pas de garantir une protection efficace des êtres vivants.

Du fait même des caractéristiques de persistance et de bioaccumulation des POP, on ne peut baser le niveau de ces rejets sur une éventuelle capacité d'assimilation des milieux récepteurs. Dès lors, la seule alternative réside dans le "Rejet Zéro", ce que reconnaît explicitement cette Convention de Stockholm.

Québec à contre-courant & contre-nature

D’autre part, le Québec s’apprête, en sens inverse, à autoriser par voie de réglementation l’incinération industrielle de BPC et de déchets contaminés par des métaux lourds toxiques. Ces produits généreront à la sortie des cheminées divers rejets atmosphériques, notamment des dioxines. Ces dernières seront dans le futur tout à la fois « canadiennement » interdites mais « québécoisement » permises!

Or, en Europe où de nombreuses études scientifiques en ont déjà fait la démonstration irréfutable, il est de notoriété publique que le premier et le plus important mode d’émission des dioxines à l'échelle mondiale n’est nul autre que l'incinération des déchets.

Dès lors, ces dioxines étant l’un des 12 POP salopards de la Convention de Stockholm, la seule et unique « norme » humainement et écologiquement acceptable concernant leurs émissions atmosphériques par voie d’incinération industrielle, devrait être leur "Rejet Zéro".

Cette très étonnante « autorisation » québécoise que je qualifierais de « contre-nature » - ou écologiquement « criminelle » - a été portée à mon attention par Louis-Gilles Francoeur du quotidien Le Devoir. Dans sa chronique du 30 octobre 2002 intitulée « Incinérer des toxiques sans audiences publique - Québec s'apprête à amputer la réglementation », il nous révélait ce qui suit:

«Les industriels québécois pourront brûler des BPC et des déchets contaminés par des métaux lourds toxiques sans devoir se soumettre, comme par le passé, à une étude d'impact et à une audience publique s'ils respectent une série de nouvelles normes relatives aux émissions atmosphériques. »

Des profits industriels au détriment de la santé publique

Cette réalité du lien direct entre l’incinération des déchets et la diffusion dans l’air de dioxines, entre autres POP, est reconnue écologiquement et scientifiquement. Mais Québec semble faire mine de l’ignorer pour de mesquines raisons de supposés gains économiques attribués à une poignée d’industriels privilégiés. Ceci, au détriment des importants risques pour la santé des Québécois et pour l'environnement. Louis-Gilles Francoeur nous le décrit comme suit :

« (…) pour réduire la facture de combustible des grandes entreprises énergivores, Québec autoriserait les industriels à incinérer dans leurs chaudières une vaste gamme de déchets dangereux toxiques, sans la moindre évaluation indépendante de leur incidence environnementale et en soustrayant ce type d'implantation à tout débat public. On parle alors d'une «valorisation» des déchets dangereux puisqu'on tire de l'énergie de leur incinération ! »

Aussi, le citoyen et l’écologiste professeur de management environnemental à l’UQAM que je suis s’insurge avec la plus grande véhémence possible, par la présente, contre pareille « poubellisation » de l’atmosphère du Québec.

Pour conclure, j'invite mon lecteur à vérifier par lui-même la véracité de ce qui précède, en consultant les meilleures études francophones directement accessibles sur Internet eu égard à cette problématique complexe. Pour ce faire, deux chemins ultra-rapides vous sont ici ouverts.

Primo, vous cliquez (ou par voie de copié-collé) sur l'adresse électronique http://www.google.com/intl/fr/ pour accéder ainsi au moteur de recherche Google avant de lui soumettre les deux mots clés "dioxines" et "incinération", et d'accéder ainsi à rien moins que 2 880 sites Web y référant.

Secundo, vous cliquez (ou par copié-collé) sur l'une ou l'autre des cinq adrélecs suivantes que j'ai présélectionnées pour vous parmi les "meilleurs" des ci-devant 2 880 documents :

A)http://www.greenpeace.fr/campagnes/toxiques/incineration/dioxinesfuranes.php3

B) http://perso.wanadoo.fr/ecologie.sociale/lettre/textes/Lettre14/Boite-N1...

C) http://www.synec-doc.be/alt/bempt/diox04.html

D) http://www.verts-brest.infini.fr/Elu-e-s/ancienbo/bo26.htm

E) http://www.ademe.fr/htdocs/actualite/dossier/dioxbiblio.htm



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