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Les points sur le « i » : Même en 2002, seule la lutte paie!

Anonyme, Jeudi, Octobre 17, 2002 - 14:22

Éditorial de l'Infogourg

Certaines personnes et certaines institutions voudraient faire croire que le style «agressif» du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et des autres groupes de défense de droit est déplacé, inutile, voir qu'il nuit «à la cause». Notre rôle se rapprocherait de celui du chien dans un jeu de quille. À les entendre, ce serait leur concertation, leur lobbying, leur discussions de corridors qui seraient à l'origine de toutes les avancées, toutes les victoires. Permettez-nous d'en douter.

Par Nicolas Lefebvre Legault

Plusieurs intervenant-e-s du mouvement coopératifs attribuent à leurs seuls efforts la construction de coopératives d'habitation à Québec en général et dans Saint-Jean-Baptiste en particulier. Nous ne nions pas le travail important des Groupes de Ressources Techniques (GRT) et des Fédérations de coopératives dans la livraison de logements sociaux, au contraire, leurs expertises techniques et leurs contacts politiques sont essentiels (1). Maintenant, connaître les programmes gouvernementaux, c'est bien, mais force est d'admettre que s’il n’y avait pas de programmes de développement de logement social du tout, toute l'expertise technique du monde ne servirait à rien.

Or, à quoi doit-on les programmes de logements sociaux Accès-Logis et Logement-Abordable? Essentiellement aux luttes politiques développées par le FRAPRU et ses groupes membres (dont le Comité populaire, faut-il le rappeler). Si le Comité populaire et les autres groupes de défense de droit ne s'étaient pas mobilisés massivement depuis 10 ans, le Québec n'aurait rien à envier au reste du Canada où il ne se construit plus de logements sociaux pantoute.

Ce qui est vrai au provincial, l'est également au municipal. Le lobbying, comme jouer «dans les règles», ça fonctionne tant que le pouvoir le veux bien, mais quand il y a des obstacles, par contre, c'est une autre paire de manche. Les cas de l'Îlot Berthelot et de l'ex-presbytère Saint-Jean-Baptiste illustrent bien cette idée. Des groupes, respectivement la FÉCHAQ et Action-Habitation, veulent s'attribuer le mérite des logements sociaux qui se font là parce qu'ils ont présidés à leur réalisation technique. C'est une vision très réduite que celle-là. En effet, dans les deux cas, si le Comité populaire n'avait pas élu domicile sur place pendant de nombreuses années (2) et n'avait pas fait de l'avenir de ces lieux un enjeu politique majeur pour le quartier, est-ce qu'on y verrait aujourd'hui du logement social? Pas sûr. Des hôtels? Probablement.

Les derniers mois ont été témoins d'une lutte acharnée des groupes de défense de droit et d'une poignée de militant-e-s tenaces –les occupant-e-s du 920 de la Chevrotière-- pour faire aboutir un ensemble de revendications locales et provinciales. Or, alors que la lutte n'était pas encore terminée, la direction de la FÉCHAQ s'est sentie le besoin de venir faire publiquement la morale aux occupant-e-s du 920 de la Chevrotière et aux groupes qui les appuyaient. C'est que cette organisation, derrière le dos de tous le monde, avait négociée avec la Ville et un promoteur immobilier un compromis et espérait maintenant tirer ses marrons du feu. Alors qu'elle n'avait jamais participé à la lutte ni de près ni de loin et qu'elle ne l'avait jamais appuyé formellement (soit disant parce que l'action était illégale), la direction de la FÉCHAQ s'est cru en droit de décider à la place des principaux intéressés qu'il y avait eu dérive et qu'il était temps de mettre fin à l'occupation.

Aujourd'hui, cette direction prétend qu'elle est le seul intervenant à avoir eu un comportement responsable, pragmatique, et qu'on lui doit tous les gains fait à l'Îlot Berthelot cet été. Elle aurait pu agir autrement, par exemple en refusant tout simplement d'intervenir et en forçant la Ville à un règlement politique. Il faut vraiment être légaliste et avoir une visée à courte vue (pour rester poli…) pour ne pas réaliser qu'un règlement de zonage –la raison officielle qui rendait «impossible» uniquement la construction de coopératives-- ça se change et qu'à la limite de l'argent, ça se trouve. Avant le 17 mai les fonctionnaires de la Ville de Québec ne voulaient rien savoir de nouvelles coopératives sur le site et Claude Larose ne retournait plus depuis huit mois les appels du président de la Coopérative de l'Îlot Berthelot. C'est l'occupation du 920 de la Chevrotière qui a fait débloquer les choses et permis les gains réalisés sur place. Et il aurait été possible d'aller chercher beaucoup plus. La preuve c'est que ce n'est qu'au mois d'août, après les actions entourant le 1er juillet qui ont fait augmenter la pression encore plus, que la Ville a cédé sur la demande d’un moratoire sur la conversion de logements locatifs en condominium. La direction de la FÉCHAQ a volontairement sabotée la lutte des occupant-e-s du 920 de la Chevrotière en les dénonçant et en véhiculant des mensonges grossiers –« les squatters ne veulent plus de logement social »-- sur la place publique. Et ça, c'est difficilement pardonnable.

(1) Tout le monde n'a pas la «chance», comme Christian Simard, d'être l'organisateur politique du responsable à l'habitation de la Ville de Québec...

(2) Le Comité populaire a eu ses locaux au 910 De la Chevrotière de 1991 à 1998 et au Presbytère de l'église Saint-Jean-Baptiste de 1998 à 2002. Il faut vraiment manquer d'imagination pour ne voir là que le fruit du hasard.



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