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Contre l'activisme : élément pour une discussion collective

Anonyme, Lundi, Octobre 14, 2002 - 17:21

calvaire01

L'activisme, c'est une vraie maladie infantile. C'est une des bases de notre assujettissement.

L'activisme, ce n'est pas ''s'activer''. Mais etre (l'accent circonflexe semble avoir disparu de mon clavier) dans l'action poursuivie derrière des principes non-discutés et derrière des organisations qui gèrent notre agir. C'est agir sans penser, c'est agir pour des principes figés (qui deviennent vite les fondements d'une plate-forme avant-gardiste, autoritaire et dogmatique) ou sans principes. Collectiviser les nécessités pro-actives, réflexives et de discussion, des transformations révolutionnaires multidimensionnelles qui touchent l'ensemble des conditions de nos vies et les formes de nos vies, cela dépasse largement ce que nous pouvons appeler ''activisme''.

Un exemple parmi de nombreux autres des autres conséquences de l'activisme: nous menons une campagne continentale pour une grève anti-ZLEA dans les Amériques. Les seules choses qui se discutent vraiment en ce qui la concerne dans le mouvement (comme communauté de gens libres et solidaires pris en-dehors des positions de principe des organisations) québécois (et je doute que ce soit différent ailleurs), c'est de stratégie, de tactiques et de planification. Nous sommes contre la ZLEA. Mais nous ne réfléchissons pas collectivement sur les fondements d'existence d'un tel traité (du capitalisme qui colonise l'ensemble de notre vie, de l'absence de valeurs sociales qui aillent contre l'existence du capitalisme, restriction de nos vies aux champs économiques travail-Capital, Capital-consommation, travail-consommation, absence de solidarités générales de base situées en dehors de nos relations de travail, esprit d'égoisme généralisé, hégémonie globale des États-Unis comme lieu de définition de nos valeurs, de nos besoins, de nos représentations collectives, etc.). Le capitalisme colonise toutes les dimensions de notre vie et nous ne nous attaquons qu'aux épiphénomènes comme les traités. Nous nous activons contre un fait particulier, alors qu'il nous faudrait détruire toutes ''les bases militaires du capitalisme'' dans nos cerveaux comme dans nos pratiques, commençant par s'attaquer au capitalisme dans notre vie subjective-intersubjective et/ou sociale-individuelle quotidienne pour pouvoir socialement l'attaquer dans toutes ses dimensions, le menacer, l'exterminer... Comme il faudrait le faire pour toutes les formes de nos aliénations, de nos dominations, de nos exploitations, etc.

L'activisme, c'est s'activer trop vite sans réfléchir aux bases memes de nos pratiques. C'est aussi reproduire la logique pragmatique sans sens, sans valeurs et sans formes libres d'existence qui nous gouverne. C'est devenir prisonnier du monde tel qu'il est, en-dehors de l'enracinement de nos valeurs et de nos désirs au sein de nos vies quotidiennes, de nos communautés et des pratiques qui pourraient y prendre existence. L'activisme, c'est s'attaquer aux puissances qui nous gouvernent comme si la perte d'un de leurs projets pourrait signifier leur écrasement. C'est ne pas construire nos hégémonies d'existence comme base de nos possibles puissances révolutionnaires. C'est vivre dans le passif de la réaction aux pouvoirs. C'est aussi se laisser cerner par la force embrigadante des bureaucratiques organisations militantes et de leurs petits chefs formels ou informels. C'est ne pas penser librement et collectivement ce que nous sommes, ce que nous voulons et ce que nous souhaitons. C'est, en bref, une forme d'action dépourvue de liberté et d'enracinement social profond. C'est une allée vers les enfers de l'activité sans pensée et sans valeurs, activité toujours récupérée finalement par une force (organisations, syndicats, partis, États, etc.) récupératrice, dogmatique, hiérarchique et tutélaire qui se charge d'inscrire notre vie dans des sens que nous n'avons pas choisis collectivement en toute autonomie. L'activisme, c'est une vraie maladie infantile. C'est une des bases de notre assujettissement.



Sujet: 
Activisme vs. ignorance
Auteur-e: 
patc
Date: 
Lun, 2002-10-14 18:17

J'éprouve la tentation de répondre à cette lettre d'opinion.

D'une part, il est vrai que de nombreuses manifestations de ce que l'on nomme activisme ne sont pas fondées sur une ehxaustive analyse politique et/ou une profonde conviction humaniste.

Certains éléments activistes sont motivés par des buts plus ou moins nobles. Les uns y cherchent le prestige personnel. D'autres trouvent dans leur activisme un exhutoire pour une révolte intérieure primitive, laquelle est bien souvent mal définie. Cette ambiguité en pousse plusieurs à assimiler en bloc des discours préconcus sans pour autant exercer leur jugement critique. C'est ce qui caractérise en essence un activisme mal réfléchit et mololythique.

MAis il me semble un peu hardi de discréditer toute forme d'activisme comme étant non souhaitable et de définir l'activisme comme " une vraie maladie infantile" ou "une des bases de notre assujettissement".

C'est à mon avis le manque d'engagement humain, l'apathie, l'ignorance politique, la dégénérescence du tissus social qui sont les bases de notre assujetissement.

Pourquoi réfuter et rejeter toutes les formes d'activismes comme si elles étaient toutes semblables? C'est à la limite de l'absurde.

Ce que recherche l'activiste, c'est la réalisation de solutions concrètes à des problèmes touchant une partie ou l'ensemble des membres d'une collectivité.

Prenons un exemple local et actuel. Il y a un manque flagrant de logements pour les éléments les plus pauvres d'une société; il s'agit d'un problème suffisament grave pour que des individus concernés entreprennent une série d'actions pour dénoncer une absence de législation responsable et un engagement des élus dans le sens d'une approche sensée et sensible du problème.

Prenons un autre exemple pertinent. Depuis la fin de l'esclavage, les afro-américains du sud des États-Unis, sont considérés comme des sous-humains indignes d'un niveau de vie égal à celui de la population blanche; il s'agit d'un problème suffisament important, dans les années soixantes, pour que des citoyens concernés travaillent activement, au risque de leur vie, pour faire triompher les droits de la personne et l'égalité chez nos voisins du sud. Allez parler des vices de l'activisme à Martin Luther King.

Allez-donc parler des vices de l'activisme à Ghandi, tant qu'à y être.

Troisième et dernier exemple. Les 34 salopards (moins Chavez et, espérons-le, Lula) qui dirigent ce continent sont prêts à le livrer pieds et poigns liés à la porte des corporations multinationales qui y font déjà la loi, et ce sans poser de questions, en signant un autre traité irréversible; il s'agit d'un problème suffisament grave pour que des millions d'habitants concernés de tous les pays du continent américain entreprennent une série d'action pour faire échouer le plan, pour tuer la ZLÉA, pour annihiler ce projet criminel.

J'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre en quoi cet activisme constitue la base de notre asservissement.

"Réfléchir aux bases mêmes de nos agissement", comme vous dites, est une responsabilité individuelle qui incombe à tous les citoyens en démocratie.

De désirer profondément corriger les ignominies qui pourissent l'humanité est à mon sens très souhaitable. Il est aussi souhaitable que plus de citoyens acquièrent ce désir.
L'activisme, c'est avant tout s'impliquer dans une cause (ou une rationalité) qui nous tient à coeur.

Le progrès social, l'égalité, la fraternité et tout ca, me paraissent être des enjeux suffisament graves pour que des citoyens s'engagent activement à en défendre les idéaux.

Ou n'incarniez-vous ici que le proverbial avocat du diable?

PAtCad


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Sujet: 
dénigrement et provocation
Auteur-e: 
ronny
Date: 
Ven, 2002-11-01 13:55

Cet article sur l'activisme est moins une analyse qu'une entreprise de dénigrement systématique. Dans une analyse, on tente de peser le pour et le contre, de voir le bon et le mauvais côté des choses. Là, on assiste à une longue énumération de tous les défaux possibles et inimaginables de l'activisme. De un, soit l'auteur est complètement désabusé, ou de deux, soit il s'amuse à nous provoquer en nous diagnostiquant comme des victime d'une maladie apparemment infantile (une combinaison des deux est aussi possible).

Quoiqu'il en soit, je suis le premier à dire que l'activisme mérite d'être critiqué et non pas tendrement avec mille et un bémol. Et j'ajouterai que beaucoup de soi-disant activistes mériterait aussi des coups de pieds au cul.

Par contre, là où je suis en complet désaccord avec le texte en question, c'est dans le fait que son auteur ferme toute possibilité à l'activisme d'être autre chose que cette série de symtômes de maladie qu'il énumère. Comme s'il condamnait l'activisme à demeurer pour toujours l'espèce de piètre de description qu'il en fait. Je sais pour ma part qu'il existe des activistes et des pratiques activistes qui échappent à plusieurs symptômes mentionnés dans le texte. Mais ça, tenir compte de ça, ça remettrait en question tout le savant réquisitoire rédigé par l'auteur. De cette façon, l'auteur s'est lui-même constitué prisonnier d'une vision dogmatique en n'admettant pas qu'il puisse exister une autre façon d'envisager et de vivre l'activisme. Conséquemment, il est bien placer pour commenter les symptômes de l'activisme puisqu'il en est lui-même atteint. Au fait, n'est-ce pas son anti-activisme pourrait-il correspondre à une forme particulièrement d'activisme particulièrement dégénérée.

Pour finir, l'auteur met de l'avant une certaine approche. Je cite ici: "Collectiviser les nécessités pro-actives, réflexives et de discussion, des transformations révolutionnaires multidimensionnelles qui touchent l'ensemble des conditions de nos vies et les formes de nos vies, cela dépasse largement ce que nous pouvons appeler ''activisme''. "

Évidemment, je dois être trop cave pour comprendre. L'auteur trahit ici un certain niveau d'érudition. Au fond, lui qui se complait à nous regarder de haut, pourquoi est-ce qu'il s'abaisserait à descendre du haut de sa montagne pour venir vulgariser aux gens sous-instruits tout son fabuleux savoir. À en lire son texte profondément méprisant et auto-suffisant, on en déduit qu'on est trop minable et contaminé pour en valoir la peine!!

ah ah ah

Ronny


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