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Genève 2003, Tunis 2005

tartosuc, Vendredi, Octobre 11, 2002 - 18:26

Frédéric Dubois

En janvier 2003 l'UIT, soit l'Union Internationale des Télécommunications, organise un sommet mondial sur les communications. Il s'agit d'un premier de deux sommets sensé orienter les efforts de développement des technologies de l'information et de la communications pour les prochaines décénies.

Genève 2003, Tunis 2005

Par Frédéric Dubois

En janvier 2003 l'UIT, soit l'Union Internationale des Télécommunications, organise un Sommet mondial sur la société de l'information. Il s'agit d'un premier de deux sommets sensés orienter les efforts de développement des technologies de l'information et de la communication pour les prochaines décénies. Rien de moins. Ces sommets, endossés par les Nations Unies se veulent inclusifs et ouverts. Ni plus ni moins que la pierre angulaire d'un véritable débat sur des questions d'infrastructure et de contenu des nouvelles technologies de la communication et de l'information

Dans le cadre du GlobalCN, événement se tenant à Montréal cette semaine et qui porte sur l'Internet citoyen, on tente d'élucider les complications entourant la participation éventuelle de la société civile au World Summit on the Information Society (Sommet mondial sur la société de l'Information).

En réalité, les rencontres préparatoires à ce sommet d'importance cruciale ont permis de comprendre quelle stratégie cherche à appliquer l'UIT. Celle-ci a notamment pondu, au cours de la dernière rencontre préliminaire, un article 55, traitant plus amplement de la question de la participation de la société civile au Sommet. Cet article traite de la participation des ONGs mais aussi du secteur privé. L'immense recul observé sur ce plan réside dans le fait que désormais, par le terme secteur privé, on ne parle plus seulement de la présence d'associations représentant des pans ou secteurs d'industrie, comme dans le cas des autres rencontres sous l'égide des Nations Unies, mais bien des entreprises individuelles agissant en leur nom propre et poussant leur agenda unique. Ceci est particulièrement inquiétant vu la présence déjà massive d'intérêts privés et commerciaux dans toutes les sphères de vie et tout particulièrement sur Internet et autres médiums de communication. L'agenda que veut faire avancer telle ou telle compagnie s'insère dans une volonté de maximisation des profits et non de progrès social ou collectif par l'utilisation des nouvelles technologies.

Ainsi, il est à noter que le gouvernement américain a réussi à faire entrer sur l'ordre du jour du Sommet, la question de la sécurité. Eh oui, cette sacro-sainte sécurité qui, bien entendu, nourrit une bonne portion des corporations américaines. La sécurité par Internet est aussi un pré-requis pour un commerce électronique fort et des Intranets 'hackers-proof' pour les forces armées.

La sécurité dans les communications peut être un enjeu, certes, mais en quoi cet enjeu peut-il supplanter des considérations de nature essentielle au développement humain? La question est posée, puisque dans les principes élaborés par les rencontres préparatoires, on parle de développement mais on ne parle pas de l'avancée des droits de la personne ni de la communication comme besoin humain de base. Même la formulation sur l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication devant être universel et équitable ne fait pas concensus. Beaucoup de gouvernements, notamment d'Asie (lisez Chine), auraient trouvé cette formulation trop permissive.

Enfin, l'article 55 qui ressort des rencontres préparatoires dicte clairement que les ONG ne recevront pas de financement pour leur participation et que seules quelques unes d'entre elles seront accréditées. Cette accréditation donne droit à un "pouvoir" d'observation et de consultation restreint. Fait innovateur, on fait entrer la société civile tôt dans le processus, ce qui est rare. La plupart du temps, les ONGs sont invitées à entrer dans le bal lors...de la déclaration finale...pour la photo.

Deux visions s'affrontent, vous l'aurez compris: celle de l'avancée des droits humains par l'appropriation des nouvelles technologies, et celle de l'avancée des aspects technico-commerciaux.

Cependant, un certain concensus semblait se dégager sur la nécessaire participation des organisations sociales et des collectifs intéressés par la question. La raison en est bien simple. Dans les secteurs sociaux traditionnels, des traditions de lutte, des coalitions et partages s'exercent déja entre les différents acteurs sociaux. Dans le cas des nouvelles technologies de l'information et de la communication, on en est au stade embryonnaire.

Le Sommet de Genève, bien que difficile d'accès, trop peu démocratique et quelque peu exclusif, est tout de même une occasion en or pour l'ensemble des acteurs de se mobiliser, se connaître et développer des plateformes communes de revendications. L'autre incitatif à une participation, est de pouvoir quitter avec brouharra la table des négociations le moment venu. Si les acteurs sociaux n'y participent pas, comment pourront-ils claquer la porte aux intérêts commerciaux?

Au Québec, l'organisme Communautique a déjà fait des efforts monstrueux afin de favoriser l'éclosion d'une plateforme québécoise de l'Internet citoyen, initiative qui risque fort bien de faire des petits...et qui sait, d'obtenir une accrédiation pour le Sommet de Genève 2003.

Montréal, le 11 octobre 2002.

Portail de la société civile participant au Sommet mondial de la société de l'information. www.communautique.ca Organisme d'éducations aux NTIC
www.geneva2003.org


Dossier G20
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Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
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