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Pour sortir le Québec du nucléaire : fermons Gentilly II

Anonyme, Mardi, Septembre 3, 2002 - 22:17

rfecto@hotmail.com

Alors même que se tient un vif débat sur l'énergie'au Sommet sur le développement durable de Johannesbourg, Hydro Québec projette actuellement la rénovation de son unique centrale nucléaire en activité, Gentilly II. En clair, la société d'État désire, malgré les risques d'accidents nucléaires, malgré les radiations et l'existence d'alternatives évidentes, prolonger la durée d'exploitation de la controversée centrale. Voyons pourquoi, au lieu de dilapider entre 500 millions et 1 milliard de dollars en fonds publics, la population du Québec devrait tourner la page sur son héritage nucléaire et faire un pas décisif vers des sources d'énergie nouvelles.

Pour sortir le Québec du nucléaire : fermons Gentilly II

Alors même que se tient un vif débat sur l'énergie'au Sommet sur le développement durable de Johannesbourg, Hydro Québec projette actuellement la rénovation de son unique centrale nucléaire en activité, Gentilly II. En clair, la société d'État désire, malgré les risques d'accidents nucléaires, malgré les radiations et l'existence d'alternatives évidentes, prolonger la durée d'exploitation de la controversée centrale. Voyons pourquoi, au lieu de dilapider entre 500 millions et 1 milliard de dollars en fonds publics, la population du Québec devrait tourner la page sur son héritage nucléaire et faire un pas décisif vers des sources d'énergie nouvelles.

La centrale Gentilly II et le programme nucléaire québécois

Située à Bécancourt, la centrale nucléaire Gentilly II est entrée en fonction en 1983, après 9 années d'une construction coûteuse. D'une puissance brute de 675 mégawatts et propriété d' Hydro-Québec, elle n'est responsable que de la production d'environ 3 % de toute l'électricité du Québec. Pour justifier le virage vers la production nucléaire, les technocrates d'Hydro avaient présenté cette forme d'énergie comme une réponse économique, sécuritaire et propre à une crise énergétique qui était prévue pour les années 1980 mais qui ne s'est jamais matérialisée.

Les ardeurs furent refroidies dès 1979, avec l'accident nucléaire de Three Miles Island, aux États-Unis. La fusion du coeur de ce réacteur allait remettre en cause le mythe de la sécurité et de l'infaillibilité de ce type de centrales. Malgré les projets de grandeur, seul le complexe de Gentilly fut donc mis en oeuvre au Québec avant que le Parti québécois n'annonce un moratoire sur la construction de nouvelles centrales. Malgré une opposition constante depuis lors, et malgré une revendication bien claire, celle de fermer Gentilly II, les autorités n'ont jamais acquiescé à une demande populaire pourtant justifiée.

Les projets d'Hydro-Québec pour la centrale : à contre-courant du gros bon sens

La centrale de Gentilly II est actuellement aux prises avec de graves problèmes de sécurité et des réparations seraient nécessaires pour poursuivre la production. Sous des apparences de "responsabilité", Hydro Québec veut profiter de l'argument de la sécurité pour prolonger la vie utile de Gentilly II jusqu'en 2033.

L'importance des coûts de décontamination des lieux est un obstacle invoqué par la société d'État pour repousser la fermeture de cette énergie aussi coûteuse que douteuse. Hydro-Québec veut tout simplement repousser à plus tard la fermeture de la centrale: André Caillé, son président, relaye ainsi la patate chaude à ses successeurs.

Considérant la relative insignifiance de la centrale - seulement 3 % de l'électricité du Québec - et son absence complète de rentabilité - Gentilly II produit à des coûts supérieurs à ceux du marché - il est pertinent de se demander pourquoi procéder à des rénovations aussi importantes. En effet, suite à la multiplication des incidents nucléaires lors des annés 1990, plusieurs pays d'Europe se débarrassent actuellement de leurs programmes nucléaires, notamment l'Allemagne et la Suède.

Le Québec suit à ce niveau la politique énergétique mise de l'avant aux États-Unis par George W. Bush, ennemi juré des technologies alternatives. Malgré les dispositions naturelles à la production d'hydroélectricité, Hydro Québec valorise toujours le nucléaire et la production d'électricité par des centrales au charbon et au gaz naturel.

Dans les faits, l'énergie produite par Gentilly II est tout simplement destinée à l'exportation : au cours des dernières années, Hydro Québec a adopté une logique entrepreunariale et a investi énormément les marchés américains. En raison de l'effet combiné d'une surconsommation encouragée par la société d'État et des changements climatiques qui ont réduit les précipitations, les réservoirs alimentant les grands barrages du Nord se retrouvent à des niveaux dangereusement bas.

Les alternatives à la fermeture de Gentilly II

Si l'on met en relation les inconvénients de Gentilly et celle qu'elle produit, 3 % de la production d'Hydro, il est évident que le Québec ne peut continuer à courrir de tels risques. L'ensemble de la politique énergétique d'Hydro Québec est à blâmer et la rénovation de Gentilly II ne réglera pas les deux problèmes fondamentaux : la surconsommation et de la surexportation. Hydro refuse d'investir massivement dans la recherche, le développement et l'implantation d'énergies plus propres. Elle refuse surtout de poursuivre l'objectif initial qui lui était donné : être un outil collectif visant à répondre aux besoins du Québec et non à ceux des marchés énergivore états-uniens

Finalement, c'est la vision à courte vue d'Hydro Québec qui est responsable de la crise anticipée utilisée pour justifier la rénovation. Au lieu de repousser à plus tard la fermeture de la centrale et de gaspiller des sommes majeures dans sa restauration, Hydro Québec devrait plutôt utilliser ces économies pour développer des technologies alternatives dès maintenant et ainsi faire face de manière responsable aux enjeux de changements climatiques.

Les arguments s'opposant au nucléaire ne sont certes pas nouveaux. Bien entendu, cette source d'énergie n'est pas rentable, mais cet aspect est relativement secondaire dans l'ensemble du problème. Les justifications fondamentales demeureront toujours les risques pour la santé publique que représente une technologie née dans le giron des armées les plus puissantes de ce monde.

Outre les cancers et les malformations congénitales provoquées par les radiations, outre les dangers croissants d'accidents liés au vieillissement des installations, outre le stockage de déchets nucléaires qui seront dangereux pour des dizaines de milliers d'année, cette technologie ne sera toujours qu'un symbole de la mégalomanie des scientifiques, des militaires et des classes politiques.

L'invitation est donc lancée à tout le monde de se joindre à une campagne amorcée depuis bien longtemps mais qui reprend un nouvel envol au moment où Hydro annonce un nouvel investissement. La mobilisation dans cette campagne "gagnable" fera la différence entre la fermeture nécessaire et logique de Gentilly ou, au contraire, le maintien de cet héritage qui, sur le plan environnemental, fait office de vestige préhistorique.

Sortir du Nucléaire (autrefois, la Campagne contre l'expansion du nucléaire) est une coalition d'organismes d'intérêt public préoccupés par les conséquences de l'utilisation de l'énergie nucléaire sur l'environnement.
www.cnp.ca


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