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Tribune libre : Le néo-libéralisme, stade suprême de l'impérialisme

isabellem, Vendredi, Août 30, 2002 - 11:30

Paul André Rousseau

Des idées néo-libérales, une pensée néo-libérale, un modèle néo-libéral? Non, c’est d’abord et avant tout des intérêt$, encore des intérêt$ et toujours des intérêt$ & CAPITAL pour le Grand Capital industriel et financier au stade de l’impérialisme. Le capitalisme de libre concurrence, purement national, a cédé la place depuis longtemps à l’impérialisme qui est un capitalisme des monopoles, oligopoles, trusts et cartels, transnationales industrielles et financières.

L’impérialisme existe depuis plus de 150 ans, à l’époque où l’Angleterre domine le monde; le système capitaliste est mondial depuis ce temps. La mondialisation du capitalisme n’est pas un fait nouveau! Il n’y a jamais eu de capitalisme purement national. L’Angleterre ouvrait le marché chinois à coups de canons, il y a plus de 125 ans : libéralisation des échanges par la force. Au début du siècle, l’Argentine bien qu’indépendante était de fait une colonie commerciale de l’Angleterre.

Le colonialisme, puis le néo-colonialisme ont été les formes absolument nécessaires au développement du capitalisme dans les métropoles, à l’ascension des puissances impérialistes à l’époque. Les formes garantissaient le fond, le contenu, la production et la reproduction du capital. Elles permettaient d’atteindre les objectifs de maximisation des profits malgré et contre la baisse tendancielle du taux de profits provoquée par la limitation du marché national, les crises de surproduction, etc. et par la lutte de classes qui mobilisaient les travailleu(ses)rs pour une plus juste répartition de la plus-value, de la valeur ajoutée par leur travail.

En même temps, le colonialisme, le néo-colonialisme et les interventions impérialistes directes permettaient l’exportation des contradictions sociales et politiques car avec les surprofits des colonies , le Capital en métropole pouvait faire des concessions supplémentaires aux travailleurs et tempérer , neutraliser les conflits sociaux en métropole. On peut vérifier encore la même chose aujourd’hui avec l’échange inégal où les prix des matières premières exportées par le Sud vers le Nord ont toujours tendance à baisser alors que les prix des produits manufacturés du Nord vers le Sud augmentent toujours. Les pays du SUD sont le maillon faible de la chaîne de domination impérialiste, les contradictions y sont intenses et jamais l’impérialisme, contradiction oblige, ne pourra résoudre les problèmes des masses du Tiers-Monde. Nous devons briser cette chaîne!

Aujourd’hui comme à cette époque, l’exportation des capitaux surpasse l’exportation des marchandises à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat dans le Tiers-Monde et vise les ressources naturelles, des matières premières à exploiter et développer. Regardez la crise de surproduction de voitures en Occident alors que les marchés du Tiers-Monde sont limités car pas plus de 5 à 10% de ces personnes peuvent s’acheter une automobile.

RÉCAPITULONS : 1-Le capitalisme est un système mondial, international depuis longtemps, parvenu au stade impérialiste depuis plus de 150 ans et s’est partagé différemment plusieurs fois la planète 2- la libéralisation des échanges n’est donc pas un fait nouveau 3- les mouvements de capitaux transfrontières ont toujours existé 4- le développement du capitalisme à l’ère impérialiste par ses formes garantit le contenu (production et reproduction du capital, maximisation des profits et du taux de rendement).
Donc qu’est-ce que cette prétendue mondialisation, cette prétendue globalisation néo-libérale? C’est le fait de poser, d’établir en absolu ces caractéristiques historiques mentionnées, de les imposer sans limites, donc de faire sauter les cadres nationaux, de réduire l’État-Nation à des poussières, de détruire les protectionnismes qui freinent le développement de l’impérialisme, c’est de faire un nouveau partage de la planète entre les 3 grands blocs capitalistes avec bien sûr les États-Unis comme la seule super-puissance impérialiste hégémonique face à l’Europe et le Japon.

Privatisations, dénationalisations, déréglementations, compressions des dépenses publiques tout ça ne vise qu’à contrer la baisse tendancielle du taux de profit occasionnée par les limites d’un marché, des marchés en offrant de nouvelles opportunités aux Grand Capital transnational en termes de capitaux, de secteurs économiques plus rentables, etc. Leur triomphalisme est loin de la coupe aux lèvres car de façon ultime dans leur projection, l’État se réduirait à des tribunaux, des flics et des soldats. Ils leur restent beaucoup de chemins à faire et la résistance populaire s’accentue.

L’impérialisme a développé cette nouvelle forme avec l’établissement d’un marché financier privé transnational dans les années cinquante (avec les euro-dollars de l’époque) marché renforcé par les activités des transnationales industrielles dans les années soixante, débordant rapidement les autorités monétaires des pays. Le modèle politique a été expérimenté grâce et sous le régime de Pinochet au Chili puis étendu par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondial dans le Tiers-Monde, puis appliqué dans les années 80 et 90 en Occident même. Ce n’est qu’un début : ce modèle donne théoriquement une marge de manœuvres à l’impérialisme pour quelques décennies, marge sur le plan d’atténuer la contradiction du système économique (maximisation des profits vs baisse tendancielle du taux de profits) mais le modèle aiguise, accentue, aggrave jusqu’à l’explosion les contradictions sociales, socio-économiques et politiques. La tendance future aux régimes musclés, à l’autoritarisme, au néo-fascisme est inscrite dans ses formes mêmes du néo-libéralisme, c’est une question d’INTÉRÊT$, intérêts de classe de l’oligarchie mondiale&nationale.

Les révolutions patriotiques et populaires sont à l’ordre du jour et bien sûr la cohésion, la cohérence, l’unité des masses ouvrières, populaires et petites bourgeoises se basent d’abord sur l’opposition aux mesures néo-libérales, sur la forme que prend le capitalisme au stade impérialiste sans laquelle il ne pourra rétablir son taux de rendement pour les actionnaires! Le Venezuela vit ce type de révolution présentement mais chaque pays doit trouver son propre chemin à cet effet.

La société civile, tout ce qui est extérieur à l’État comme sphère politique, n’est pas uniforme, homogène. C’est l’ensemble des individus inséré(e)s dans des rapports de production et de reproduction dans tous les domaines de la vie sociale et économique. Il y a des conflits de classes pour la répartition de la richesse , pour le partage du pouvoir (démocratie plus représentative et participative vs comités d’experts privés et de technocrates qui fixent les orientations). Il y a une foule d’organisations qui ne défendent pas les mêmes intérêts (populaires vs oligarchiques, patronaux), qui ne sont pas sur le même bord de la CLÔTURE. Nous mobilisons les secteurs ouvriers, populaires, de classes moyennes de la société civile mais pas l’association des banquiers, organisme aussi de la société civile. L’État servira quels intérêts en définitive? Selon le rapport de FORCES dans la société civile!

L’impérialisme, au niveau du rôle de l’État-Nation revient au libéralisme du 19ième siècle, mais encore plus en arrière avec le rôle prépondérant des méga-cités et de leurs interrelations privilégiées au détriment du reste des territoires nationaux respectifs. C’est aussi un trait du capitalisme marchand de la Renaissance avec les marchands de Venise, de Gênes, de Milan. Un retour aux sources qui annonce peut-être son chant du cygne!

Paul André Rousseau, membre de l’UFP Mercier
30-8-2002



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