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Haïti, un pays embourbé dans son passé

jplarche, Mardi, Juin 4, 2002 - 08:16

CISL

L'OMC doit agir, indique la CISL dans un nouveau rapport

Bruxelles, le 4 juin 2002 (CISL en ligne) : Dans un nouveau rapport consacré à Haïti et édité de manière à coïncider avec l'examen de la politique commerciale du pays, par l'OMC, la CISL condamne "les violations flagrantes des droits syndicaux des travailleurs, y compris les violences perpétrées à l'encontre des militants syndicaux". La CISL relève aussi "de graves
problèmes relatifs au travail des enfants et notamment la servitude d'enfants pour dette". En effet, si le pays a ratifié les deux conventions fondamentales de l'OIT sur le travail forcé, le fléau des enfants contraints d'effectuer des tâches domestiques continue dêtre largement répandu dans le pays.

Le travail domestique forcé des enfants, connu sous le nom de restavek, constitue un grave problème en Haïti. Les enfants restavek, dont certains ont à peine quatre ans, font souvent l'objet d'un trafic à l'intérieur du pays pour servir d'esclaves domestiques dans les familles qui les accueillent, en échange du gîte et du couvert. La plupart d'entre eux proviennent de familles pauvres, avant tout rurales, et très rares sont ceux
qui reçoivent la moindre éducation. Les filles représentent 85 % du total de ces enfants, et près d'un quart de ces filles restavek sont violées par leurs propriétaires, ce qui débouche souvent sur des cas de grossesses non désirées. Selon certaines estimations, il y aurait près de 300.000 enfants restavek en Haïti.

La loi exige que les restavek de 15 ans et plus perçoivent au minimum la moitié du salaire en vigueur pour les travailleurs domestiques engagés. Cela n'a cependant comme conséquence que d'inciter les familles à chasser les restavek avant qu'ils atteignent l'âge de 15 ans, afin de les remplacer par des enfants plus jeunes.

Il n'est guère surprenant dans un pays qui constitue un quasi-paradis pour les personnes qui exploitent les enfants de constater qu'Haïti n'a ratifié aucune des conventions fondamentales de l'OIT sur le travail des enfants.

Toutefois, Haïti a ratifié les deux conventions fondamentales qui protègent les droits syndicaux. Pourtant, on retrouve, là encore, de restrictions, notamment en ce qui concerne la liberté syndicale et le droit de grève. La négociation collective est réduite à sa plus simple expression, tandis que travailleurs et militants syndicaux sont victimes d'actes démesurés d'intimidation et de violence, y compris de la part de groupements liés au parti au pouvoir.

Ne citons qu'un exemple survenu après le coup d'Etat de décembre 2001 : des groupuscules liés au parti au pouvoir ont mis le feu aux bureaux de la Confédération des Travailleurs haïtiens (CTH) à Jérémie et quinze journalistes, dont le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la presse, ont dû fuir le pays après s'être réfugiés dans des ambassades étrangères.

Pour la plupart des femmes contraintes de travailler dans l'économie informelle, la ratification par Haïti des conventions fondamentales de l'OIT sur la discrimination est dénuée de tout intérêt. En effet, la discrimination est une réalité constante, même pour celles présentes dans le secteur "structuré" (principalement dans des industries d'assemblage destinées à l'exportation), et nombre d'entre elles font état de cas de
harcèlements et d'abus sexuels de la part de leurs supérieurs masculins.

"Haïti s'est engagée à respecter de nombreuses normes internationales, les moins importantes n'étant pas celles édictées par l'OIT. Or, elle ne s'est pas gênée pour manquer à sa parole à maintes reprises, déclare Collin Harker, l'économiste de la CISL. Haïti perpétue des pratiques qui font figure d'anachronismes dans notre monde moderne et nous demandons à ses pairs d'exercer des pressions sur elle, dans le cadre de l'examen de la politique commerciale de l'OMC, pour la contraindre à rejoindre le 21ème siècle."

La CISL représente 157 millions de travailleurs au travers de 225 organisations affiliées dans 148 pays et territoires. La CISL est également membre du groupement "Global Unions" : http://www.global-unions.org.

Pour plus de renseignements, contactez le Département de la presse de la CISL au numéro ++ 32 2 224 02 32, ou +32 476 62 10 18.

La Confédération internationale des syndicats libres
www.icftu.org


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