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Des militants occupent un bâtiment du Faubourg St-Jean-Baptiste

Anonyme, Dimanche, Mai 19, 2002 - 13:57

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C'est maintenant à Québec que se sont transportées les principales acitvités reliés à la semaine d'occupation de terrains et de bâtiments, organisée par le Front d'Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU) en association avec divers organismes militants des milieux socio-communautaires. À Québec, c'est le Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste qui est maintenant à l'avant-scène avec l'occupation d'un bâtiment vacant du faubourg Saint-Jean-Baptiste.

Cet événement a d'abord débuté par un rassemblement au Jardin Saint-Roch, que d'aucun se plaisent à nommer le "Parc de 10 millions" en référence au montant investi dans sa construction il y a maintenant 10 ans, dans un quartier St-Roch pratiquement en ruines à l'époque et maintenant peuplé d'édifices à bureaux et de condos. Sur l'heure du souper, quelques centaines de personnes se sont rejoint à cet endroit, notamment un groupe organisé par le FRAPRU en provenance de Montréal. Ensuite, une manifestation en marche s'est mise en branle et a pris la direction de la haute-ville.

Une idée originale pour cette manifestation a été celle de remplacer les traditionnelles pancartes à slogans en "boîtes à slogan", où une bonne quantité de boîtes de déménagement fut utilisée pour porter les messages de dénonciation et de revendication qui ont aussi été entonnés par la foule militante tout au long du parcours. Un défilé qui s'est d'abord arrêté devant l'édifice de la Saint-Vincent-de-Paul (où d'ailleurs les rumeurs y voyaient un lieu d'occupation), notamment pour souligner cet exemple probant des sources des problèmes de logement à Québec. Ce bâtiment immense et magnifique, situé en plein coeur du centre-ville, est vide depuis de nombreuses années, et est l'objet de tergiversations spéculatives incessantes sans qu'il résulte en quelque développement que ce soit. Les organismes populaires y voyaient un superbe lieu de logements sociaux ou encore pour y établir une coopérative d'habitations, mais la ville et les promoteurs y ont cultivé des intentions de condominiums et d'hôtels de luxe. Pendant ce temps l'édifice prend de la valeur, des gens s'enrichissent mais l'immeuble demeure vide. Et il semble bien que l'édifice deviendra un hôtel sous peu.

Le défilé a ensuite repris sa marche vers le lieu d'occupation qui était inconnu de tout le monde à ce moment, à part trois ou quatre initiés. Quelques policiers en moto sont arrivés en renfort pour contrôler la circulation automobile mais ceux-ci n'ont pas semblé non plus connaître trajet de la marche, qui a été établi en zig-zag dans le faubourg, question de rejoindre le plus de gens possibles et de laisser peu d'indices sur sa destination finale.

Et c'est finalement à limite sud du faubourg, à quelques pas de la colline parlementaire, que s'est achevé la promenande et que le lieu d'occupation fut découvert par les militants. Et l'endroit choisi est lour en symbole pour les gens du centre-ville de Québec. En effet, un immeuble vacant du maintenant célèbre "Îlot Berthelot" a été choisi comme lieu d'occupation et symbole de revendication.

Un peu d'histoire! L'îlot Berthelot c'est un bout de quartier résidentiel qui a le malheur d'avoir une facade sur le boulevard René-Lévesque, et qui se trouve à être en prolongation du secteur des grands hôtels et du Centre des Congrès. En face du Complexe G. En face du Parc de l'Amérique Française, lieu des célèbres affrontements du Sommet des Amériques. Il s'agit donc un lieu convoité de longue date grâce sa position au coeur de la ville, le long de cet axe routier important, là même où se retrouvent les grands édifices à bureaux. Depuis probablement 20 ans que c'est devenu le sujet de luttes entre la villes, les promoteurs immobiliers et les comités populaires du secteur. La vocation de cet îlot est le sujet de litiges depuis longtemps mais aussi le sujet de mouvements de spéculation pratiquement honteux qui en ont fait, un moment donné, le terrain le plus cher en ville. Et c'est encore pire depuis la reconstruction du boulevard René-Lévesque, qui a changé le boulevard de la muraille infranchissable qu'il était en un boulevard urbain accessible, et qui a permis de connecter les rues de cet îlot et d'éliminer une rue de desserte (l'ancienne rue Prévost qui longeait le boulevard), créant une série de terrains vagues encore plus alléchants.

Pourtant derrière tout ça, il y a des édifices résidentiels autour d'un petit parc avec un carroussel. Un petit bout de quartier tranquille et intime où il fait bon vivre. La ville a fini par racheter les terrains et batiments du secteur, et la Commission de la Capitale Nationale a pris le dossier en main en promettant de respecter une vocation résidentielle au secteur. Un peu d'espoir enfin, mais pourtant aujourd'hui il y a urgence de créer des logements et le dossier avance bien peu. Pire encore, on veut démolir quelques uns des bâtiments actuels (dont celui occupé) car ils ne cadrent pas dans le projet de développement immobilier de l'îlot. Pourtant, ces bâtiments sont en bon état, et n'y a-t-il pas une crise du logement à Québec actuellement?

Il semble bien que la ville n'y croit pas à cette crise. Voilà donc la motivation de cette occupation: récupérer ces bâtiments habitables, en faire des coopératives d'habitation, et sensibiliser la ville et le gouvernement que la crise du logement est bien réelle, qu'il faut que des solutions à court terme soient mise en place pour éviter que les gens se retrouvent à la rue cet été.

Également, les militants demandent que le développement de logements sociaux soit accéléré, et qu'on arrête de construire seulement des condos... Il faut dire qu'un taux de vacances de 0.8% est invivable, il provoque de la discrimination dans le choix des locataires, et ne motive pas les propriétaires à investir dans l'entretien des édifices, puisque même un taudis finit par se louer! C'est un message que la FRAPRU essaie de faire porter aux oreilles des élus, notamment par des actions directes comme cette occupation à Québec.

Une quinzaine de personne ont donc pris "possession" des lieux et se sont installés à demeure dans ce bâtiment, situé au 920 rue de la Chevrotière. Après une première nuit sur place, les occupants ont décidé en assemblée que l'occupation serait de type "ouverte", c'est à dire que quiconque qui souhaite rendre visite et partager un moment de l'occupation est le bienvenu, en autant que les gens partagent les revendications des occupants. Les visiteurs auront a participer aux tâches reliées à l'occupation du lieu. D'autres occupants "permanents" sont aussi attendus et devraient rejoindre les rangs de ceux en place, si ce n'est pas déjà fait à ce moment.

Du coté de la Ville et des autorités policières, tout semble calme pour le moment. Lors de la prise de possession du bâtiment, aucun policier n'était visible aux alentours. Depuis ce temps, aucun représentant de la ville ou de la police n'aurait fait une visite aux occupants.

Évidemment, c'est une histoire à suivre. Entretemps, vous pouvez voir les quelques photos de l'événement qui sont jointes à cet article.

Commission de la Capitale Nationale : Aménagement Urbain. Consultez le texte sur l'aménagement de l'Îlot Berthelot.
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