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La 58 ème période de sessions de la Commission des Droits humains des Nations-Unis

Anonyme, Vendredi, Mai 3, 2002 - 14:48

Niki Llanos Saman

Le mécontentement grandit et non seulement dans les rues où les populations ne cessent de se manifester (Barcelone, Monterrey, etc.) mais aussi dans les forums où les Etats détiennent le pouvoir de parole et de décision. L'Union Européenne elle-même, bien qu'encore timidement et faisant clairement allusion aux méthodes américaines, a manifesté que le terrorisme ne peut être combattu par sa même logique.

Par Niki Llanos Saman. Correspondant de ANNCOL à l'ONU

Lundi 18 mars a commencé à Genève la 58ème période de sessions de la Commission des Droits humains des Nations unies en l'absence des États-Unis et avec la démission de la Haute Commissaire en fonction.

Pour la première fois en 55 ans, les États-Unis ne font pas partie des 53 pays membres de la Commission. La décision de les exclure, prise par les autres pays en mai dernier, a été considérée comme l'expression de la lassitude de la "communauté internationale" face à la domination des USA sur le reste du monde.

Malheureusement pour le système international des Droits humains et pour toute l'humanité, cette absence sera brève car les USA ont utilisé toute une série de manoeuvres qui leur permettront d'y rentrer cette année: chantage économique aux pays membres et à l'ONU, menaces de sanctions, et même au cours des derniers mois, "leur guerre antiterroriste" pour convaincre leurs opposants potentiels.

Au-delà du rôle discutable et de l'effectivité que peuvent avoir dans le monde actuel des instruments comme la Commission des Droits humains et l'Organisation des Nations Unies elle-même, il n'en est pas moins certain que dans la situation internationale, la non-conformité et le rejet de l'attitude dominante et abusive des USA et de leurs alliés ont commencé à se faire sentir.

Le mécontentement grandit et non seulement dans les rues où les populations ne cessent de se manifester (Barcelone, Monterrey, etc.) mais aussi dans les forums où les États détiennent le pouvoir de parole et de décision. L'Union Européenne elle-même, bien qu'encore timidement et faisant clairement allusion aux méthodes américaines, a manifesté que le terrorisme ne peut être combattu par sa même logique.

La Haute Commissaire s'en va.

C'est dans ce cadre que s'explique la démission de la Haute Commissaire pour les Droits humains, Mary Robinson, qui s'est fait des ennemis de taille en critiquant les "modestes" moyens que les grands pays destinent à la protection des Droits humains. Selon la haute fonctionnaire il est plus facile de travailler pour les Droits humains à l'extérieur du système des Nations unies qu'en son intérieur.

Mais la véritable aversion des "grands" elle se l'est gagnée en critiquant les abus de la "coalition contre le terrorisme" et de la "lutte antiterroriste" qu'elle a considérés comme une menace pour les Droits humains. Rappelons que l'ex - première ministre irlandaise a critiqué la mort de civils sous les bombes américaines en Afghanistan et le traitement inhumain reçu par les prisonniers talibans à Guantánamo.

Aussi justifiées que soient ses dénonciations, tous les cerbères de "l'axe du bien " ne lui ont pas pardonné tant d'audace. N'oublions pas qu'il y a deux ans à peine le Secrétaire général a dû abandonner l'organisation pour avoir manifesté ses désaccords avec les USA. L'affaire est simple, a fait observer un représentant d'une ONG: les USA veulent des institutions internationales de poche.

Surveiller la lutte antiterroriste

Dans son discours prononcé le 18 mars à Genève, la Haute Commissaire, qui à d'autres moments a manqué d'esprit d'initiative et d'indépendance, a invité la commission à examiner la possibilité de créer un mécanisme pour surveiller du point de vue des Droits humains, l'application de la résolution 1373 du Conseil de Sécurité qui a donné naissance au Comité de lutte contre le terrorisme.

"Les édifices qui ont été détruits le 11 septembre peuvent être remplacés mais si les piliers du système international sont endommagés ou détruits, ils ne seront pas faciles à reconstruire" a déclaré Robinson. Elle a en outre critiqué la passivité de la communauté internationale face au conflit palestinien en affirmant qu'une bonne partie des victimes auraient pu être évitées par la présence d'observateurs internationaux.

Et comme toujours, la Colombie

Comme dans tout forum international où est traité le sujet des Droits humains, la Colombie a été citée en premier plan. C'est encore l'un des pays où l'État viole constamment les droits de ses citoyens.

Bien que dans cette session, tout comme dans les précédentes, le bureau de la Haute Commissaire ait présenté un rapport spécifique sur la Colombie, dans son discours du lundi, la fonctionnaire de l'ONU a qualifié de graves, massives et systématiques les violations des Droits humains dans ce pays.

"Malheureusement tout au long de l'année 2001 s'est produite une détérioration considérable de la situation des droits humains" a dit Robinson qui a précisé que "les activités des groupes paramilitaires ont constitué la cause principale de ces violations et l'État colombien ne peut ignorer sa responsabilité".

La cynique diplomatie colombienne montre déjà des résultats "tangibles" dans la lutte contre les paramilitaires. Quelle honte! Voyons donc: condamnation de Mancuso à 11 ans de prison et procès du psychopathe Paramillo pour l'affaire Garzón.

Quelle efficacité! Les deux verdicts datent du 13 mars, c'est à dire 5 jours avant le début de cette réunion. Clownerie! Garzón a été tué en 1999 et ces sinistres personnages assassinent depuis longtemps pour le compte des forces armées officielles.

Laver une image

A propos du louable sujet des Droits humains, des représentants du gouvernement et des institutions internationales en ont profité pour prononcer des discours valorisant et demandant de mieux respecter ces droits. Ils cherchent sans doute à laver leur image si détériorée au long des six mois qu'ils ont passer à vociférer en faveur de la guerre à chaque fois la scène internationale leur en offrait l'occasion.

On a même vu Javier Solana, oui, messieurs, celui-là même qui a bombardé les Balkans lorsqu'il était à la tête de l'OTAN, lui, le gardien des intérêts américains sur le vieux continent. Le fossoyeur de la Yougoslavie de Tito est venu et n'a pas eu honte de parler des Droits humains ni d'inviter à organiser les efforts pour qu'aucun terroriste ne reste impuni; un doute subsiste cependant, et très inquiétant, à savoir si ce monsieur connaît la différence entre peuple et terrorisme.

D'autres aussi étaient présents, Josep Piqué, le ministre espagnol, par exemple, qui a pris la parole au nom de l'Union Européenne pour dire que le combat contre le terrorisme doit se faire dans le plein respect des droits et des libertés sur lequel repose l'Etat de droit. Il n'a cependant pas fait référence à la responsabilité de l'Europe dans les innombrables conflits que connaît l'Afrique.

Les Droits humains sont planétaires

Au cours de ces dernières années est apparue une tendance à limiter les Droits humains à la jouissance des libertés citoyennes et au droit à la vie et on oublie qu'il existe d'autres droits qui sont à la base même de la survie humaine, tels que les droits économiques, sociaux et culturels. L'absence de ces derniers est à l'origine de la plupart des conflits et la négation principale du droit à une vie digne.

Il faudrait pour terminer rafraîchir la mémoire sur la situation des droits humains dans le monde. Les statistiques proviennent de la Commission Européenne et de la FAO. 2.800.000 personnes, soit 50 % de l'humanité, gagnent moins de 2 dollars par jour. Le revenu de la cinquième partie de la population la plus riche de la planète est 90 fois supérieur à celui de la cinquième partie la plus pauvre. (en 1960, la différence était de 30 fois). Un milliard de personnes dans le monde sont sans emploi, 250 millions d'enfants travaillent. Une personne sur huit, c'est à dire 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim ou de malnutrition.

Contact pour cet article. e.mail: reda...@anncol.com Site web: http://www.anncol.com/

-Publié dans le courriel d'ATTAC

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