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Lutter contre l’exclusion : Les chômeurs du monde partagent leur expérience

jplarche, Mercredi, Mars 6, 2002 - 13:23

J-P Larche

Chaque région du globe a sa forme de partenariat chômeurs-syndicats. À l’occasion du Forum social mondial, syndicalistes et militants pour les droits du travail échangent… à la recherche d’un rapport de force optimal !

Chaque région du globe a sa forme de partenariat chômeurs-syndicats. À l’occasion du Forum social mondial, syndicalistes et militants pour les droits du travail échangent… à la recherche d’un rapport de force optimal !

On peut dire, d’entrée de jeu, que les travailleurs et les chômeurs partagent des intérêts plutôt convergents, puisque les uns prendront souvent la place des autres. Pourtant, la coopération entre les organisations syndicales et les groupes de chômeurs semblent souvent insuffisante quand elle n’est pas carrément « ad hoc ». Que nous apprend le reste du monde ?

Argentine : le laboratoire
En Argentine, le néolibéralisme a eu de graves conséquences pour les travailleuses et les travailleurs. Pendant que le chômage et la dépendance augmentaient de façon vertigineuse, les protections sociales, elles, s’effritaient. La Centrale des travailleurs argentins (CTA) voit de son côté le nombre de cotisants chuter, réduisant d’autant le rapport de force dont elle dispose, à une époque où il est chaque jour plus urgent pour la société civile de se mobiliser. La centrale s’ouvre donc à tous ceux qui n’ont pas de place pour revendiquer, afin de former une véritable force ouvrière.

« Nous cherchons à lier tous les gens qui ont perdu leur emploi, les travailleuses du sexe, les travailleurs informels, les enfants de la rue, les étudiants aux travailleuses et aux travailleurs », explique la secrétaire générale de la CTA, Marta Gaffei. La CTA revendique des politiques d’emploi et la création d’un salaire social universel. « Aujourd’hui (en Argentine), l’action syndicale se passe dans la rue. Il faut transformer le syndicalisme pour qu’il soit plus universel, plus dynamique. Ce n’est pas tout de revendiquer. En ne faisant que cela, on perd la capacité de développer et d’exprimer une opinion dissidente », dit-elle. « Or, ce n’est pas possible pour le mouvement syndical de faire de la politique s’il n’y a pas de mobilisation », de conclure la syndicaliste.

Les « gras durs »
Angela Klind, militante anglaise, revient, elle, sur les « protections sociales idéales » de ce qui reste de nos social-démocraties. « Des militants du Sud me demandent souvent : "Pourquoi vous vous plaignez ? De bonnes protections existent en Europe." Je leur réponds : "C’est vrai, seulement le diktat du néolibéralisme voudrait nous entraîner vers l’abolition de ces protections." » Il n’y a pas qu’au Canada, en effet, qu'on a déjà mis la hache dans les programmes d’assurance chômage. Le phénomène est généralisé.

Jobs with justice, une organisation états-unienne de défense des droits du travail, estime pour sa part qu'aux États-Unis, 3 personnes sur cinq ont déjà occupé au moins un emploi précaire et trop souvent, plusieurs emplois précaires pendant très longtemps. C’est pour défendre ces travailleurs sans emploi que JWJ est né. « Nos alliances avec les syndicats sont essentielles. Les travailleurs passent huit heures à l’usine mais ils passent 24 heures dans la communauté. C’est donc fondamental que la communauté s’intéresse aussi à ce qui se passe dans les lieux de travail », pense un porte-parole de l’organisme.

Angela Klind partage cette conception de l’alliance syndiqués–non syndiqués mais la considère impensable en Europe. « On a des problèmes avec les syndicats. Ils sont très forts mais ils défendent leurs membres. Les unions syndicales doivent changer, on doit parvenir à créer une véritable Europe sociale », plaide-t-elle sans dire comment.

Du côté états-uniens, on mise sur une culture de la solidarité qui ne peut que se développer encore davantage à la faveur des «restructurations» et du «libre-échange».

Le choc de l’Asie
En Thaïlande et en Corée du sud, la dynamique est fort différente. « En Asie et en Afrique, explique un syndicaliste coréen, une manifestation qui regroupe 10 personnes est anéantie sans scrupule. C’est très différent de la situation qui prévaut en Amérique du Nord et en Europe, quoi qu’on en dise ». Le vice-président de la KTU, la principale organisation syndicale en Corée du Sud détaille : « Actuellement, il y a en Corée deux millions de chômeurs et le travail précaire a augmenté de 55 pour cent depuis le début de la crise (la Corée du Sud est lourdement affectée par la crise financière asiatique). En même temps, 700 syndicalistes ont été emprisonnés. Ce n’est pas facile pour les syndicats de lutter contre le néolibéralisme », dit-il.

La Thaïlande aussi accuse brutalement le coup de la crise asiatique… Le développement y est en chute libre depuis 1994 ! Les syndicats sont pratiquement appelés à remplacer l’État auprès des chômeurs. En effet, les pressions exercées par le FMI et la BM ont obligé le gouvernement à démolir presque tout ce qu’il y avait de protections sociales dans le pays. Les syndicats tentent donc de trouver de petites jobines aux chômeurs dont une partie des revenus est redistribuée aux autres. Dans un contexte de répression policière importante et de copinage entre le gouvernement et le patronat, les syndicats se sont même résignés, du moins pour le moment, à un retrait total de l’État des sphères de l’éducation et de la santé pour réclamer haut et fort du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités face aux chômeurs et aux travailleurs exploités d’un secteur informel en pleine expansion.

Des alliances à renforcer
La situation au Québec se compare à celle qui prévaut aux Etats-Unis et en Europe où les organisations syndicales et les groupes de chômeurs ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Néanmoins, il existe ici une tradition de travail conjoint entre certains syndicats et groupes sociaux qui fait cruellement défaut dans nombre de pays industrialisés. Peut-être est-il temps pour les syndiqués de redoubler d’ardeur afin de s’adjoindre les chômeurs et la masse des non syndiqués dans leur mobilisation pour de meilleures protections sociales. Sans une telle alliance, nos programmes de solidarité sociale, qui faisaient jadis l’envie de tous les travailleurs, continueront d’être charcutés pour s’enligner sur les politiques néolibérales. Les expériences étrangères ne sont certes pas «importables». Cependant, en se rapprochant, les organisations pourront se servir de ce savoir pour construire une opposition solide et incontournable.



Sujet: 
curieux
Auteur-e: 
arrieregarde
Date: 
Mar, 2004-11-02 17:25

salut, j'etais curieux de savoir si tu avais de l'information sur le comite des sans chemises qui opere dans la cote nord.
Nous desirons entrer en contact avec eux( pour soslevasseur)
merci


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