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<b>Le Plan Puebla Panama: une stratégie américaine de domination économique en Amérique Centrale</b>

patc, Lundi, Mars 4, 2002 - 15:41

Moises Prado

"...Le projet du PPP veut essentiellement répondre aux exigences de l'industrie d’exportation des États-Unis, qui se servira du territoire mexicain, ainsi que de toute l’Amérique centrale, pour acheminer la production vers les pays du Pacifique où se trouvent aujourd’hui des marchés « émergeants ». En plus de convertir le Mexique en un pays au service des sociétés étasuniennes, ayant l'avantage de l’esclavage salarial de la main-d’œuvre Maya, le président Fox permettra au sud-est mexicain de bénéficier d'exemptions fiscales et des subventions, des avantages qui serviront surtout les entreprises qui s’y installeront et qui profiteront, en plus, de la main-d’œuvre indigène facilement exploitable et sans défense."

Le Plan Puebla Panama (PPP) est un projet qui combine l'interventionnisme politique, économique et militaire et qui aura des répercussions désastreuses dans toute l’Amérique centrale.

Il s’agit d’un plan de «développement» capitaliste qui a comme objectif à court terme de créer des corridors de transport terrestres et ferroviaires, de réaménager les ports et aéroports de la région, et d’installer des gazoducs et des entreprises d’assemblage qui concentrent la main d’œuvre autochtone. Une des composantes fondamentales du PPP est l'intégration économique de l'isthme de Tehuantepec, un vieux rêve que les États-Unis poursuivent depuis plus de deux siècles.

Le projet du PPP veut essentiellement répondre aux exigences de l'industrie d’exportation des États-Unis, qui se servira du territoire mexicain, ainsi que de toute l’Amérique centrale, pour acheminer la production vers les pays du Pacifique où se trouvent aujourd’hui des marchés « émergeants ». En plus de convertir le Mexique en un pays au service des sociétés étasuniennes, ayant l'avantage de l’esclavage salarial de la main-d’œuvre Maya, le président Fox permettra au sud-est mexicain de bénéficier d'exemptions fiscales et des subventions, des avantages qui serviront surtout les entreprises qui s’y installeront et qui profiteront, en plus, de la main-d’œuvre indigène facilement exploitable et sans défense.

Le gouvernement mexicain présente le PPP comme un plan de « pacification », de développement et de création d'emplois. De fait, il s’agit surtout d’un plan qui montre ce qu’est le capitalisme aujourd’hui. Le PPP est un projet qui a une portée continentale qui joue un rôle important dans l’empire économique et politique des États-Unis. Le Plan contribuera à solidifier d’importants secteurs du grand capital financier, les consortiums multinationaux et les oligarchies du Mexique et de l'Amérique centrale.

Le PPP n'est pas un nouveau projet et son auteur intellectuel n'est pas au Mexique, mais à Washington. Ce plan fait partie d’une nouvelle phase de l’expansion impériale, et la ZLÉA est l'outil dont les États-Unis ont besoin pour faire avancer leur empire. Le gouvernement de Vicente Fox y participe en subordonnant ses intérêts à ceux de la Maison Blanche, de Wall Street et des sociétés multinationales basées aux États-Unis. Dans des négociations secrètes, et avec la complicité de plusieurs gouvernements du secteur, Washington est en train d’essayer de devancer la date du lancement de la ZLÉA de 2005 à 2003. Le PPP est l'exemple de ce qui peut se passer, «si se puede!», clament les dirigeants mexicains. Comme c’est le cas dans le cadre du «Plan Colombie», l'intention des États-Unis, avec le PPP, est d’intervenir dans le conflit politique et social du Mexique pour imposer et favoriser les transnationales du pétrole (très liées à l'administration Bush), faciliter la privatisation des terminus aériens et portuaires, de l'énergie électrique, de l'eau, du gaz et de la compagnie nationale de pétrole Pemex.

Ceci contribuera à protéger les propriétaires terriens qui bénéficient des retombées du développement agro-industriel et de l’élevage, et les aidera à s'emparer des énormes richesses en biodiversité de la forêt Lacandona (au Chiapas), des Chimalapas (Oaxaca) et du corridor biologique de tout le reste de l’Amérique centrale.

Le PPP répond aux intérêts de sécurité nationale des États-Unis et représente un repositionnement géostratégique du Pentagone en relation avec l'Amérique latine. Ceci peut être aussi vu comme le résultat du mécontentement populaire qui augmente à cause des politiques néolibérales. C’est aussi pour cela que se développe la militarisation et para-militarisation des états comme le Chiapas, Oaxaca et le Guerrero, et c’est pour cela que le Pentagone veut installer 12 milles soldats étasuniens au Guatemala. C’est la composante militaire du PPP.

Deux instruments clefs pour l'insertion du PPP sont la Banque mondiale (BM) et la Banque interaméricaine de Développement (BID). Ensemble avec le Fonds monétaire international (FMI), ces institutions serviront à «gérer des crédits»; ce qui veut dire en fait qu’elles seront-là pour conserver les pays dans la dette et renouveler cette dernière. Washington continuera ainsi à employer la dette externe comme une arme de domination au service de ses intérêts impériaux.

Des milliers et des milliers d’insectes, d’organismes et de microorganismes de toutes sortes vivent dans le couloir biologique très opulent du PPP. Autant la flore que la faune sera pillée. La forêt se dégrade rapidement : 11 millions d'hectares ont disparus entre 1992 et 1996. Le déboisement est particulièrement grave dans la partie mexicaine (en 1960 la jungle Lacandona comptait 1.5 millions d'hectares de boisés et 12 milles habitants; il y a aujourd'hui 325 milles hectares de boisés restant occupés par 215 milles personnes). Cette richesse biologique est possible, entres autres choses, grâce à l'abondance d'eau douce qui est dorénavant aussi une ressource stratégique.Un homme ne vaut pas la même chose au Nord qu’au Sud.

Le salaire minimal par heure aux États-Unis est de 5.15$, tandis qu'au Mexique il est de 35 cents, soit 14 fois moins. C’est chiffres correspondent cependant à des moyennes nationales trompeuses puisque dans le Sud du pays les rémunérations sont plus basses, ainsi 70 % des personnes qui travaillent gagnent moins que le salaire minimal... Ajoutons à tous ça que la grande marche des pauvres vers le Nord dramatise encore plus cette situation. Le Mexique et l'Amérique Centrale produisent plus de la moitié de tous les immigrants non documentés aux États-Unis.

La lutte historique de résistance des peuples se poursuit face à l'expansionnisme Nord-Américain. De plus en plus les gens lancent le slogan : « terre et liberté », AVEC LE PLAN PUEBLA-PANAMA, NO PASARAN!



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