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Baltimore : deux militantEs communautaires accuséEs d'incitation à l'émeute

Carl Desjardins, Mercredi, Mars 6, 2002 - 12:35

P.Santomenna (trad. N.Phébus)

Le 23 février dernier, des résidentEs de Baltimore Est, avec des militantEs en soutien, ont protesté contre la négligence dans laquelle est laissé leur quartier par la Ville de Baltimore en déplaçant des ordures dans l'intersection des Avenues Gorsuch et de la Route Hartford. Aujourd'hui, des militantEs communautaires ont été accuséEs par la police " d'incitation à l'émeute ".

BALTIMORE - Deux militantEs communautaires d'ACORN ont reçu une plainte par un détective de la police municipale. Ils sont accusés d'avoir incité à l'émeute samedi dernier, entre autres crimes.

Tout a commencé quand David Bramble a appelé la Ville de Baltimore à propos de déchets s'empilant dans un terrain vacant voisin de son logis. C'était en 1998. Il n'a pas eu de réponse. Bramble a appelé une couple de fois de plus.
Rien.

" Dans les quatre dernières années, j'ai appelé la Ville une centaine de fois et tout ce que j'ai eu c'est de me faire promener de services en services " dit Bramble, un charpentier à la retraite.

De l'autre côté de la ruelle de Bramble, sur l'avenue Gorsuch, la maison d'Etta Henderson se fait attaquer par les rats.

" Ils viennent du terrain là bas " dit Henderson assise dans sa petite cour immaculée en pointant la pile de déchets de l'autre côté de la ruelle. " Les rats utilisent ma cour comme toilette, ils ont même essayé d'entrer dans ma cuisine en perçant le mur. "

Henderson estime que les déchets s'accumulent sur le terrain depuis environ 10 ans. Les résidentEs du quartier ne sont pas exactement certainEs de la persone à qui appartient le terrain.

" Mustafah l'a vendu à Jimmy Johnson, je crois, mais les avocats ne lui ont jamais donné les titres " dit Bramble. En 1989, Johnson aurait un peu nettoyé le terrain, ensuite il y aurait stationné un vieux camion et de l'équipement lourd. Rapidement, les déchets ont recommencé à s'accumuler et Johnson, qui possède aussi des immeubles dans le quartier, n'est jamais revenu pour son camion. Il a pourri là jusqu'à ce que la Ville le remorque dans le cadre du "Grand ménage" de l'an passé, l'opération de relation publique annuelle du maire Martin O'Malley.

" Ils ont dit qu'ils reviendraient nettoyer le reste, mais ils ne l'ont jamais fait " rapporte Bramble.

Le terrain Mustafah-Johnson n'est pas le seul dépotoir illégal dans le quartier Weverly de Baltimore. L'ardent recycleur de déchets Richard Wills est écoeuré. Il rapporte que la ruelle entre les rues Carwell et Gorsuch est "tellement pleine de déchets qu'on ne peut même pas la traverser en voiture."

Corroborant le rapport de Wills, Leroy Hutton, également résident de Waverly dit que " la Ville ignore cette communauté quand vient le temps de ramasser les gros déchets. "

Samedi dernier, Bramble et d'autres ont forcé la Ville à prendre note. À midi, 15 résidentEs, plusieurs organisateurs du chapitre local d'ACORN (Association of Community Organizations for Reform Now, l'association des organisateurs communautaires pour des réformes maintenant) et quelques 40 membres de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC en congrès à Baltimore durant le weekend) ont traîné les déchets du terrain Mustafah-Johnson dans l'avenue Gorsuch, bloquant les véhicules occasionnels qui circulaient dans le quartier résidentiel. Les organisateurs ont appelé le Département des travaux publics et ont annoncé leur protestation. Ils ont demandé l'envoi rapide de camions du Département sur les lieux. Après avoir attendu quelques minutes une réponse de la Ville, les protestataires ont traîné les déchets sur Harford Road, stoppant le traffic sur cette artère à quatre voies.

C'est aux chants de " Hey, hey, ho, ho, all this trash has got to go! " (trad. : toute cette merde doit partir) que la police est arrivée sur la scène quinze minutes plus tard. Les officiers ont confronté l'organisateur d'ACORN Sultan Shakir, en le désignant " leader de la manifestation ".

" Je ne suis pas responsable " a dit Shakir à un sergent de police. " C'est quoi déjà le nom du gars qui est à la tête des travaux publics? George Winfield? C'est lui le responsable. "

Pendant que les protestataires et la police attendaient les camions des travaux publics, des voitures additionnelles de police ont fermé plusieurs coins de rue de Harford Road, des deux côtés de la barricade impromptue, détournant le trafic.

Deux membres de la NEFAC ont été menacés d'arrestation tandis qu'ils amenaient une couple de branches d'arbres sur Gorsuch.

" Rapportez ça là bas, Rapportez ça là bas! " ont crié les trois officiers en s'approchant des membres de la NEFAC. Les anarchistes se sont arrêtés, ont laissé tomber les branches dans la rue et ont reculé, poursuivis par les officiers qui les ont éventuellement coincé sur un mur de brique. L'attention de la police a cependant été rapidement détournée par une demi-douzaine de protestataires qui traînaient un vieux piano vers la pile déjà impressionnante de déchets bloquant Harford Road. De brèves négociations entre Shakir et la police ont permis aux militantEs de rouler le piano jusqu'à la rue en échange de la fin immédiate de la manifestation.

Shakir a expliqué à la police que " le problème c'est pas les travailleurs de la Ville, c'est les services de la Ville. Les gens demandent de nettoyer les ruelles et le terrain depuis des années. "

Quarante minutes après le début de la manif, un camion et une équipe des travaux publics sont arrivés pour nettoyer la rue. Sous les applaudissement, les sifflets et les expressions de solidarité, les protestataires se sont jointEs à l'équipe des travaux publics pour ramasser les vieux pneus, les pièces d'acier, les squelettes de vélos et les autres débris de la route. La police a rapidement demandé aux protestataires d'arrêter d'aider et de se disperser.

Le directeur des travaux publics, George Winfield, est arrivé sur les lieux peu après la fin de la manifestation. Il a écouté les plaintes de plusieurs résidentEs et suivi les organisateurs d'ACORN dans une tournée des terrains et ruelles devenus dépotoirs. Winfield a insisté en disant que c'est le département de l'habitation et non les travaux publics qui sont responsables du nettoyage des propriétés privés comme le terrain Mustafah-Johnson.

Un porte-parole d'ACORN dit qu'il a entendu tout ça avant. " Les travaux publics disent que l'Habitation est responsable et l'Habitation dit que ce sont les travaux publics qui sont responsables. " Pendant ce temps, les ruelles et les terrains vacants deviennent des dangers pour la santé publique et l'environnement. Pressé par ACORN et les résidentEs de prendre l'engagement de nettoyer le tout, le directeur des travaux publics s'est défilé. " Winfield est un politicien, il ne fera pas de promesses précises sur rien " a déclaré le porte-parole d'ACORN.

La Ville est par contre très précise à propos d'ACORN qu'elle dépeint comme une organisation illégale méritant la tolérance zéro. Quand le détective est arrivé aux bureaux d'ACORN, il avait plus qu'une plainte à livrer. Il avait un message d'en haut.

"Quand vous jetez des déchets à la rue, le maire s'en mêle", a commenté le détective.

Article de Paul Santomenna " ACORN COMMUNITY ACTIVISTS ACCUSED OF INCITING TO RIOT " sur Baltimore.indymedia.org.
Traduction de Nicolas pour la NEFAC-Québec

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