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Le droit le plus fondamental selon Ashcroft

vieuxcmaq, Lundi, Février 25, 2002 - 12:00

un commando " critique immuable" (info@critiqueimmuable.org)

On a beaucoup décrié les mesures inscrites dans les nouvelles lois antiterroristes aux États-Unis ainsi que les abus auxquels elles mènent inexorablement.

Il est maintenant avéré que les autorités américaines ont recours à la détention dite « préventive » de suspects qui peut aller jusqu'à la détention secrète prolongée sous prétexte de maximisation de la sécurité ; le gouvernement américain détient également des suspects étrangers sans qu'il ne daigne aviser de leurs arrestations les représentants des États d'où ils proviennent, alors que ces suspects risquent une comparution devant un tribunal militaire ; pour ceux plus chanceux dont on sait la détention, la possibilité d'un recours à un avocat est rendue difficile par toutes sortes de tracasseries et, au mieux, l'État se réserve le droit d'écouter les conversations entre détenus et avocats. On sait également que le gouvernement américain a décrété l'obligation pour les libraires de dévoiler sur demande les listes de clients ayant acheté certaines publications. Le Procureur général John D. Ashcroft défend ces nouvelles mesures en invoquant, manuel du « petit débrouillard » d'Al-Qaeda à l'appui, que les terroristes utilisent les libertés américaines pour les retourner contre les États-Unis. Pour combattre efficacement les terroristes, il faut donc restreindre certaines libertés, certains droits, rendus « excessifs » par les temps qui courent. Et quiconque éprouve des réticences à cet effritement des droits est taxé de vouloir aider les terroristes par M. Ashcroft.

Il est un droit cependant, si fondamental qu'il ne saurait être brimé même en temps de « crise », un droit si indiscutable que même les talibans (et toutes les factions afghanes anti-talibans) sont en accord sur ce point avec les Américains. Ce droit, c'est celui d'acheter une arme, d'en posséder une avec l'assurance tranquille de n'apparaître sur aucun registre.

En l'occurrence, le très prudent John D. Ashcroft a jusqu'ici refusé au FBI la permission d'enquêter pour savoir si certains, parmi les centaines d'arrêtés dans la traînée du 11 septembre 2001, s'étaient acheté des armes. Dans une déclaration faite le 6 décembre 2001, il affirmait que, malgré la « crise », il faut s'en tenir à ce que stipule la loi sur les armes. Le Procureur général, pourtant prêt à amender toutes sortes de lois pour faciliter la lutte antiterroriste et peu inquiet des conséquences, semble inébranlable sur ce point, même si dans les manuels de « terrorisme 101 » évoqués plus tôt on explique que la souplesse des lois américaines en matière d'acquisition d'armes est une vraie bénédiction.

Il faut comprendre que le puissant lobby des armes américain, la National Riffle Association s'oppose à toute forme de contrôle sur l'achat des armes à feu. Cependant, depuis 1994 sous l'administration Clinton, il existe une loi - la loi Brady - exigeant que l'identité des acheteurs d'armes soit contrôlée. Dans un souci de compromis avec la puissante NRA, le gouvernement a promis que les données recueillies à l'aide du National Instant Criminal Background Check System ne seraient en aucun cas utilisées pour constituer un registre des armes à feu et de leurs propriétaires. Au départ, ces données étaient conservées pendant 180 jours pour être ensuite détruites. Sous les pressions de la NRA, ce délai a été raccourci récemment à 90 jours. De plus, toujours afin de satisfaire le lobby des armes, on a facilité le contournement des « background checks » pour les acheteurs d'armes en faisant des « gun-shows » (c'est-à-dire des foires itinérantes d'armements) de véritables zones franches où tout achat d'arme demeure strictement privé. Il va sans dire que cette « opportunité » n'a certainement pas échappé aux criminels de tous genres (cf. http://www.usatoday.com/news/comment/2001-12-13-nceditf.htm).

Mais les faveurs du prince ne sont pas encore assez généreuses pour Ashcroft. Il est si convaincu qu'un registre national des armes pourrait constituer une violation grave du droit à la vie privée et que les « background checks » nous amènent sur la pente glissante de la constitution effective d'une telle liste, qu'il a proposé en juin dernier de réduire la période de conservation des informations de 90 jours à 24 heures !

La détermination d'Ashcroft et du gouvernement Bush sur cette question est absolument fascinante en ce qu'elle les rend aveugles à la contradiction flagrante entre le programme décrété d'accroissement du contrôle social suite aux événements du 11 septembre 2001 et le fait que la religion de l'arme chez les citoyens américains est liée directement à la croyance en un droit absolu pour l'individu de se défendre, droit dont l'absoluité renvoie ultimement au droit de se défendre contre l'État lui-même. En réaffirmant, par toutes sortes de mesures d'assouplissement, le droit des individus à posséder une arme au moment même où l'État brime les droits à une défense judiciaire pleine et entière, l'État américain se met en demeure de devoir justifier le plus tôt possible son administration « exceptionnelle » de la justice. Mais soyons réalistes, l'insurrection des « freemen » armés par le gouvernement Bush n'est pas pour demain. On verra peut-être bientôt cependant le citoyen américain moyen s'engager dans des luttes armées pour la préservation de sa vie privée. Qui sait si l'on ne verra pas des scènes inouïes dans les banlieues américaines, où d'honnêtes citoyens ayant acheté un livre sur la civilisation musulmane pour mieux comprendre l'état du monde recevront à la pointe du fusil des policiers intéressés par leurs bibliothèques.

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Il s'agissait de la misson 30 contre l'opération américaine « liberté immuable ».

Ce texte a été écrit par un auteur qui tient à rester anonyme et qui ne doit pas être confondu avec Mario Roy . Il oeuvre pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de la raison

www.critiqueimmuable.org/


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