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La marchandisation de l'éducation

vieuxcmaq, Jeudi, Février 21, 2002 - 12:00

Charles-Antoine Bachand (ca_bachand@hotmail.com)

La marchandisation de l'école, la transformation de l'éducation en une entreprise rentable ou mieux en une filiale servile de l'industrie semble faire de plus en plus unanimité dans les milieux des philosophes du marché. Mais qu'en est-il vraiment de cette notion pour les populations du monde entiers? Quelles pourraient bien en être les conséquences? C'est ce que l'auteur tente d'éclaircir.

La marchandisation de l'éducation

La question du financement des institutions scolaires semble se poser d’une façon de plus en plus pressant. En effet, l’urgence de ce débat refait surface comme au temps des offres de Coca-Cola. Le contrôle de tout établissement scolaire est maintenant plus que jamais remis en cause. Il fut un temps où l’indépendance des établissements d’enseignement était une priorité à la fois du peuple et de l’État, aujourd’hui tout semble être perdu. Notre société ne voulant plus investir dans l’éducation, quelqu’un d’autre apparaît prêt à en prendre les rênes.

En effet, on ne rit plus. L’industrie a décidé de prendre l’éducation en main. Pourquoi faire confiance au peuple quand les besoins du marché et ce que nous devrions faire pour les combler sont bien mieux connus de l’Industrie. Il semblerait que l’école ne nous fournit plus ce dont l’industrie a besoin pour survivre. Comment faire pour être plus compétitif sur le marché mondial de la main d’œuvre qualifiée ? Qui nous dira quoi faire avec l’avenir des futures générations ? Selon la Table ronde européenne des industriels (ERT), la solution est simple, il faut tout simplement donner la responsabilité de l’éducation à qui sera capable la gérer soit l’entreprise privée.

« La responsabilité de la formation doit, en définitive, être assumée par l’industrie. [...] Le monde de l’éducation doit percevoir le profil des collaborateurs nécessaires à l’industrie. [...] L’éducation doit être considérée comme un service rendu au monde économique. [...] Les gouvernements nationaux devraient envisager l’éducation comme un processus s’étendant du berceau au tombeau. [...] L’éducation vise à apprendre, non à recevoir un enseignement. [...] Nous n’avons pas de temps à perdre. » (Une éducation européenne, vers une société qui apprend. Rapport de la Table Ronde européenne des industriels, ERT, février 1995). Bref, au diable la formation générale! La société n’a besoin que de spécialistes qui sauront faire ce pour quoi ils auront été engagés et qui ne sauront pas trop penser à autres choses.

On parle de créer une atrophie intellectuelle au profit de l’industrie, du sacro-saint marché. Le bon citoyen, pour être en accord avec la philosophie de la société, doit donc être spécialiste sans pour autant trop vouloir connaître de choses. Il sera, avec ces qualités remarquables, valorisé comme modèle et il aura le précieux avantage, pour l’entreprise, de ne pas trop faire de bruit. Sartre disait plus simplement qu’à une élite on donne une éducation minimale qui suffit aux entreprises pour reproduire une hiérarchie bourgeoise. (Jean-Paul Sartre, Situations X, Gallimard, Paris, 1976, 226 pages.)

L’autre avantage de créer une éducation de spécialisation, c’est que nous écartons les populations « indésirables ». En effet, la compétition entre les établissements d’enseignement découlant d’une spécialisation à outrance, créera un clivage entre les différentes classes sociales. « [...] la fuite vers [...] l’enseignement privé des élèves issus des classes moyennes en fournit un exemple frappant. Le public indésirable des lycées s’échoue ensuite dans les universités qui n’opèrent pas de sélection à l’entrée, et, au sein de celles-ci, dans les filières les plus “ouvertes



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