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Gênes: c'est le ministre de l'intérieur italien qui a donné le permis de tirer

vieuxcmaq, Dimanche, Février 17, 2002 - 12:00

II Manifesto traduit par France Indymedia (imc-tech@indymedia.org)

Ministre à main armée, Scajola confesse: à Gênes j'ai donné l'ordre de tirer. L'Olivier et le Parti de la Refondation communiste s'insurgent. Agnoletto: ils avaient prévu un plan.
( Traduction d'un texte paru dans le quotidien italien à but lucratif « Il Manifesto »)

D'un point de vue technique, ce qu'a fait Claudio Scajola [ministre de l'intérieur italien, ndt], c'est une confession. D'un point de vue politique, c'est un message en code, adressé à Dieu sait qui: à l'opinion publique, peut-être à la CIA, peut-être à certains secteurs de l'extrême droite au sein des forces de l'ordre. Mais c'est un message d'une clarté limpide destiné au mouvement des mouvements, aux no global, de même qu'à toutes les oppositions : nous ne regrettons pas de vous avoir tiré dessus, nous le referons donc à l'avenir.

Hier chez lui, le ministre de l'intérieur à dit: "Pendant le G8, la nuit du mort, j'ai été forcé de donner l'ordre de tirer s'ils avaient envahi la zone rouge. Et bientôt, peut-être, nous saurons quels ordres ont été donnés par d'autres", sans expliquer qui. Aux journalistes qui étaient avec lui Scajola a laissé entendre qu'ils s'en prenait aux terroristes, et non aux manifestants qui assaillaient symboliquement la maudite zone rouge. Il s'est mis à parler du 11 septembre et des alarmes qui, avant le G8, arrivaient au sujet du sommet des grands : des alarmes qui provenaient des services secrets et qui étaient, comme chacun sait, privées de tout fondement, au dire des forces de l'ordre elles-mêmes - attaques aériennes, jet de couvertures enflammées et de ballons remplis de sang contaminé: des blagues, en réalité.

Le danger était ce que Scajola appelle "l'invasion de la zone rouge", c'est-à-dire l'attaque, par le mouvement, de la citadelle des puissants, entourée de barrières de cinq mètres de hauteur et surveillées par des dizaines de milliers d'agents de tout type et de toute provenance. En fait, le vrai danger était précisément le mouvement. Les hommes de Scajola ont immédiatement cherché à minimiser, ils ont dit que l'on ne pouvait pas parler de mesures exceptionnelles et ils ont rappelé que ce soir-là, le soir de l'homicide commis contre Carlo Giuliani par un carabinier, la tension était extrêmement élevée, parce qu'il y avait eu un mort et parce que les carabiniers avaient perçu dans la rue la résistance réelle des manifestants. Mais corriger et minimiser est inutile.

Les oppositions s'insurgent. Les DS [sociaux-démocrates, ndt] et les Verts, à travers Pietro Folena et Paolo Cento, demandent que le ministre de l'intérieur se présente au parlement. Graziella Mascia du Parti de la Refondation communiste [PCR, ndt] demande même la démission de Scaloja. Et Vittorio Agnoletto, ex porte-parole du Genoa Social Forum, relance les thèses qu'il a défendues depuis le soir du 20 juillet : "Les déclarations de Scajola - a-t-il commenté - vont au-delà même des hypothèses les plus folles; nous pensions à un ordre tacite, à un choix politique de tolérer y compris l'usage des armes à feu. A présent au contraire il est démontré qu'il y avait un plan répressif de la part du gouvernement, des services secrets et des carabiniers, et qui prenait en compte y compris l'usage des armes. Cette confession annule toute possibilité de recours à la légitime défense pour le carabinier qui a assassiné Giuliani." Luca Casarini, porte-parole des Désobéissants [ex- Tute bianche, ndt] et des centres sociaux du Nord-Est, dit sans ambiguïtés que le ministre de l'intérieur est "un criminel, un assassin. Sa confession est une confession dans la règles, la confession d'un homicide et d'une tentative de massacre." Agnoletto s'interroge sur les allusions de Scajola : "Qu'est-ce que cela veut dire qu'il a donné l'ordre le soir du 20 [i.e., après la mort de Giuliani, ndt]? Scajola veut-il se décharger de toute responsabilité pour ce qui s'est produit avant? Mais il ne sert à rien de déplacer l'ordre de 24 heures, le mécanisme répressif a été mis en marche avant."

Au parlement, au sénat, les oppositions avaient cherché vendredi et avant-hier de rouvrir la question du G8, en exigeant une nouvelle fois une commission d'enquête. Mais les droites avaient définitivement annulé cette possibilité. Pendant le débat Gigi Malabarba, du PCR, avait posé ouvertement la question d'un éventuel permis de tirer : du sein des carabiniers, en effet, sont arrivés des témoignages qui allaient dans ce sens, soit en référence au directives en vigueur au sein des carabiniers soit en référence à l'entraînement prévu en vue du G8. Avec presque les mêmes mots qu'Agnoletto, Gavino Angius et Franco Bassanini avaient attaqué le gouvernement : vous avez peur de la vérité. Aujourd'hui Scajola démontre que seule une commission d'enquête pourrait faire la lumière sur Gênes. "Quelqu'un s'est tu, même Scajola n'a pas dit la vérité au comité d'enquête de l'été dernier - a dit Pietro Folena - Cette déclaration est retentissante, c'est une folie, le débat doit être rouvert immédiatement: le ministre doit éclaircir ses affirmations, ses allusions et leurs fondements. Devant des nouvelles de ce type les oppositions doivent se coordonner et appeler à une discussion au parlement." Pour les Verts, Paolo Cento formule la même demande : "La zone rouge était un objectif politique du mouvement - rappelle Cento - et sans doute pas des terroristes. L'ordre de Scajola était erroné et dangereux, il pouvait conduire à un massacre." Graziella Mascia, du PRC, parle de déclarations "d'un gravité inouïe. Ce gouvernement porte les responsabilités directes de l'affaire du G8, qui a également reçu une contribution internationale. Les droites démontrent le danger qu'elles représentent: il faut rouvrir le débat, Scajola doit démissionner."

www.ilmanifesto.it


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