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"Nous avons été trop "social" dans la restructuration"

vieuxcmaq, Mercredi, Février 6, 2002 - 12:00

transnationale org (info@transnationale.org)

Kindy est à la chaussette ce que Moulinex était au petit électroménager. Un nom, une marque, une notoriété. C'était le symbole de la réussite et la fierté d'une région.

Suivi d'une entrevue

Kindy est à la chaussette ce que Moulinex était au petit électroménager. Un nom, une marque, une notoriété. C'était le symbole de la réussite et la fierté d'une région. Mais depuis trois ans, l'entreprise de Moliens connaît d'importantes difficultés. Augmentation des importations, coûts de fabrication plus élevés, baisse de la consommation textile, concentration de la grande distribution et mise en place des 35 heures. Le malaise est profond et les licenciements déjà opérés n'ont pas suffi. Aujourd'hui, Kindy cherche une planche de salut. Seule l'arrivée d'un partenaire extérieur pour financer une stratégie de délocalisation et de restructuration permettrait à l'entreprise de réduire ses coûts et de redevenir compétitive. Joël Pétillon, président directeur général de Kindy, est convaincu que c'est encore possible. Mais la survie de l'entreprise ne se fera pas sans casse sur le plan social.

Vous rencontrez actuellement de sérieuses difficultés financières ?
Joël Pétillon. Ces trois dernières années, nous avons perdu de l'argent. Si nous avions continué à en perdre, nous n'aurions peut-être pas insisté. Mais ce n'est pas le cas, le premier semestre est équilibré.

Comment expliquez-vous ces pertes ?
Il y a un problème structurel sur notre marché. On souffre de plus en plus des importations. Sur 360 millions de paires de chaussettes consommées en France, 330 millions sont importées. Et les importations progressent d'environ 20 % par an. Nous souffrons également d'une concentration de la grande distribution. En deux ou trois ans, on s'est retrouvé avec cinq clients. Ils exercent une pression de plus en plus forte sur nous et nous sommes contraints de leur accorder des remises. Il y a dix ans, nous avions une dizaine de clients. Aujourd'hui, il ne reste plus que deux marques de notoriété dans la grande distribution : Kindy et Olympia. Et il reste également la marque DD dans les grands magasins.

Ce sont les seules raisons ?
Non, la mise en place des 35 heures a augmenté notre masse salariale de 11 %. Chez Kindy, nous n'avons pas embauché avec les 35 heures, car nous avions un plan défensif. Les 35 heures ont également désorganisé l'entreprise. Avec les RTT, ça devient épouvantable de faire des plannings. Enfin, il y a eu une baisse de consommation l'an dernier. Une baisse d'environ 8 % en valeur. Les gens dépensent moins pour le textile et plus pour les loisirs.

Les chaussettes importées sont donc nettement moins chères ?
Oui, il y a un différentiel de 40 % entre un produit fabriqué en France et un produit fabriqué dans le bassin méditerranéen. Et 40 % c'est le minimum. L'outil (les machines) de Moliens est performant, la différence vient du coût de la main-d'oeuvre.

Pourtant Kindy fait également fabriquer à l'étranger ?
Oui, 60 % de Kindy est fabriqué à l'étranger, au Maroc, en Turquie, en Italie et au Portugal. En ce qui concerne Mariner, 50 % des produits sont fabriqués à l'étranger.

Et cette délocalisation n'a pas suffi ?
Non, nous n'avons pas été assez vite pour être compétitifs. Nous avons été trop « social » dans notre démarche de restructuration et nous n'avons pas assez délocalisé.

Vous avez pourtant pas mal licencié ?
En trois années de restructuration, nous avons ramené les emplois de 900 personnes à 530. Nous avons supprimé 310 emplois depuis juin 1999. Nous sommes obligés de poursuivre, mais nous n'avons pas les moyens seuls de mettre en place cette restructuration. Nous n'avons pas assez d'argent pour financer.

Quelle est la solution ?
Nous recherchons des partenaires pour financer. On travaille sur deux pistes. Deux partenaires étrangers qui interviendraient dans le cadre d'une augmentation de capital.

Quand serez-vous fixés ?
D'ici à mars, nous saurons. On verra où on va.

Comment cela va-t-il se traduire pour les salariés ? Y aura-t-il beaucoup de licenciements ?
Je ne peux pas en parler, il faut attendre que nous ayons une réunion avec le comité d'entreprise.

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