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Les mouvements américains convergent contre la ZLEA

vieuxcmaq, Mercredi, Février 6, 2002 - 12:00

Patrice Breton (pbreton@iquebec.com)

LIBRE-ÉCHANGE • A Porto Alegre, l’instauration programmée d’une Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) polarise l’attention des mouvements sociaux.

A Porto Alegre, le principal point de convergence des mouvements de la société civile américaine, que ceux-ci soient du Nord ou du Sud, est la lutte contre l’instauration de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA)1. Sous l’impulsion notamment de l’Alliance sociale continentale (ASC), de Via Campesina et de la centrale des travailleurs du Brésil (CUT), les différentes forces sociales continentales sont réunies ces jours dans une assemblée parallèle en vue d’organiser le combat contre ce qu’elles considèrent purement et simplement comme une annexion des économies latino-américaines par la puissance nord-américaine. Et ce, avec la complicité de gouvernements soumis, prêts à appliquer au plus vite ces accords.

COURSE CONTRE LA MONTRE

La réunion ministérielle en avril dernier, au Québec, a apparemment marqué le début d’une course effrénée contre la montre, tant pour les opposants, comme pour les gouvernements qui veulent ratifier les accords dès 2005, et ainsi éviter, peut-être, la croissance des pressions populaires. Pour cela, les négociations se déroulent dans le plus grand secret. «Le premier document public concernant la ZLEA n’est apparu qu’en automne 2001», fait observer l’économiste dominicaine Miosotis Rivas. Alberto Arroyo abonde: «Les revendications sociales et environnementales ne sont pas du tout prises en considération, et le peu de documents jusqu’ici connus ne montrent que maquillage et rhétorique pure en ce qui concerne les droits des travailleurs et la préservation des maigres acquis sociaux, dans le sud du continent.» Pour preuve, ajoute le professeur d’économie de l’Université nationale de Mexico, «la réforme agraire, n’est même pas mentionnée dans le cadre des accords».

SOMMET DES PEUPLES EN VUE

Un refus du débat démocratique et de la prise en compte des besoins sociaux que les mouvement populaires entendent bien contrer. Plusieurs initiatives prennent ainsi forme à Porto Alegre. Lors du prochain «Sommet des Amériques», à Quito, qui réunira en octobre prochain les chefs d’Etats du continent, sera organisé un nouveau «Sommet des peuples», sur le modèle de la réunion québécoise d’avril 2001. Simultanément, des manifestations de masse sont prévues partout sur le continent.

Ce «Sommet des peuples» serait en outre précédé d’un «Forum social continental», qui aurait lieu en Argentine. Cette rencontre permettrait aux divers mouvements sociaux de poursuivre les discussions de Porto Alegre et d’approfondir leurs propositions alternatives.

Enfin, une autre initiative entend mettre en place, au cours de cette année, des assemblées nationales chargées d’organiser une consultation populaire continentale sur l’accord de libre-échange.

Une pluie de projets qui s’explique par l’importance de l’enjeu. Selon les divers mouvements représentés dans les débats du FSM, il s’agit ni plus ni moins que de s’opposer à un «kidnapping» économico-stratégique des Etats-Unis. Car, à travers la ZLEA, Washington n’aurait pas comme unique but de renforcer les échanges économiques interaméricains, mais aussi celui de consolider un bloc américain, lors des futures négociations commerciales au sein de l’OMC.

En outre, aux dires de Claudio Lara, la ZLEA entraînerait une accélération redoutable de la déréglementation: «La privatisation des services publics ne sera pas progressive, comme le préconise l’OMC, mais totale.» Le militant de «l’Alliance chilienne pour un commerce juste et équitable» avertit: «Avec la ZLEA, si une entreprise, travaillant par exemple dans le domaine de la distribution d’eau, est contrôlée majoritairement par l’Etat, elle peut être poursuivie juridiquement pour avoir bénéficié de subsides et entrave à la libre concurrence.»

LE PRÉCÉDENT DE L’ALENA
Les différents représentants sociaux présents au FSM jugent que l’implantation de la ZLEA sera encore plus préjudiciable pour les classes défavorisées du continent que ne l’a été l’ALENA 2 pour celles du Mexique. Ils reconnaissent que, depuis 1994, année du début de l’application du traité, le Mexique a effectivement triplé ses exportations vers les Etats-Unis et que son PIB est passé de 420 à 574 milliards de dollars, en 2000. Mais en contrepartie, ils rappellent que l’économie est passée dans les mains des grandes entreprises nord-américaines et que le nombre de Mexicains qui gagnent le salaire minimum a augmenté d’un million de personnes. En l’an 2000, disent-ils, 200 000 postes de travail dans le secteur privé sont passés à la trappe, et si avant 1994, 49% des Mexicains vivaient en dessous du seuil de pauvreté, aujourd’hui les pauvres représentent 75% de la population totale.

L’environnement aussi paie un lourd tribut au libre-commerce. Jose Carlos Cespedes signale que, depuis 1994, 40% des forêts ont été dévastées par l’exploitation, entraînant aussi l’érosion du sol cultivable. Et le délégué de Via Campesina de plaider: «Pour nous Mexicains, majoritairement descendants des Aztèques et des Mayas, originaires du pays qui est le berceau historique du maïs, voir aujourd’hui notre gouvernement en importer 6 millions de tonnes des Etats-Unis, où là-bas, il est subsidié à plus de 35%, c’est quelque chose de terrible. Et quand on sait que le 30% de celui-ci est transgénique...»

Les négociation pour instituer la Zone de libre-échange des Amériques regroupent 34 pays, soit tout le continent, excepté Cuba. L'Accord de libre-échange nord-américain (Mexique, Canada et Etats-Unis).

20 000 personnes contre la ZLEA

La rue a une nouvelle fois parlé, hier, à Porto Alegre. A l’issue de l’Assemblée mondiale des mouvement sociaux, qui devait adopter le calendrier1 des mobilisations 2002, plus de 20 000 personnes ont participé à un gigantesque défilé contre le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Toujours aussi nombreux, les paysans sans terre du Brésil et les organisations du CLOC (Comité de liaison des organisations paysannes latino-américaines) dominaient le bruyant cortège, animé par des immenses camions-sono et des banderoles s’opposant à la «marchandisation» ou à la «privatisation de la vie». Mais la très forte mobilisation syndicale et politique, et les cohortes écologistes et féministes tout de violet vêtues - prouve les inquiétudes ressenties par l’ensemble des secteurs du mouvement social américain devant la construction de ce marché unique continental

-Tiré du Courrier

www.lecourrier.ch/


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