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Du Cointreaux à Porto Alegre

vieuxcmaq, Samedi, Février 2, 2002 - 12:00

Eve Gauthier (olivegauthier@hotmail.com)

Haiti ; dans un climat politique et social complètement chaotique, des gens affrontent l'adversité avec courage et conviction. Comment continuer l'organisation des travailleurs, lorsque ces derniers ne gagnent à peine plus que ce qui leur en coûte pour travailler. Rencontre avec une grande dame : Yannick Etienne, de Batay Ouvriye (Bataille ouvrière).

Batay Ouvriye est un mouvement qui organise les travailleurs en syndicats ou en associations lorsqu'ils proviennent du secteur informel ou paysan. Un objectif immense, voir périlleux, dans un pays effondré économiquement, politiquement et socialement. Même si le droit syndical existe dans la constitution, il est aisé de comprendre qu'il n'est ni mis en application, ni respecté, ni protégé. L'équipe de Batay Ouvriye doit donc oeuvrer dans la clandestinité pour sensibiliser, organiser et former les tfuturs membres. Le code du travail prévoit que 11signatures doivent être obtenues pour l'accréditation. Lorsque l'on parvient à les atteindre, c'est au prix de licenciements, de menaces, voire de mort, dans un pays où il en coûte 5 dollards pour faire assassiner quelqu'un. On évite donc de fournir la liste officielle de tous les membres, afin de préserver leur sécurité à tous les niveaux.
Batay Ouvriye est un mouvement qui organise les travailleurs en syndicats ou en associations lorsqu'ils proviennent du secteur informel ou paysan. Un objectif immense, voir périlleux, dans un pays effondré économiquement, politiquement et socialement. Même si le droit syndical existe dans la constitution, il est aisé de comprendre qu'il n'est ni mis en application, ni respecté, ni protégé. L'équipe de Batay Ouvriye doit donc oeuvrer dans la clandestinité pour sensibiliser, organiser et former les tfuturs membres. Le code du travail prévoit que 11signatures doivent être obtenues pour l'accréditation. Lorsque l'on parvient à les atteindre, c'est au prix de licenciements, de menaces, voire de mort, dans un pays où il en coûte 5 dollards pour faire assassiner quelqu'un. On évite donc de fournir la liste officielle de tous les membres, afin de préserver leur sécurité à tous les niveaux.

Pour les paysans, la situation n'est pas plus facile. L'agriculture se pratique selon un système de météyage, ou système de moitié, comme les gens le surnomme. Un paysan cultive la terre qui lui est attribuée par un propriétaire terrien. Il en est totalement responsable et doit défrayer pour tous les coûts : les travailleurs qu'il engage, les semences, l'irrigation, l'engrais, etc. Lors des récoltes, il doit remettre la moitié de la production au propriétaire, ce qui signifie qu'il ne lui restera pratiquement rien lorsqu'il aura remboursé les dépenses engagées. Batay Ouvriye revendique une réforme agraire puisque ce système dépassé date des annés 60, durant la dictature de Francois Duvalier.

Un ouvrier gagne 36 goures (environ 1,50$) par jour, alors qu'il en dépensera 34 avant de quitter l'usine en frais de transport et de nourriture. Dans un contexte où le travailleur est menacé de licenciement et de chômage et le paysan, de perdre sa terre, l'organisation est extrêmement complexe.Les perspectives de changement social à court terme sont inexistantes et le découragement de la population, omniprésent. Pourtant, Madame Etienne est optimiste, parce que "ca doit changer un jour" dit-elle. Son organisation essaie de construire un mouvement social combattif et démocratique, ayant pour objectif le développement social et la justice.

Elle est à Porto Alegre pour participer à la mondialisation des solidarités. Pour elle, il importe de préciser et de clarifier les alternatives à la globalisation néolibérale dont on parle de facon générale, et de bâtir une structure disciplinée capable de coordonner l'agenda des luttes à mener à un niveau international.

En ce sens, elle est venue partager une des nombreuses campagnes qu'elle porte ; la lutte des travailleurs de l'orangeraie Gnagimal, propriété des frères Zéphir, fournisseurs de la liqueur francaise, Cointreaux. Les conditions de vie exécrables des travailleurs, ont mené Batay a organiser une campagne en vue d'obliger les propriétaires à un plus grand respect des travailleurs. Ils ont mené enquête et trouvé le principal fournisseur de l'orangeraie. Ils ont écrit á la compagnie Cointreaux pour exposer les faits et demander que les dirigeants prennent leurs responsabilités face à ce sous-traitant. Madame Etienne s'est même rendue enFrance á cet effet. Quelques semaines plus tard, elle recevait une lettre mentionnant que Cointreaux retirait ses commandes de l'orangeraie Gnagimal. À Porto Alegre, Madame Etienne cherche à faire des contacts l'aidant à découvrir qui sont les autres acheteurs de la plantation, et surtout quels pourraient être d'éventuels acheteurs capables de faire pression sur les frères Zéphir. Elle a aussi le projet d'organiser les travailleurs en coopérative, pouvant faire la transformation des oranges en jus, confitures, essences, etc. De nouveaux produits pour le commerce équitable ?

Pour les paysans, la situation n'est pas plus facile. L'agriculture se pratique selon un système de météyage, ou système de moitié, comme les gens le surnomme. Un paysan cultive la terre qui lui est attribuée par un propriétaire terrien. Il en est totalement responsable et doit défrayer pour tous les coûts : les travailleurs qu'il engage, les semences, l'irrigation, l'engrais, etc. Lors des récoltes, il doit remettre la moitié de la production au propriétaire, ce qui signifie qu'il ne lui restera pratiquement rien lorsqu'il aura remboursé les dépenses engagées. Batay Ouvriye revendique une réforme agraire puisque ce système dépassé date des annés 60, durant la dictature de Francois Duvalier.

Un ouvrier gagne 36 goures (environ 1,50$) par jour, alors qu'il en dépensera 34 avant de quitter l'usine en frais de transport et de nourriture. Dans un contexte où le travailleur est menacé de licenciement et de chômage et le paysan, de perdre sa terre, l'organisation est extrêmement complexe.Les perspectives de changement social à court terme sont inexistantes et le découragement de la population, omniprésent. Pourtant, Madame Etienne est optimiste, parce que "ca doit changer un jour" dit-elle. Son organisation essaie de construire un mouvement social combattif et démocratique, ayant pour objectif le développement social et la justice.

Elle est à Porto Alegre pour participer à la mondialisation des solidarités. Pour elle, il importe de préciser et de clarifier les alternatives à la globalisation néolibérale dont on parle de facon générale, et de bâtir une structure disciplinée capable de coordonner l'agenda des luttes à mener à un niveau international.

En ce sens, elle est venue partager une des nombreuses campagnes qu'elle porte ; la lutte des travailleurs de l'orangeraie Gnagimal, propriété des frères Zéphir, fournisseurs de la liqueur francaise, Cointreaux. Les conditions de vie exécrables des travailleurs, ont mené Batay a organiser une campagne en vue d'obliger les propriétaires à un plus grand respect des travailleurs. Ils ont mené enquête et trouvé le principal fournisseur de l'orangeraie. Ils ont écrit á la compagnie Cointreaux pour exposer les faits et demander que les dirigeants prennent leurs responsabilités face à ce sous-traitant. Madame Etienne s'est même rendue enFrance á cet effet. Quelques semaines plus tard, elle recevait une lettre mentionnant que Cointreaux retirait ses commandes de l'orangeraie Gnagimal. À Porto Alegre, Madame Etienne cherche à faire des contacts l'aidant à découvrir qui sont les autres acheteurs de la plantation, et surtout quels pourraient être d'éventuels acheteurs capables de faire pression sur les frères Zéphir. Elle a aussi le projet d'organiser les travailleurs en coopérative, pouvant faire la transformation des oranges en jus, confitures, essences, etc. De nouveaux produits pour le commerce équitable ?



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