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La Fédération du commerce–CSN à Porto Alegre Protéger les régions, les emplois et la sécurité alimentaire

vieuxcmaq, Jeudi, Janvier 24, 2002 - 12:00

Fédération du commerce CSN (jean-pierre.larche@csn.qc.ca)

(Montréal, le mercredi 23 janvier 2002) En participant au forum social mondial de Porto Alegre, au Brésil, le président de la Fédération du commerce–CSN, Jean Lortie, veut développer des convergences entre syndicats du Nord et du Sud.

La Fédération du commerce–CSN à Porto Alegre
Protéger les régions, les emplois et la sécurité alimentaire

(Montréal, le mercredi 23 janvier 2002) En participant au forum social mondial de Porto Alegre, au Brésil, le président de la Fédération du commerce–CSN, Jean Lortie, veut développer des convergences entre syndicats du Nord et du Sud.

La mondialisation néolibérale, la déréglementation et l’élimination des barrières tarifaires en agroalimentaire et dans le textile, le vêtement et la chaussure ne sont pas sans conséquences pour les travailleuses et les travailleurs de ces secteurs du Québec. L’ouverture des économies nationales doit se faire différemment et avoir pour objectif le développement durable plutôt qu’une maximisation des profits des entreprises. Telle est l’approche que privilégie la Fédération du commerce–CSN face à la mondialisation.

Selon Jean Lortie, le Forum social mondial est l’endroit par excellence pour concilier les positions des syndicats et des autres organisations opposés à la mondialisation néolibérale qu’ils proviennent du Nord ou du Sud. « Une déréglementation tous azimuts du secteur de l’agroalimentaire serait fatale pour les régions ressources. Au Québec on a choisi de protéger cette industrie, ce qui a permis en outre le développement d’une industrie de transformation partout au Québec. C’est clair qu’une ouverture aveugle de nos frontières commerciales serait néfaste pour les régions qui peineront à concurrencer les exportations massives provenant de géants comme le Brésil, particulièrement dans le secteur de la volaille et des autres viandes » craint-il.

« En même temps, pour se développer, les économies du Sud ont besoin de pouvoir accéder aux marchés des pays riches. Ces deux constats ne s’opposent pas nécessairement. Seulement, il faut voir la mondialisation d’une façon différente. Il faut viser d’abord le développement et la redistribution des richesses plutôt que la seule libre circulation des capitaux, des produits et des services. C’est cette vision que le mouvement syndical du monde entier s’efforce de matérialiser.

« Afin de protéger l’agriculture locale, nos gouvernements doivent s’entendre pour inclure le concept de sécurité alimentaire dans tout accord commercial. C’est-à-dire reconnaître le droit de chaque nation à encourager une agriculture diversifiée sur son territoire. » Parce que ce droit n’est pas reconnu, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a jugé que les exportations laitières du Québec étaient subventionnées ce qui a eu pour conséquence la fermeture de l’usine de Lactel-Agropur au Saguenay–Lac Saint-Jean.

En outre, la protection de l’environnement doit être centrale. « Notre première exportation agroalimentaire au Québec, c’est le porc. L’industrie est source de nombreux emplois mais en même temps, elle a des impacts écologiques. Si la question se pose ici, bien qu’il existe des normes à respecter, elle se pose avec encore plus d’acuité au Sud. Il faut avoir le courage de s’attaquer à ces questions et de chercher à encourager un développement le plus harmonieux possible », plaide-t-il.

Des bonnes conditions de travail au Nord comme au Sud
Quant à l’industrie québécoise du textile du vêtements et de la chaussure, il va s’en dire qu’elle est directement menacée par la mondialisation néolibérale. On a vu ces dernières années, au Québec, plusieurs entreprises déménager leurs productions sous des cieux fiscalement et syndicalement plus cléments pour les investisseurs. Les exemples des fermetures de Fruits of the loom, Celanese et Cavaliers, entre autres, ont montré à quel point la libéralisation des produits et des capitaux peut être dommageable pour les travailleuses et travailleurs ainsi que pour les économies locales.

À ceux qui rappellent que les investissements au Sud créent des emplois, le président de la fédération réplique : « oui mais quel genre d’emplois ? Les vrais gagnant de la délocalisation d’une entreprise, ce sont ses actionnaires. Si une compagnie déménage ses activités, c’est bien parce que ça lui permet d’augmenter sa marge de profits. Or, la richesse, ce sont les travailleuses et les travailleurs, du Nord comme du Sud, qui la créent. Cette richesse doit être partagée. »

« La concurrence entre les pays ne doit pas se faire sur le dos des femmes et des hommes. Il est de la responsabilité ses États nationaux de protéger les droits des travailleuses et des travailleurs », enchaîne Jean Lortie. « À la fédération, nous refusons le réflexe facile du bête protectionnisme qui ne saurait être vu comme une panacée à la mondialisation du capital. Le développement du Québec, de ses régions et le développement des Amériques ne sont pas contradictoires, bien au contraire. »

« Lorsqu’on exige le respect des normes fondamentales du travail, ce n’est pas dans le but de freiner le développement dans les pays plus pauvres. Au contraire, c’est parce que nous ne pouvons pas admettre que les conditions de travail et de vie demeurent dans certains pays, en 2002, pires qu’elles ne l’étaient dans les économies industrielles, il y a des décennies, voire des siècles. De plus, la concurrence entre les États qui découle de ce régime d’injustice et d’iniquité engendre une régression dans les conditions de travail au Nord. On ne peut pas demander aux syndicats de fermer les yeux là-dessus », poursuit-il.

Par ailleurs, la Fédération du commerce insiste pour que les gouvernements canadiens et québécois mettent tout en œuvre pour limiter les effets néfastes qui découlent des délocalisations de production. « Il faut que nos gouvernements reconnaissent que la libéralisation des échanges peut parfois s’avérer dévastatrice pour des régions entières. Il faut donc mettre l’accent sur le perfectionnement et le recyclage des travailleuses et travailleurs qui oeuvrent dans les industries à risque et responsabiliser les employeurs. Syndicalement, notre défi est d’amener les entreprises à investir dans l’amélioration des techniques de production et obtenir de véritables assurances, pour les travailleuses et les travailleurs, qu’ils conserveront leurs emplois. »

Solidaires du Nord au Sud
« Bref, nous devons trouver une voie de développement acceptable pour toutes et tous. Il n’y a pas de réponse unique que le mouvement syndical puisse opposer à la mondialisation néolibérale. Les alternatives sont multiples et complexes. Ce que nous allons faire au Forum social mondial, c’est nous brancher sur le monde et sortir du fatalisme et de l’inertie. Les mouvements sociaux du monde entier travaillent ensemble, plus qu’ils ne l’ont jamais fait. Un autre monde est possible et les organisations syndicales ont évidemment un rôle central à jouer dans sa construction.

La FC–CSN représente plus de 18 000 travailleuses et travailleurs oeuvrant dans les industries de l’agroalimentaire et du secteur textiles-vêtements-chaussures.

-30-

Jean Lortie fera partie de la délégation de la CSN au Froum social mondial

Pour information :
Jean-Pierre Larche, Information–CSN, (514) 598-2230
jean...@csn.qc.ca

www.csn.qc.ca


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