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Itinérants chassés comme des rats!

vieuxcmaq, Jeudi, Janvier 10, 2002 - 12:00

Zelda Z (aglati24@hotmail.com)

Depuis deux ans, un petit groupe de sans-abris avaient élu domicile sous un viaduc de la Rue Notre-Dame et s'étaient construit des abris de fortune avec de vieux meubles pour y entasser leurs maigres possessions et pour y dormir le soir. Suite à la diffusion d’un reportage de Radio-Canada sur ces personnes, les autorités sont venues en pleine nuit pour les chasser...

Depuis deux ans, un petit groupe de sans-abris avaient élu domicile sous un viaduc de la Rue Notre-Dame et s'étaient construit des abris de fortune avec de vieux meubles pour y entasser leurs maigres possessions et pour y dormir le soir. Suite à la diffusion d’un reportage de Radio-Canada sur ces personnes, les autorités sont venues en pleine nuit pour les chasser et détruire leurs abris sous prétexte que les bougies qu’ils utilisaient pour se réchauffer étaient dangereuses (bref que c’était pour leur « bien », leur « sécurité » qu’on les chassait…)

Certes, il est effectivement dangereux d’utiliser des bougies à l’intérieur d’un si petit abris inflammable (excusez m’sieux l’agent, mon manoir est en rénovation…) mais, à ce que je sache, coucher dans un banc de neige présente aussi quelques petits désavantages! C’est l’hiver et nous trouvons pénible d’attendre l’autobus bien emmitouflés. Les itinérants doivent-ils crever de froid pour respecter un règlement municipal? Ces malheureuses bougies étaient tout ce qu’ils avaient pour se chauffer (ben oui, s’tu bête, les dessous de viaducs ont pas de calorifère!)

Oh, on a bien dirigé les sans-abri vers des refuges, en faisant semblant de ne pas voir que ceux-ci sont débordés et que les bénévoles qui y travaillent sont obligés de refuser des gens chaque soir! Les itinérants ne savent jamais d’un soir à l’autre s’ils pourront y dormir! Le temps des fêtes passé, le compteur de générosité de la population est retombé à zéro et les refuges ont un besoin criant de financement On ne peut, en outre, signer un bail pour un lit dans un refuge et on ne peut y laisser la moindre possession, de peur de se la faire voler.

Bon nombre de sans-abri souffrent de problèmes liés à l’alcool, la drogue où les maladies mentales quand ce n’est pas les trois ensembles! Les entasser dans un refuge où la promiscuité risque toujours de créer des relations conflictuelles n’est pas toujours la meilleure idée. Il y a des gens qui n’ont tout simplement pas envie d’aller dans un refuge, point!

Les « squatteurs du viaduc » ont simplement tenté de se faire un chez-eux, un petit coin qui leur appartienne vraiment, un petit sanctuaire qu’ils n’auraient pas à défendre chaque soir. Ils ne dérangeaient personne, n’accaparaient rien de nos précieuses taxes (au non desquelles nous nous sentons autorisé à mépriser les moins nantis) et ne menaçaient en aucun cas notre petit confort.

Le monde a rejeté ces écorchés de la vie et ils ne peuvent même pas espérer qu’ont les laisse tranquilles au milieu de nos rebus pour se reconstituer un petit univers, si limité soit-il. Il n’ont presque rien mais le peu qu’ils ont, on veut le leur enlever. Leur reprochera-t-on un jour jusqu’à l’air qu’ils respirent?

La majeure partie de la population, loin d’être solidaire des sans-abris, semble au contraire éprouver un très grand mépris pour ceux-ci. Il suffisait pour s’en convaincre d’écouter l’émission de « Droit de Parole » d’il y a quelques semaines et dont la question-sondage était « Les itinérants vous dérangent-ils? » Tous les commentaires (sauf un) ayant été lus en onde provenaient de gens faisant montre d’une très grande agressivité envers les itinérants. Des commentaires du genre « Ce sont des paresseux, qu’ils aille se chercher une job, je veux pas que mes taxes entretienne ces parasites-là (de quossé?), etc… » constituaient presque tout le lot!

Pour ce qui est de la « job » que les sans-abris devraient supposément se trouver, y’a pas à dire, c’est vrai que c’est facile de faire bonne impression lors d’une entrevue quand tu arrives sans avoir pu prendre une douche, des haillons troués (désolé mon toxedo est au lavage), aucun papier d’identité, pas de logis, souvent pas de diplômes, et quelques percings où tatouages propres à effrayer les bonnes gens! On se demande si certaines personnes pensent avant d’écrire ou de parler!

La solution pour lutter contre l’itinérance ne consiste pas à lutter contre les itinérants eux-même et à balayer le problème sous le tapis en les déplaçant d’un refuge à l’autre comme des chats qu’on envoie à la SPCA. L’itinérance, ce n’est pas juste quelque chose qui ne fait pas joli dans le paysage, c’est le symptôme d’un monde malade qui refuse à des être humains toute chance de réintégrer une communauté de moins en moins humaine!



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