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Répression à Cuba : rapport 2001 de Reporters Sans Frontières

vieuxcmaq, Vendredi, Janvier 4, 2002 - 12:00

Pedro Pepito (cdesjardins10@hotmail.com)

L'année 1999 avait été celle du durcissement après une relative accalmie suite à la visite du pape en 1998. L'année 2000 a été marquée par le maintien de la pression sur les journalistes indépendants, toujours assimilés par les autorités à des "contre-révolutionnaires".

Trois d'entre eux sont toujours incarcérés au 1er janvier 2001, faisant de Cuba la seule prison d'Amérique latine pour les journalistes. Si le nombre d'interpellations (39) a légèrement diminué, celui des cas de pressions ou d'entraves à la circulation de l'information (70) reste inchangé. Saisies de matériel, pressions sur les familles, convocations par la police, interpellations, condamnations à de lourdes peines de prison, etc. : l'arsenal répressif mis en place par le gouvernement est diversifié. Mais le Département de la sécurité d'Etat (DSE), principal exécutant de cette répression, l'a encore élargi cette année avec l'interpellation puis la libération de journalistes à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile, et la multiplication des "entretiens" pendant lesquels alternent promesses de privilèges et menaces de poursuites pour obtenir des renseignements sur la presse indépendante. Poussés à bout, dix-huit journalistes indépendants ont été contraints de quitter l'île. Un chiffre sans précédent.
Le principal objectif des autorités à travers cette "stratégie de harcèlement" est de maintenir un contrôle total sur l'information diffusée auprès de la population. Alors que la Constitution stipule que la liberté de la presse doit être "conforme aux objectifs de la société socialiste", tous les médias, radios, télévisions et journaux, sont aux mains du gouvernement. Les radios internationales étrangères sont brouillées et, depuis 1998, la possession d'une antenne pour capter les chaînes de télévision étrangères est punie d'amende.

Quant à l'accès à l'Internet, il est strictement réglementé. Son utilisation est soumise au respect "des principes moraux de la société cubaine ou des textes de loi du pays". Seules les entreprises étrangères et les institutions gouvernementales y ont accès. Si deux cyber-cafés ont ouvert récemment, le premier est réservé aux touristes et le second n'est accessible qu'aux membres de l'association officielle des écrivains et artistes cubains, l'UNEAC. Des trafics, à petite échelle, d'adresses électroniques et de mots de passe pour accéder à la Toile sont les seules failles du système.

Interdits de publier dans leur pays, les journalistes indépendants comptent sur les associations de Cubains exilés aux Etats-Unis pour diffuser leurs informations, le plus souvent sur des sites Internet. Grâce à ce soutien et à la reconnaissance internationale dont ils ont bénéficié lors du Sommet ibéro-américain de La Havane, en novembre 1999, les rangs de ces journalistes grossissent. Ils sont actuellement plus d'une centaine regroupés dans une vingtaine d'agences de presse que les autorités refusent toujours de reconnaître.

Les correspondants de la presse étrangère trop critiques sont, eux aussi, soumis à diverses pressions : rumeurs savamment orchestrées, pressions sur la famille, tentatives de discrédit en public, remarques sur les articles qui "déplaisent", renouvellement de leur accréditation tous les ans.

L'autorisation reçue, début septembre, par les deux quotidiens nord-américains Chicago Tribune et Dallas Morning News d'ouvrir un bureau à La Havane n'en est pas moins une bonne nouvelle. Avec la chaîne de télévision CNN et l'agence Associated Press (AP), dont la présence sur l'île a été autorisée respectivement en 1997 en 1998, ils seront les seuls médias des Etats-Unis présents à Cuba.

Journalistes incarcérés

Au 1er janvier 2001, trois journalistes sont emprisonnés à Cuba.
Bernardo Arévalo Padrón, fondateur de l'agence indépendante Línea Sur Press à Aguada de Pasajeros, a été condamné en appel, le 28 novembre 1997, par le tribunal populaire régional de Cienfuegos, à six ans de prison pour "outrage" envers le président Fidel Castro et le vice-président Carlos Lage. Interviewé par une radio de Miami, le journaliste les avait qualifiés de "menteurs" après les avoir accusés de ne pas se conformer aux engagements démocratiques signés lors d’un précédent Sommet ibéro-américain. Incarcéré à la prison d'Ariza, Bernardo Arévalo Padrón est passé à tabac, le 11 avril 1998, par deux agents de la sécurité. Le 28 décembre de la même année, dans une lettre ouverte adressée à Fidel Castro, le journaliste réitère sa demande de sortie du territoire pour pouvoir s'exiler en Espagne. Le 15 mai 1999, il est transféré au centre de travail "Medios propios", dans la province de Cienfuegos, puis dans d'autres centres de travail où il est affecté au désherbage et à la coupe de la canne à sucre. Souffrant de douleurs lombaires (sacro-lombalgie), Bernardo Arévalo Padrón est admis, le 17 octobre 2000, à l'infirmerie de la prison d'Ariza où son état de santé se serait amélioré. Le journaliste souffre également de troubles cardiaques. Depuis le mois d'octobre 2000, il a purgé la moitié de sa peine et peut théoriquement bénéficier d'une libération conditionnelle.

Manuel Antonio González Castellanos, correspondant de l'agence Cuba Press à Holguín (est de l'île), a été arrêté le 1er octobre 1998 et condamné, le 6 mai 1999, à trente et un mois de prison pour "outrage" envers Fidel Castro. Lors d'une altercation provoquée par la police, il avait rendu le chef de l'Etat personnellement responsable du harcèlement dont il était victime. Le 3 mars 2000, le journaliste regagne la prison provinciale d'Holguín, qu'il avait quittée le 30 juin 1999 pour la prison de haute sécurité ("máximo rigor") de la même ville connue sous le nom de "cimetière des vivants". Le 26 juin 2000, Manuel Antonio González Castellanos est frappé par le capitaine Narciso Ramírez Caballero et placé au mitard pour dix jours après avoir protesté contre la confiscation de documents personnels. Il souffre d'une hernie ombilicale, pour laquelle il refuse de se faire opérer en prison, et de problèmes respiratoires. Depuis le mois de mars 2000, le journaliste peut théoriquement bénéficier d'une libération conditionnelle.

Jesús Joel Díaz Hernández, correspondant de la Cooperativa Avileña de Periodistas Independientes (CAPI) à Morón (province de Ciego de



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