Contre l'impérialisme post-communiste, à l'heure où les Tchéchènes continuent à se faire massacrer par les troupes de Poutine, manifestons pour soutenir le peuple tchéchène!

D'après un article de Sophie Shihab

....Alors que les organisations humanitaires étrangères ne semblent plus envoyer aucun de leurs nationaux en Tchétchénie, et que les médias sont accaparés par ailleurs, il ne reste guère que les communiqués quotidiens des belligérants pour tenter de savoir ce qui s'y passe. Apparemment, toujours des dizaines de morts au moins chaque semaine. Ainsi, le 19 octobre, le nouveau site du porte-parole du président Aslan Maskhadov (www.chechen.org) a fait état d'une demi-douzaine d'opérations réussies contre des colonnes militaires russes dans toutes les régions de la petite république.
Il a précisé qu'après celles menées la veille dans une région de l'est du pays, qui avaient fait une dizaine de morts et de blessés parmi les militaires russes, ces derniers ont lancé une opération de "ratissage" dans le village de Zandak dont tous les accès sont bloqués, alors que "l'aviation bombarde pratiquement toute la région".

Alors que M. Poutine affirmait, en juin, que la guerre était "finie", les médias russes eux-mêmes ont dû reconnaître que les combattants tchétchènes sont au contraire plus actifs depuis la mi-juillet, quand ont commencé leurs attaques simultanées sur les "kommendaturas" russes de diverses localités. Les représailles russes, y compris contre les civils, n'auraient pas faibli non plus : le site web chechenpress a énuméré, le 18 octobre, le "lynchage" de onze Tchétchènes à Kulary, le mitraillage d'un bus à Argoun (six passagers furent tués) et l'arrestation de dix-sept "civils" dans trois villages. Le tarif des rançons réclamées par les militaires russes pour la libération de ces otages aurait encore augmenté, selon chechen.org. L'explication en serait qu'après la décision de M. Poutine de " faire alliance avec Washington contre le terrorisme", les militaires russes auraient appris que certains d'entre eux seront envoyés de Tchétchénie en Asie centrale, région qui offre beaucoup moins de possibilités de pillage.

Le même jour, le président russe avait aussi annoncé ce qui fut interprété comme un "ultimatum" aux Tchétchènes pour rendre les armes, mais qui s'est révélé être sa première offre officielle de négociations, en plus de deux ans de guerre. Etait-ce encore un leurre ? Seuls des "contacts" téléphoniques ont été pris par les représentants des deux présidents, pour discuter des modalités et du lieu d'une rencontre, a annoncé M. Maskhadov. Le président indépendantiste a précisé qu'il insistait sur la présence d'un intermédiaire étranger. Mais le porte-parole de M. Poutine a réaffirmé que toute médiation était exclue et que Maskhadov "ne représente personne"... Réaction qui semble exclure l'hypothèse optimiste, à savoir que M. Poutine, enfin conscient de la façon dont son armée se fourvoie en Tchétchénie, a décidé de la retirer peu à peu, en camouflant son échec sous les impératifs de sa nouvelle "alliance" avec les Etats-Unis. Mais ceux-ci n'auraient toujours pas transmis au président Maskhadov la liste qu'il leur réclame des " terroristes liés à Ben Laden" dont le président Bush a évoqué la présence en Tchétchénie. Le Kremlin, qui assurait que ces "terroristes arabes" étaient présents "par milliers" en Tchétchénie, vient étrangement de les chiffrer à "moins de deux cents".

Le président Maskhadov, qui représente le courant pro-occidental de la résistance tchétchène, a condamné les attentats contre l'Amérique.