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Le squat Rachel n'est plus ! La lutte continue !

vieuxcmaq, Vendredi, Octobre 5, 2001 - 11:00

b a (mattlegrind@hotmail.com)

Mercredi : Une trentaine de résidents(es) expulsés(ées) = 7 arrestations !
Jeudi : Manif de 300 personnes à l’Hôtel-de-Ville = 31 arrestations !

LE SQUAT RACHEL N’EST PLUS !
LA LUTTE CONTINUE !

Mercredi : Une trentaine de résidents(es) expulsés(ées) = 7 arrestations !
Jeudi : Manif de 300 personnes à l’Hôtel-de-Ville = 31 arrestations !

MONTRÉAL, Qc, 05-10-2001

L’EXPULSION

C’est mercredi matin le 3 octobre vers 8h30 que le SPCUM, à la demande des pompiers, a fait une faveur au maire Bourque en procédant à l’expulsion des squatteurs(euses) de la rue Rachel sous des (leit)motifs dits " sécuritaires ".

En spectacle aux nouvelles télévisées, le chef des pompiers, Normand Dubeau, a affirmé que lors de sa dernière visite (la veille de l’expulsion), il avait découvert que la partie du bâtiment attenant au mur nord-est qui avait été barricadée trois semaines plus tôt (où se trouve la désormais très célèbre fissure), avait été libérée par les occupants du 3100 Rachel E, ceci ayant comme conséquence de mettre leur sécurité en péril.

Cette information a été démentie par au moins un squatteur.

Néanmoins, il faut se rappeler la visite un mois plus tôt de l’ingénieur Jacques Chartrand de la firme Nicolet-Chartrand-Knoll, peu après la fin de l’ultimatum finalement non-respecté lancé par le maire Pierre Bourque. Celui-ci a écrit dans son rapport que la fissure ne représentait aucun danger " pour le moment ". Une autre expertise conduite par un ingénieur à la retraite pour le compte d’un parti municipal fringe, Ralliement Montréal, a par ailleurs statué que la fissure ne représentait aucun danger à court terme.
De plus, des informations provenant d’anciens travailleurs du Centre Dollard-Cormier (l’ancien nom du 3100 Rachel E.) ont révélées que l’existence de la fissure dans le mur nord-est serait connue par l’administration municipale et le gouvernement du Québec depuis plus de douze ans dans le cadre de négociations de subventions ! À l’époque, la fissure aurait contribué, parmi d’autres facteurs, au déménagement des groupes communautaires occupant l’immeuble. Sa réparation entraînerait des coûts de près de 350 000$ alors que la valeur de l’immeuble n’est que de 500 000$.

La Ville, seule propriétaire, aurait par la suite tenté de vendre ou de démolir l’édifice, mais aurait été bloquée dans ses démarches non seulement par des regroupements de résidents y voyant une valeur patrimoniale, mais aussi par la succession de la famille Meurling, qui a cédé l’édifice à la municipalité dans les années ’60, sous promesse qu’il conserve sa vocation communautaire.

En clair, on peut présumer que la Ville aurait cédé l’immeuble de la rue Rachel aux squatteurs en sachant qu’elle disposerait au moment voulu de prétextes utiles pour les évincer.
Les occupants étant maintenant à la rue, qu’est-ce qui les empêchera d’aller se plaindre à la Régie du logement, leur propriétaire les ayant hébergé dans un lieu mettant en péril leur sécurité et ayant par la suite refusé de faire les réparations nécessaires pour remédier à la situation?

Il faut comprendre que l’argument sécuritaire est une raison invoquée par TOUTE administration gouvernementale désirant vider un squat et ce, partout à travers le monde.

LA RÉPRESSION PHYSIQUE

La véritable "menace à la sécurité" des squatteurs présentement est la véritable répression physique organisée par les services policiers partout dans le centre-ville pour des motifs de répression politique, les partis municipaux étant soucieux de continuer leur campagne électorale sans se faire déranger par une bande hétéroclite d’ "activistes sociaux" dixit Madeleine Champagne, la directrice des relations publiques pour le maire, en entrevue à La Presse au lendemain de leur déménagement de la rue Overdale.

La manifestation somme toute assez retenue organisée par les squatteurs(euses) le lendemain de leur éviction (4 octobre) s’est faite violemment réprimée par les force de l’ordre alors que les manifestants rentrait à leur refuge temporaire de la nuit passée, le Centre Social Centre-Sud (CSCS), situé sur la rue Beaudry.
Au coin des rues Ste-Catherine et Amherst, une demi-dizaine de policiers en tenue anti-émeute ont matraqué aveuglément les manifestants tentant de se disperser avant d’obtenir du renfort et de procéder à une vingtaine d’arrestations. La chasse au faciès s’est poursuivie jusqu’à l’intérieur du CSCS, où des policiers et des agents en civil ont pénétrés sans mandat et ont arrêtés illégalement une dernière demi-dizaine d’individus, portant leur score à 31. Les arrêtés seront tous inculpé d’attroupement illégal, et certains auront à répondre à des accusant d’incendie criminel (pour avoir brûlé un épouvantail de la Ville transformé en Pierre Bourque) et d’agression armé.

Une dizaine de manifestants ont été détenus jusqu’à leur comparution aujourd’hui le 5 octobre 01 aux cours municipales et provinciales. Ne pouvant profiter du gymnase du CSCS pour une deuxième nuit consécutive, les squatteurs(euses) se sont fait offrir un sous-sol par une église du quartier centre-sud.

À tout cela s’ajoutent la violence des 7 arrestations effectuées pour "entrave à un agent de la paix" mercredi matin lors de l’expulsion. Les occupants ont été brutalement réveillés par les policiers, casques, boucliers et matraques à la main, défonçant leur porte de chambre.
Parmi les arrêtés, un homme à été blessé par deux coups de Taser Gun, un fusil à décharge électrique, alors qu’il demandait à prendre son sac pour pouvoir se rendre à l’école, et un autre s’est lancé, menottes aux poings, par la fenêtre du troisième étage, se fracassant la mâchoire. Une femme, tenant son bébé d’à peine un an dans ses bras, s’est faite coller au mur par les policiers. Une autre est sortie sans pantalon ni bas, couverte seulement d’une d’une douillette de lit.

Les squatteurs(euses) se sont ensuite fait offir par le commandant des opérations policières d’aller attendre un autobus des services sociaux qui les prendrait en charge. Au même moment où les expulsés-ées se rendaient au coin de rue voulu (à l’ouest du squat), une colonne formée d’une vingtaine de policiers anti-émeute fondait sur eux. Ces derniers les ont chassé du stationnement adjacent jusqu’à la rue Sherbrooke. À cet endroit, les squatteurs(euses) abandonnait l’idée de prendre un quelconque autobus et se dirigèrent vers le cégep Maisonneuve. Pour les 10 minutes qu’a durée la marche (sur les trottoirs, bien sûr), une dizaine d’auto-patrouilles ont tenté à deux reprises de procéder à des arrestations. C’est durant ce trajet que s’est effectuée la dernière arrestation pour "entrave à un agent de la paix ". Cette nuit-là, les squatteurs(euses) ont trouvé refuge au CSCS.

LA RÉPRESSION POLITIQUE

Il y a deux semaines, trois des porte-paroles du groupe ont reçu des menaces de poursuite de la part du service du contentieux de la Ville de Monrtéal. Dans la lettre portée par un huissier, on les tient responsables des gestes du groupe posés à l’égard de l’intégrité du bâtiment et on les menace de leur envoyer la facture des réparations. Pourtant, aucun des trois porte-paroles en question n’habitaient le squat et ces derniers n’ont assumé leur rôle qu’à la demande de la Ville, qui voulait des interlocuteurs dans le dossier.

Dans les mass-médias, tour à tour ont défilé le maire, le chef des pompiers et d’autres spin-doctor venus justifier l’éviction violente des occupants. Tous la même litanie, sauf pour le maire qui ne cesse de mélanger prétexte sécuritaire (le seul valable pour justifier l’intervention) et prétexte électoral (les deux principaux candidats municipaux ne sachant que faire d’un problème qui dépassent largement leur capacité autocratique).

Normand Dubeau, le chef des pompiers, ne parle pas trop de la fissure, mais plutôt d’un "espace débarricadé" et les contre-expertises des squatteurs ont été occultées dans les mass-médias par les attentats du 11 novembre à New York.
La boîte à cassette de la police, celui que même les journalistes des mass-médias trouvent fendant, le commandant André Durocher, est venu dire ne s’occuper "que du noyau dur, celui qui ne cherche que la confrontation". Pendant ce temps-là, ses tontons macoute sont tellement débordés à faire le ménage dans le centre-ville, à "chasser le squatteurs-euses", que la Ville a dû engager des miliciens privés de la compagnie de sécurité B.E.S.T., réputée pour son rôle dans le contrôle des grèves de travailleurs, afin de surveiller l’immeuble de la rue Rachel et de prévenir un retour des "indésirables".

Le maire, de son côté, dit avoir été naïf face à une bande de jeunes désirant construire un projet de logement social, alors qu’il a découvert par la suite qu’ils n’étaient que "des gens qui veulent seulement changer le système capitaliste, des anti-mondialisations (sic)". Visiblement, le maire n’a rien compris au concept de justice sociale. "Vous savez, je suis rentré en politique pour les jeunes, j’aime les jeunes." a-t-il déclaré.

L’ironie veut que le maire se rende à Rome en fin de semaine pour y rencontrer le Pape. Pendant ce temps, les squatteurs(euses) dormiront dans un sous-sol d’église. Espérons qu’il y en aura un pour rappeler à l’autre la notion de charité chrétienne.

Que reste-t-il à faire ? Tout, mais TOUT ...merde ! Il faut TOUT recommencer, surtout pour nos amis(es) qui ont passé l’été avec nous et qui maintenant n’ont plus de logement à l’approche de l’hiver.
Ils ont détruit notre fermette, notre bibliothèque, la salle de jeux des enfants, notre café-spectacle qui commençait à prendre forme, … heureusement, ils n’ont tué personne.

Ne laissons pas l’hiver faire le travail à leur place.

Un toît est un droit.

www.squat.net


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