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Bolivie : des anars occupent des édifices gouvernementaux avec dynamite et cocktails molotovs

vieuxcmaq, Jeudi, Juillet 5, 2001 - 11:00

Nicolas Phébus (nicolasphebus@yahoo.com)

Des occupations d'édifices gouvernementaux ont actuellement lieu en Bolivie. Des militantes anarcho-féministes sont impliquées.

2 juillet 2001 - Juventudes Libertarias (Jeunesses libertaires), Bolivie

Depuis 95 jours, les "petits endettés" demandent une solution à leurs problèmes de crédit. À 10 heure ce matin, certains d'entre eux ont occupé des édifices gouvernementaux. Parmi eux se trouvent des membres du groupe anarcho-féministe Mujeres Creando (Initiative de femmes), que le gouvernement tient responsable de l'action.

Environ une centaine de militantEs ont occupé le bureau de la Defensoria del Pueblo (Défense du peuple) et plusieurs douzaines occupent les bureaux de l'archevêché catholique. Mais les événements les plus frappant sont arrivés à l'agence de supervision des banques, où un millier d'endettés occupent les bureaux et gardent en otages 94 fonctionnaires de l'institution.

Un groupe de militantEs est passé inaperçu des gardes de sécurité, est entré dans l'édifice de l'autorité bancaire et a pris certains des employéEs en otage. Des groupes ont également pu entrer dans le bureau de l'archevêché catholique et la Defensorìa avant d'être repérés.

Une fois à l'intérieur de l'agence bancaire, les militantEs ont versé de la gazoline dans le hall d'entrée, près de la porte des bureaux du surintendant. Pour empêcher la police d'entrer, ils ont également lancé des bâtons de dynamite depuis le dernier étage de l'édifice dans la Isabel la Católica plaza. Des groupes de policiers en civils ont tentés de reprendre l'édifice.

Des fonctionnaires de haut niveau de l'autorité bancaire ont été attachés dans leurs bureaux à des ballots de dynamite pour empêcher toute intervention policière. Les militantEs portent des douzaines de bâtons de dynamites en bandoulière et certains portent de vieilles armes militaires.

Au moins une douzaine de militantEs se sont positionnés sur les balcons du cinquième étage de l'édifice de l'autorité bancaire pour faire des discours avec des mégaphones.

"Nous sommes ici parce que personne ne nous écoute. Ces gens montrent la dureté de cœur typique des banquiers. Nous sommes ici parce que nous ne pouvons pas payer nos dettes." Leurs mots résonnaient fortement de leurs position au cinquième étage, accompagnés d'insultes et de chansons destinés aux banquiers.

Portant mégaphones, cocktails molotovs et bâtons de dynamite, les "petits endettés" marchaient sur les balcons de l'édifice, provocant plus d'une explosion dans Plaza Isabel la Católica pour que leurs revendications soit entendues.

Une femmes a utilisé un mégaphone pour communiquer ses griefs à la police qui entoure l'endroit : "Pour les pauvres il n'y a pas de repos, pas de justice. Ils nous ont tout pris, nous laissant des bâtons de dynamite à manger. Parce que seuls les négociants ont des droits, nous sommes ici, vivant dans la rue, dans le froid la nuit, avec à peine un repas par jour, depuis plus de 90 jours. Et personne ne nous écoute."

Une autre femme représentant les "endettés" à une conférence de presse a déclaré "Nous ne pouvons pas quitter s'il n'y a pas de dialogue pour régler notre problème, et si on ne trouve aucune solution, nous sommes déterminés à nous suicider en face d'eux - parce qu'on ne peut plus tolérer cette situation."

Ce mouvement de protestation inclus 12 000 travailleurs et sans-emploi qui ont emprunté de petites sommes d'argent et ont été abusés par les pratiques usurières des banques privés. Aujourd'hui, ils revendiquent l'annulation totale de leurs dettes, l'abandons des poursuites contre eux et la fin de l'imposition de leur maigres gains. Depuis 3 mois, des milliers "d'endettés" sont venus à La Paz de toutes les parties de Bolivie pour faire des manifs quotidiennes. Au début c'était pacifique mais au fur et à mesure ça c'est radicalisé, allant jusqu'à tenter de brûler des banques. À cause de la misère et du désespoir qui les entoure, plus de six "endettés" se sont suicidés durant le conflit. Plusieurs ont été forcé d'abandonner tous leurs biens à leurs créancier et à vivre dans la rue. Pendant ce temps, le gouvernement favorise les riches en effaçant leurs dettes et en leurs prêtant des sommes d'argent immense.

Au milieu de la nuit, des tentatives ont commencés pour libérer les 94 fonctionnaires toujours en otage dans l'édifice de l'autorité bancaire. Ces tentatives impliquaient un comité de 6 personnes pour assurer leur sécurité, incluant l'anarchiste Julieta P., ainsi que des personnages peu importants comme le législateur de droite F. Kieffer, un ancien paramilitaire. Tandis que les négociation continues, l'édifice demeure fermé. Sont impliqués dans les négociations les "endettés" (avec l'anarchiste María Galindo du groupe Mujeres Creando comme porte-parole) et des représentants des banques privés, des représentants du clergé, de la Defensora del Pueblo (Défense du peuple) et des membres de Derechos Humanos (Droits humains).

Les caméras, la nourriture et la boisson sont interdites. L'édifice est constamment entouré par un cordon policier. D'après des rapports officieux, des tireurs d'élites ont pris position dans la zone et des commandos spéciaux ont été appelés.

Le gouvernement bolivien est ouvertement fasciste. Le président-général génocidaire Banzer est responsable de la mort de plusieurs combattants sociaux pendant les 4 ans de son régime. Nous dénonçons les clowns des droits humains, l'église catholique réactionnaire et les suppôts des banques comme écran de fumée pour détourner l'attention de la table de négociation pendant que le gouvernement prépare ces chiens à exécuter un bain de sang.

L'activité des "petits endettés" est par nature anticapitaliste, parce qu'elle déligitimise la propriété privée et attaque directement le profit. Elle utilise l'action directe et l'auto-organisation.

L'État bolivien a été qualifié de plus corrompu des Amériques. L'inégalité côtoie le sordide. La faim, les massacre et le chômage sont la règle. L'intensité de la lutte de classe rend les exploités plus radicaux dans leurs luttes. Il y a 12 jours, les fermiers Aymars ont bloqués les autoroutes dans la région de Altiplano pour demander l'abandon du néolibéralisme. L'État a répondu en assassinant deux d'entre eux. La réponse fut des attaques à la dynamite sur les lignes de haute-tension.

Nous appelons le mouvement anarchiste en particulier et les anticapitalistes en général à protester aux ambassades boliviennes, à diffuser l'info sur nos luttes pour arrêter le génocide en préparation.

La violence est justifiée, l'insurrection indispensable.

EN AVANT POUR LA RÉVOLUTON SOCIALE...

ACTION DIRECTE CONTRE LE CAPITAL ET L'ÉTAT!

Juventudes Libertarias, Bolivie
Email: jjll_bolivia@hotmail.com
Web: http://www.come.to/jlb

Photo disponibles sur le web à http://www.infoshop.org/inews/stories.php?story=01/07/04/4930223

[Traduction de (en) Bolivia - Anarchists Occupy Government Buildings (ca), publié le 4 juillet sur A-Infos. L'original en espagnol avait été traduit en anglais par Robby Barnes et Sylvie Kashdan. Traduction en français : Nicolas Phébus, Groupe Emile-Henry (Nefac-Québec)]

* * *

Mujeres Creando

Avec seulement 15-20 membres actives, le groupe anarcho-féministe Mujeres Creando a fait une différence en Bolivie. Le groupe s'attaque aux question de genre, de la sexualité, des classes et de la race, appuyant sa critique de la société par des actions concrètes.

Les activités du groupe incluent l'opération d'un petit centre culturel, des publications et toutes sortes d'agitations. Le groupe est surtout reconnus pour ses graffitis, toujours signé Mujeres Creando. Les cibles favorites du groupe sont les néolibéraux, les gauchistes machistes et les féministes officielles ("technocrates du genre").

D'autres féministes disent que le style "rentre dedans" du groupe est contre productif. Mais Mujeres Creando est la seule organisation du pays qui parle publiquement, constamment et clairement pour les opprimés, peu importe qui ils sont. Les têtes de file incluent les deux seules militantes ouvertement lesbiennes de Bolivie. Le groupe forge des espaces de liberté et d'action pour toutes.

Voici comment le groupe se définit : "Mujeres Creando es un colectivo de afectos y defectos, mucha creatividad y propuesta. Hemos nacido con la intención de ser un movimiento transformador. Movimiento como espacio de cultura arte y propuesta social donde pintemos, contemos historias, las bailemos, las cocinemos, subvirtiendo los órdenes y las órdenes patriarcales. Reconocemos, entre otras personas, a tres madres vertientes, la cosmovisión de nuestras ancestras andinas herejes y rebeldes, las propuestas anarquistas con la desmistificción del poder la lucha contra el estado, la autoridad y no militarista. Y nos reconocemos fundamentalmente en el feminismo autónomo como movimiento social y donde nuestras identidades se desarrollan libremente. El feminismo autónomo constituye para nosotras una de las fuentes valiosas de develamiento de nuestro ser y hacer en cada uno de nuestros pueblos. Junto a otras hermanas latinoamericanas, hemos logrado separar lo que es el feminismo de la tecnocracia de genero y esa es una lucha historicamente valiosa que a significad arrancar de las fauces del patriarcado al feminismo que corria el peligro de se eglutido y manipulado."

Contactez Mujeres Creando at Casilla
12806, La Paz, Bolivia;
creando@ceibo.entelnet.bo

Tom Kruse
http://www.americas.org/News/Features/199906_Gay_Rights/bolivias_mujeres_creando.htm

[Extrait de www.infoshop.org, traduit par Nicolas Phébus]

Agence de presse A-Infos
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