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Le PQ, ce n'est pas la gauche

vieuxcmaq, Dimanche, Juin 17, 2001 - 11:00

Jacques Létourneau (Louis-Serge.Houle@csn.qc.ca)

Le débat sur la gauche fait rage depuis quelques semaines au Québec. À un tel point que les reportages se succèdent dans la presse, obligeant même les partis politiques traditionnels à y prendre part. Certaines déclarations ont de quoi surprendre. En particulier celles des chefs du PQ et du PLQ qui ne veulent pas être en reste. Surtout au cours d'une année électorale.

Montréal, le 31 mai 2001 - Le débat sur la gauche fait rage depuis quelques semaines au Québec. À un tel point que les reportages se succèdent dans la presse, obligeant même les partis politiques traditionnels à y prendre part. Certaines déclarations ont de quoi surprendre. En particulier celles des chefs du PQ et du PLQ qui ne veulent pas être en reste. Surtout au cours d'une année électorale.

Le Parti québécois, ce n'est pas la gauche. Il ne l'a jamais été. Ou si peu. Certes, dès son arrivée à l'Assemblée nationale en 1976, il a adopté des lois ouvrières et progressistes. Des lois nécessaires, comme celle interdisant les briseurs de grève, pour civiliser les relations de travail et les conflits. Des lois pour lesquelles des travailleuses et des travailleurs se sont battus, se sont faits battre, parfois, sur les lignes de piquetage par des agents de sécurité embauchés par des patrons sans vergogne ou par des scabs.

Mais c'était il y a 25 ans. Aujourd'hui, que retenons-nous du PQ au pouvoir. Un gouvernement qui, tout au long de ses quatre mandats, a voté pas moins de 40 lois spéciales pour forcer le retour au travail de travailleuses et de travailleurs qui, utilisant le moyen de pression ultime, tentaient d'améliorer leurs conditions de travail et de vie.

Au cours du seul mandat sous la direction de Lucien Bouchard, huit lois spéciales ont été adoptées sous prétexte que l'économie du Québec ne pouvait souffrir d'être perturbée par des conflits de travail.

Un parti de gauche, même au pouvoir, n'agit pas ainsi. Un parti de gauche, même au pouvoir, ne met pas en péril l'ensemble des outils collectifs, comme les programmes sociaux, les services de santé et d'éducation, pour répondre aux pressions d'agences de cotation et d'institutions au seul service des financiers, comme la Banque mondiale. Un tel gouvernement ne ferme pas des hôpitaux sans s'assurer de la continuité des services et n'exclut pas des milliers de personnes du soutien minimal que représente l'aide sociale pour atteindre l'équilibre budgétaire. Il ne ridiculise pas les revendications du mouvement des femmes pour réduire la pauvreté, en haussant de 10 cents seulement le salaire minimum après l'avoir gelé 27 mois durant. Un gouvernement progressiste ne permet pas la destruction de nos forêts en permettant, voire encourageant, les coupes à blanc.

Le gouvernement péquiste aurait pu se distinguer des autres gouvernements néolibéraux des Amériques en refusant de participer au détournement démocratique que représentait le Sommet des Amériques : il aurait pu refuser d'être un acteur de premier plan dans la mise en place de mesures répressives, sans précédent au Québec, pour tenter d'empêcher un point de vue différent de s'exprimer ; il aurait pu décider de rendre publics les textes de négociation conduisant à la zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).

Il n'a rien fait de cela. Il n'a pas agi comme un gouvernement de gauche. Sous la gouverne du PQ, l'État québécois s'est montré aussi servile à l'égard du pouvoir de l'argent que n'importe quel gouvernement de droite.

Une gauche qui affiche ses points de vue
Pourquoi, tout à coup, parle-t-on autant de la gauche. Deux événements récents expliquent ce regain pas si inattendu qu'il peut paraître au premier abord. La négociation entourant la création de la ZLEA a suscité un regain de la mobilisation, et pas seulement chez les jeunes, que nous n'avions pas vu depuis longtemps au Québec. Le projet lui-même de lever toutes les entraves au commerce, au détriment de l'environnement, des conditions de travail et des institutions démocratiques, notamment, est la source d'une profonde opposition qui n'est pas à la veille de s'amenuiser. Au contraire.

Et il y a Mercier. Le résultat de l'élection partielle dans cette circonscription, surprenant pour certains, est une victoire importante pour les forces progressistes québécoises. En accordant près du quart des voix exprimées (24,2 %) au candidat indépendant Paul Cliche, l'électorat de Mercier a soulevé l'espoir chez des milliers de personnes de voir émerger une alternative politique aux deux partis traditionnels.

C'est d'ailleurs du fait de ce résultat que M. Landry a déclaré que son parti représentait la gauche. C'est ce même résultat qui a influencé le Parti libéral du Québec, suffisamment en tout cas pour qu'il se dise favorable à un barème plancher à l'aide sociale. L'opportunisme est le propre du politicien, pourrait-on dire. Et ils ne sont pas nombreux à voir autre chose que de la récupération dans l'annonce du PLQ.

La campagne électorale dans Mercier et, surtout, son résultat ont donc joué un rôle majeur dans le débat sur la gauche. Ils ont forcé les deux principaux partis à prendre position et à faire de la surenchère sur le thème des mesures sociales.

Ce que Mercier a aussi démontré, c'est le pluralisme des opinions qui veut s'exprimer hors des cadres du bipartisme. La réforme du mode de scrutin en faveur du vote proportionnel figure dans le programme du PQ. Il doit, sans délai, appliquer ses propres orientations en ce domaine car la population, à n'en point douter, perd de plus en plus confiance à l'égard des institutions politiques.

Sans le mode de scrutin proportionnel, qui permet l'émergence d'idées novatrices reflétant l'opinion des courants qui cohabitent au sein de la population, il sera très difficile de protéger nos acquis sociaux et nos conditions de travail qui sont mis à mal par l'ensemble des politiques néolibérales, y compris celles créant la ZLEA.

Les classes populaires et ouvrières doivent aussi être représentées au sein de nos institutions politiques. Et il ne faut diminuer l'impact qu'aurait la présence de quelques députés de gauche à l'Assemblée nationale. Lorsqu'on voit toute la place accordée à un député provenant d'un parti somme toute sans grande envergure, M. Mario Dumont, dans la presse québécoise, on ne peut que rêver à l'influence qu'auraient quatre ou cinq députés représentant des partis réellement progressistes sur la vie démocratique québécoise.



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