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Charte québécoise des droits et libertés de la personne

vieuxcmaq, Mardi, Mai 1, 2001 - 11:00

Patricia Julien (flash1820@hotmail.com)

Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi
Considérant que le respect de la dignité de l’être humain et la reconnaissance des droits et libertés dont il est titulaire constituent le fondement de la justice et de la paix

Considérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques destinés à assurer sa protection et son épanouissement

Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi
Considérant que le respect de la dignité de l’être humain et la reconnaissance des droits et libertés dont il est titulaire constituent le fondement de la justice et de la paix

SOMMET DES AMÉRIQUES, 22 AVRIL 2001 :

Dimanche matin, 8 heures, l’îlot fleuri se repose des festivités de la nuit. Tout est calme et paisible. Certains dorment, d’autres discutent autour des dernières braises du feu de joie. A la cuisine, on s’affaire déjà à préparer la nourriture pour des centaines de manifestants. Moi, à l’abri de la pluie sous le viaduc, j’attends avec mon ami qu’on vienne nous chercher pour retourner à la maison près de ma fille et de ma famille. Je viens de passer deux jours d’une intensité incroyable à manifester pacifiquement, à observer et à solidariser avec tous les gens de la planète.

1. Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de sa personne.

Tout à coup, des fourgonnettes blanches arrivent et des dizaines de policiers débarquent, courent et crient aux gens présents de se mettre au sol. Je suis assise et regarde avec des yeux ébahis ce qui se déroule autour de moi. Je fais des signes de « peace » aux policiers, croyant honnêtement qu’on ne m’arrêtera pas. Les cuisiniers se cachent dans la cuisine mais les forces de l’ordre les sortent et les jettent par terre. On ne me demande rien mais un policier me saisit violemment par le bras et me projette au sol deux mètres plus loin. Mon visage est en sang, je ne comprends plus rien. Le policier ne me lit pas mes droits, il ne s’identifie pas et m’attache les mains très serrées dans le dos. Je suis en état d’arrestation pour motif d’attroupement illégal. Direction la centrale de police de Québec.

Arrivée là-bas, tout se déroule dans l’anarchie. Les policiers n’ont pas les bons formulaires, ils n’ont pas d’encre pour les empreintes et pas de femme policière pour nous fouiller; elle arrivera quinze minutes plus tard. A l’extérieur, les agents de la paix se félicitent de leur bonne prise, de leur bonne chasse ,se demandant réciproquement combien ils en ont attrapé.

Mises deux par cellule, nous nous retrouvons à être une quinzaine de filles. Une traversait l’îlot fleuri pour se rendre au restaurant en face, une autre venait se réchauffer avant de retourner vers Montréal, une autre était à la cuisine et moi j’attendais mes amis. Nous passerons 20 heures enfermées dans ces cellules, tous nos droits fondamentaux bafoués.

29. Toute personne arrêtée ou détenue a droit, sans délai, d’en prévenir ses proches et de recourir à l’assistance d’un avocat. Elle doit être promptement informée de ces droits.

25. Toute personne arrêtée ou détenue doit être traitée avec humanité et avec le respect dû à la personne humaine.

Cela a pris 14 heures avant que nous recevions le droit de téléphoner à un avocat. Pendant tout ce temps, on nous répondait être trop occupé pour répondre à notre demande.. Pendant 14 heures, personne à l’extérieur ne savait où nous étions. Ma mère a téléphoné à l’hôpital, on lui a répondu que j’y avais reçu des soins mais que j’étais repartie et qu’ils ne pouvaient lui en dire plus. Dans les postes de police, on lui a répondu qu’ils ne pouvaient rien lui dire. Imaginez-vous l’angoisse que ma mère a vécu pendant tout ce temps ?

6 heures avant d’avoir accès à des soins médicaux. Ma plaie étant trop refermée, je n’ai pu avoir de points de suture. Aucun désinfectant, aucune serviette pour me laver. Réponse des policiers : trop occupés, pas le temps.

5 heures avant que ma compagne de cellule, maniaco-dépressive ait droit à avoir ses médicaments. Nos bagages avaient été transférés à la prison d’Orsanville.

La nourriture : au pain sec et à l’eau.

- 6 heures avant qu'on nous donne à manger : 2 rôtis et un verre d’eau.

- 6 heures plus tard, on nous redonne à nouveau deux autres rôtis beurrés et un thé.

- L’eau a été coupée dans nos cellules pendant un temps indéterminé parce qu’un dégât avait été fait du côté des hommes. Alors, ils avaient décidé de couper l’eau à tout le monde. Après que nous aillons crier que c’était un besoin vital et que nous allions prendre tous leurs numéros de matricule en note, ils ont fini par la rétablir.

Pendant tout ce temps, une incroyable solidarité carcérale s’est créée entre nous. Durant des heures, nous avons frappé musicalement sur les murs et sur nos barreaux. Nous avons crié et chanté notre droit à un avocat, à des soins médicaux. Aucun policier n’est venu. Une d’entre nous aurait pu mourir, qu’ils ne seraient peut-être pas venus. Leur seule réaction pendant tout ce temps : rire de nous. Oui, dans leur bureau à côté, où ils étaient si occupés, ils se riaient de nos droits, de notre rage et de notre désespoir. Ils ne réagissaient verbalement que lorsque nos propos devenaient trop haineux face à cette injustice.

Dès deux heures de l’après-midi, on nous a dit que nous serions transférées à Orsanville et que de là-bas nous pourrions téléphoner à un avocat. Mais les autobus sont venus, les autres prisonniers arrivés plus tard sont partis ainsi que nos effets personnels mais nous, nous sommes demeurées enfermées sans savoir ce qui se passait.

Vers 22 heures, nous avons finalement eu le droit de téléphoner à un avocat. A 1 heure, des enquêteurs sont venus pour nous libérer et à deux heures du matin, je me suis retrouvée dehors sans vêtement chaud, sans savoir où j’étais dans la ville de Québec, sans aucun soutien.

Aujourd’hui des dizaines de personnes sont encore détenues dans nos prisons. Se sont des prisonniers politiques qu’on détient pour bien leur faire comprendre que leur idéologie dérange. Ils ont besoin de notre solidarité morale et probablement monétaire. Les médias n’ont pas dit toute la vérité et les policiers n’ont pas bien fait leur travail. Aujourd’hui, devant l’inconscience dans laquelle le peuple est maintenu, je demande à ce que justice soit faite et que plus jamais dans un pays qui se dit démocratique une telle violence gratuite soit faite à l’égard des citoyens.

Patricia Julien
Manifestante pacifique
Eco-citoyenne de la planète Terre



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