Le force de la paix agit en toute contradiction. Il ne suffisait que d'un rien pour se voir balancer, aux demi-secondes, une salve de lacrymogène... Quel calvaire que d'être policier...

Ah si j'étais policier!!!

Si j'étais policier, je flatterais mon ego. Parce que depuis trois jours, mes complices la police ont effectué une tâche colossale pour déloger les fous furieux qui luttent pour des principes aussi futiles que le droit de parole, la liberté d'expression, le droit de regard sur les affaires publiques et toutes ces petits alléats que la Démagocratie comporte. Bien qu'armés que de pierres et de bouteilles, ces émeutiers, pires que le Diable en personne, risquaient forcément de mettre la vie de quelques élus pantins en danger, justifiant par le fait même un interventionnisme pathétiquement musclé.

La plus courageuse des actions entreprises par les ordres de la force fut certainement celle qui a eu lieu samedi le 21 avril au coin St-Geneviève et St-Jean vers 17h30. Tels de véritables défenseurs de l'ordre d'établ(i)e, les policiers ont décidé d'affronter, lacrymogènes à la main, une foule de terribles manifestants, pacifiques par surcroit, qui les menaçaient de leurs doigts (sanguinaires) en signe de paix. Un geste d'une telle bravoure de la part des policiers, que certain(e)s observateurs y ont même versé quelques larmes (à moins que...).

En fait, si j'étais policier, je mourrais de honte devant tant d'abus et d'accros aux droits fondamentaux des êtres humains. En fait, le Bonnet de Québec aura su mettre en cage les ânes penseurs et les moutons verts d'armures, agissant ô nom de je ne sais trop quel idéal, alors que les gens libres ont dansé et fêté leur résistance durant la nuit de samedi à dimanche, sous l'immense viaduc de la Basse-ville (tout près de la côte du Palais). Pendant que la fête se déroulait, plusieurs moutons verts d'armures, observant (passivement!) la scène, devaient certainement se demander ce qui s'était produit dans leurs têtes pour devenir aussi dépourvu de sens moral et de justice. La véritable victoire, c'est lors de cette nuit qu'elle s'est produite.

Cette fin de semaine durant, la liberté s'est dansée alors que l'escave a matraqué...

Vincent Perron