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Violente répression policière à São Paulo

vieuxcmaq, Dimanche, Avril 22, 2001 - 11:00

Nicolas Levesque (nicolaslevesque@hotmail.com)

Dans les rues de São Paulo la répression policière envers les opposants à la ZLÉA a été singlante.

Pendant que les manifestations avaient lieu à Québec, près de mille citoyens brésiliens se réunissaient à São Paulo pour manifester leur désaccord face à la ZLÉA, sensibiliser la population sur les méfaits de cet accord de « libre »-échange et du même coup poser un geste de solidarité envers les manifestants de Québec. Le début de la manifestation s’était pourtant déroulé dans un atmosphère de carnaval avec percussionnistes, jongleurs, cracheurs de feu, déguisements et pancartes de toutes sortes signifiant l’opposition à la ZLÉA.

Mais le climat a vite dégénéré lorsque les policiers ont tenté de disperser la foule. Les manifestants qui s’étaient donnés rendez-vous sur l’Avenue Paulista, l’une des principales artères de São Paulo, avaient comme objectif de se rendre jusqu’à l’édifice de la Banque centrale du Brésil où un groupe de manifestants devait remettre aux autorités de la Banque une lettre géante expliquant pourquoi ils étaient en opposition à la ZLÉA et à la globalisation économique.

C’est vers quatorze heures en ce vendredi 20 avril que les événements ont commencé à déraper. Alors qu’aucun incident n’était encore arrivé, mis à part un trafic perturbé, la police brésilienne qui a précépitamment voulu disperser la manifestation a mis de l’huile sur le feu et provoqué le début de la violence. Jusqu’à ce moment le millier de manifestants présents constitués d’arnarchistes, de punks mais pricipalement d’étudiants pacifiques en étaient à la moitié de la marche qui devait les mener jusqu’à la Banque centrale. La répression policière a par contre empêché les manifestants d’atteindre leur objectif de remettre la lettre géante.

Les policiers ont chargé une première fois sur les manifestants lorsque ceux-ci ont commencé à traverser l’Avenue Paulista pour s’approcher de l’édifice de la Banque centrale. Une trentaine de policiers, sans leadership apparent, plus anarchique que les manifestants eux-même peut-être, ont foncé vers la foule de manifestants. La police brésilienne, qui a la réputation de manquer de préparation, a fait honneur à sa réputation.

Les policiers équipés de matraques, de boucliers et de casques ont réprimé sévèrement les manifestants qui se trouvaient sur leur passage, peu importe que ceux-ci aient ou non commis d’acte criminel ( à moins qu’une manifestation pacifique soit considérée comme un acte criminel au Brésil ). Frappant tout sur leur passage et utilisant des gaz lacrymogènes, les policiers ont réussis à disperser les manifestants, dont quelques-uns ont répliqué en lançant des pierres aux policiers.

Par la suite, une partie des manifestants dispersés se sont rassemblés de nouveau face à la Banque centrale. Demeurant pacifique pendant près d’une heure, certains tentaient même de disperser la manifestaion avant que d’autres événements violents se produisent. Un officier de police s’est offert pour « négocier » leur droit à manifester. Les manifestants se sont alors approchés du premier groupe de policiers qui avait initié la première vague de répression pour demander des explications sous l’oil des journalistes. C’est alors que les policiers, sans avertissement, se sont mis à frapper de nouveau. La deuxième vague de répression a été plus sévère que la première, d’autant plus que les renforts d’une centaine de policiers étaient arrivés entre temps. Ils ont frappés sans discernement, même sur les journalistes qui s’étaient aventuré un peu trop près de l’action… c’est le cas de l’auteur de ces lignes.

Et puis les policiers ont foncé vers l’immeuble de la Banque centrale. C’est à cet endroit que les coups ont été les plus durs, d’autant plus que les manifestants se sont retrouvés coincés dans les marches de l’édifice entre les gaz lacymogènes et la police, sans pouvoir se sauver des coups des policiers. Pris de panique certains manifestants s’enfuyaient à travers les fontaines. C’est à partir de ce moment qu’une minorité de manifestants, visiblement préparé pour l’affrontement, a commencé à lancer des roches contre les policiers mais particulièrement contre les vitrines des édifices de Itau et de la CEF (deux banques) et de deux restaurants de fast-food, le Bob’s et l’emblèmatique McDonald. C’est lorsque la troupe de choc de la police est arrivée, équipé d’armes de gros calibres, que les manifestants se sont dispersés défénitivement.

Résultat
Résultat : plusieurs dizaines de blessés du côté des manifestants (plus de 60 repertoriés), certains gravement avec des fractures et des blessures ouvertes. Deux policiers ont également été blessés après avoir été atteints par des pierres. Selon les chiffres officiels de la police, 54 arrestations ont eu lieu, arrestations qui paraissaient plus arbitraires qu’autre chose. Certains manifestants ont aussi été maltraités une fois incarcérés.

Même s’il est clair qu’aucun acte violent n’avait encore été perpétré par les manifestants lorsqu’ils ont commencé la répression, les policiers soutiennent qu’ils n’ont pas initié la violence. « Nos policiers n’ont pas provoqué, ils ont réagi », maintenait un officier brésilien lorsque interrogé par les journalistes, dont la plupart avaient été témoins du début des événements.

Site de Indymedia au Brésil. Plusieurs articles en anglais et portugais ainsi que des photos sur la manifestation anti-ZLEA et la repression policiere de Sao Paulo.
brasil.indymedia.org


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