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"Prévoir l'imprévu", mais il y a des limites

vieuxcmaq, Lundi, Avril 16, 2001 - 11:00

Jonathan Leclerc (africajo@hotmail.com )

À Québec, les résidents de l'intérieur du périmètre reçoivent leur droit à circuler librement dans la ville, le fameux laisser-passer. Pendant ce temps les citoyens "libres", de l'autre côté de la clôture risque tout de même de subir des contrôles policiers. La sécurité pourrait coûter cher à la liberté.

Depuis quelques semaines, tous les citoyens qui vivent dans le périmètre sont priés de s’enregistrer au quartier général de la gendarmerie royale du Canada. Le but de l’activité pour ces gens est de recevoir ce qui se qualifierait de permis de circuler librement entre le périmètre de sécurité et le reste de la ville. Les gens qui seront inscrits ne devraient pas avoir de difficulté à poursuivre leurs activités régulière, selon les policiers, mais avec une surveillance déjà très présente, à une semaine du Sommet des Amériques, qu’est-ce qui attend les citoyens de Québec?
Raymond Maranda a reçu, il y a quinze jours, son laisser passer qui ne contient que son nom et un numéro d’identification qui lui permettront de traverser le périmètre par les sept accès doubles ou les trois accès pour piétons. Voici la seule information qu’il détient au sujet de son droit à circuler, pour ce qui est de la fluidité du quotidien à l’intérieur des clôtures rien n’est assuré. Aucune information n’est venue compléter celle que les médias ont véhiculé selon Raymond.
Différentes rencontres ont été organisées entre les policiers et les citoyens, mais l’information qui y a été délivrée ne satisfait pas les gens qui devront subir les contraintes de cette sécurité. Klervi Thienpont-Lavallée réside dans le quartier St-Jean-Baptiste et elle a assisté à une assemblée au mois de mars. " Ils n’ont rien dit, sauf ce qui paraît dans les journaux. On a posé plusieurs questions, mais les policiers répondaient rarement ou disaient que l’information n’était pas disponible. Moi je sens qu’ils ont des choses à cacher et au lieu d’être chez-moi pendant le Sommet, je vais descendre manifester avec les gens. "
Du côté policier, le sergent Normand Houle de la GRC affirme que les dispositifs de sécurité envisagés de même que les 6000 policiers présents ne devraient pas déranger la vie à l’intérieur du périmètre. " Les services seront maintenus et il n’y aura pas de contrôle particulier appliqué aux citoyens, il n’y aura que la vérification des laisser passer."
Le sergent Houle se fait rassurant, alors qu’au bureau de la sécurité du Sommet des Amériques une dame informe un citoyen inquiet (en l’occurrence moi-même) qu’il y aura des caméras de surveillance à l’intérieur du périmètre et que des patrouilles surveilleront les allers et venus des gens afin de repérer d’éventuels risques. Elle affirme aussi qu’à l’intérieur du périmètre de même qu’à l’extérieur, des contrôles de citoyens seront exercés par les policiers. Selon cette dame de la sécurité du Sommet des Amériques, les policiers n’ont pas le choix, car " nous ne savons pas ce qui va arriver et nous devons prévoir l’imprévu. " Donc, elle certifie que les citoyens doivent s’attendre à des contrôles d’identification sur toute personne qui pourrait éveiller un doute ou répondre à une description et que cette pratique est raisonnable, même en plein après-midi une semaine avant le Sommet.
Le 12 avril, Dominic Renault était au Salon du livre de Québec pour le travail et à sa sortie du Palais des Congrès, où se déroulait l’événement, trois hommes l’ont suivi. " Sur le coup je n’ai pas vraiment réagi, je les ai laissé faire, mais ils m’ont encerclé pour me demander de m’identifier. " Les trois policiers en civils lui ont montré leurs insignes, en échange Dominic a dû fournir son permis de conduire et sa carte d’assurance maladie. " Je n’ai pas remarqué leurs noms ou de quelle police ils étaient, mais je sais qu’ils ne parlaient pas un bon français, ils étaient anglais. " Dominic n’a pas de dossier criminel et aucune raison d’être suspect d’autant plus que cet incident s’est produit à 14h 30. " Je n’ai pas vraiment posé de question, mais ils m’ont dit que c’était de la prévention. "
Normalement les droits et libertés des canadiens ne permettent pas ce genre de contrôle et une personne peut refuser de s’identifier. Par contre, les policiers ne se laissent pas intimider par les droits des canadiens et très souvent ils vont répondre au refus en disant que le citoyen correspond à la description d’un criminel, ce qui oblige l’identification ou " justifie " une arrestation. Plusieurs membres de l’Association étudiante du Cégep de Limoilou, par exemple, ont déjà été victimes d’une telle tactique.
Dans ce genre de situation, il est intéressant de se rappeler les deux objectifs qui orientent le travail des policiers selon le site officiel du Sommet des Amériques :
" 1-Assurer la pleine sécurité de tous, délégués, visiteurs et résidents.
2-Minimiser autant que possible les effets négatifs sur la vie des gens, leurs déplacements ainsi que l’expression démocratique des personnes et des groupes. "
" Prévoir l’imprévu " : si les gens doivent s’identifier aux contrôles policiers une semaine avant le Sommet, il est tout à fait normal de se poser des questions sur ce que devront subir les citoyens de Québec à l’intérieur ou l’extérieur du périmètre et il semble qu’aucune réponse ne soit envisageable avant le 23 avril.

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