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600 Brésiliens empêchés de se rendre à Buenos Aires

vieuxcmaq, Vendredi, Avril 13, 2001 - 11:00

Lévesque Nicolas (nicolaslevesque@hotmail.com)

Pendant que des milliers de personnes manifestaient à Buenos Aires contre l’avènement de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), 600 Brésiliens se rendant à Buenos Aires pour participer à cet acte de protestation se sont vu bloquer l’entrée de l’Argentine. Prétexte des autortés de l’Argentine : les passagers des autobus n’étaient pas des touristes. Et les négociateurs de la ZLÉA, provenant du reste de l’Amérique, qui étaient présents à Buenos Aires au même moment, y étaient–ils pour faire du tourisme? Un signe de plus que la globalisation se fait à sens unique.

Pendant que des milliers de personnes manifestaient à Buenos Aires contre l’avènement de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), 600 Brésiliens se rendant à Buenos Aires pour participer à cet acte de protestation se sont vu bloquer l’entrée de l’Argentine. Prétexte des autorités de l’Argentine : les passagers des autobus n’étaient pas des touristes. Et les négociateurs de la ZLÉA, provenant du reste de l’Amérique, qui étaient présents à Buenos Aires au même moment, y étaient–ils pour faire du tourisme? Un signe de plus que la globalisation se fait à sens unique.

Au matin du 6 avril, 19 autobus avec 480 Brésiliens à bord ont été bloqués à Paysandú à la frontière de l’Uruguay et de l’Argentine et quatre autobus supplémentaires, avec 120 passagers, se sont vus refuser le passage à Uruguaiana, à la frontière du Brésil et de l’Argentine. « Depuis que le Mercosul existe, les habitants des quatre pays membres peuvent passer d’un pays à l’autre seulement en présentant une carte d’identité. D’ailleurs c’est ce qui est arrivé lorsqu’on a traversé la frontière du Brésil et de l’Uruguay, mais une fois à la frontière avec l’ Argentine, les Argentins ont décidé de changer les règles », explique Felipe Rodrigues Baltazar, étudiant de 17 ans qui était à bord de l’un des autobus interdits d’accès.

Ce convoi d’autobus avait été organisé par la CUT, centrale syndicale brésilienne. Parmi les passagers, des syndicalistes, des étudiants, des membres de mouvements sociaux ou des militants de partis politiques, se rendant tous à Buenos Aires avec l’intention de manifester pacifiquement leur opposition à la ZLÉA. « Les autorités argentines ont simplement présenté l’argument que nous n’étions pas des touristes et que, du fait, nous ne pouvions pas entrer en Argentine, raconte Quintinho Severo, président de la CUT de l’État de Rio Grande do Sul. C’est l’argument qu’ils ont trouvé pour nous empêcher d’entrer!»

Les douaniers ont retenu les autobus brésiliens pendant quelques heures. « Ils nous ont d’abord exigé nos papiers d’idendité et comme tout était en règle ils ont réclamé que chacun présente 50 dollars pour entrer en tant que touriste. Il y avait près de 500 personnes, parmi elles des personnes avec un faible revenu qui n’avaient pas cet argent. Mais, de toute façon, une fois qu’on a réuni les gens qui avaient cet argent, leur argument a changé », poursuit Quintinho. Les policiers de la Gendarmerie nationale ont même forcé quelsques-uns des passagers à signer une déclaration comme quoi ils n’étaient pas des touristes mais des marginaux, tout en menaçant de prison ceux qui refusaient.

Les organisateurs du convoi s’attendaient à connaître des difficultés pour entrer en sol argentin mais ne croyaient pas faire faceà un refus catégorique. Les organisateurs avaient même demand_________ à l’ensemble des participants d’avoir des papiers en règle, avec par exemple des preuves de vacination contre la fièvre jaune. Ce qui n’était pas suffisant aux yeux des douaniers argentins. « Les autorités argentines ont tout simplement pris une décision politique d’empêcher notre présence à la manifestation de Buenos Aires, rien à voir avec le fait qu’on soit des touristes ou non », explique Quintinho.

Même si un groupe de délégués de la CUT a tenté de négocier avec les autorités argentines, rien n’a fonctionné. « Les autorités argentines se disaient ouvertes aux négociations mais en fait ils ne faisaient que gagner du temps pour nous empêcher de se rendre à temps à la manifestation de Buenos Aires », soutient Felipe. Lorsqu’il a été évident qu’aucun des Brésiliens ne réussirait à entrer en Argentine, le groupe bloqué à Paysandú a organisé deux manifestations symboliques avant de retourner au Brésil. D’abord une manifestation devant le poste frontière, avec une forte présence de policiers et gardes armés, et une seconde devant le consulat argentin à Paysandú. Au consulat les manifestants ont réussi à obtenir du consul une justification par écrit du refus de autorités argentines.

La situation est absurde aux yeux de Claudio Hiran, un militant des droits humains qui a pu quant à lui se rendre par avion à Buenos Aires pour participer aux actes de protestaion. « C’est totalement ironique puisque le Mercosul doit supposément consister à abolir les douanes. D’un côté, à Buenos Aires, la police protège les négociateurs de la ZLÉA réunis à l’hotel Sheraton, un endroit privé, alors que de l’autre côté la même police bloque à la frontière, un endroit publique, des gens qui veulent poser un geste de solidarité. Ils empêchent l’intégration de la solidarité et protège l’intégration économique. »

Pendant ce temps à Buenos Aires

Sans la présence des délégations brésiliennes, des manifestations anti-ZLÉA ont malgré tout eu lieu à Buenos Aires le 6 avril. L’une organisée par la CGT (centrale génerale des travailleurs) a réunie plus de 6000 personnes, manifestaion qui s’est déroulée sans anicroche. Un seconde manifestation organisée par la CTA (Centrale des travaillleurs de l’Agentine) a réuni plus de 8000 personnes. Cette manifestation consistait en une marche de cinq kilomètres qui partait du Congrès argentin jusqu’à l’hotel où étaient réunis les négociateurs de la ZLÉA.

Une fois devant l’hotel, quelques événements ont perturbé la manifestation quand une infime partie des manifestants ont commencé à lancer des coktail molotov et des pierres et que la police à riposter avec des gaz lacrymogènes. Ce qui a forcé les manifestants à fuire en vitesse. Devenu un symbole par excellence du capitalisme prédateur, et tout simplement victime de sa popularité, un restaurant Mc Donald qui se trouvait sur le chemin des manifestants en fuite a vu ses vitres fracassées. Mais, fait cocasse, les gaz lacrymogènes lancés par les policiers contre les manifestants ont fini par perturbés davantage les négociateurs de la ZLÉA enfermés dans l’hotel Sheraton, lorsque le vent s’est mis de la partie et a poussé les gaz vers les conduites d’aération de l’hotel…

« Malgré ces événements je crois que les manifestations ont été positives, spécifiquement en raison de l’appui que la population a donné aux manifestants tout au long de la marche, raconte Claudio Hiran. Je crois que l’un des gains des manifestations de Buenos Aires est que la pression de l’opinion publique a forcé les négociateurs à abandonner l’idée de 2003 pour la mise sur pieds de la ZLÉA, ils visent maintenant 2005. C’est une victoire. Pour la suite, jusqu’à 2005, la mobilisation de la population devra s’amplifier pour bloquer défénitivement ce projet. » Quintinho Severo croit également que ces manifestations auront eu un impact bénéfique sur l’opinion internationale. « Les représentants des 34 pays ne pourront pas retourner dans leur pays en niant la vision des manifestants », prétend-il.

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