Québec (CMAQ) – C’est par un temps doux comme la liberté qu’une foule bigarrée d’environ 350 personnes a marché pacifiquement du Grand Théâtre à la Place d’Youville pour dénoncer l’atteinte aux libertés fondamentales que constitue le périmètre de sécurité prévu pour le Sommet des Amériques.

Québec (CMAQ) – C’est par une journée belle comme la liberté qu’une foule bigarrée d’environ 350 personnes a marché pacifiquement du Grand Théâtre à la Place d’Youville pour dénoncer l’atteinte aux libertés fondamentales que constitue le périmètre de sécurité prévu pour le Sommet des Amériques.

La manifestation organisée par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) se voulait une procession funèbre. En tête de cortège, des porteurs et porteuses ont acheminé vers la Place d’Youville trois cercueils représentant «les chers disparus», à savoir le droit de manifester, le droit de circuler et la liberté d’expression. Une élégie a été prononcée à la mémoire des moribons par un faux prêtre aux préoccupations démocratiques bien réelles.

Pour le Compop, même si le périmètre de sécurité ne sera installé que pour trois jours, il est important de réaliser qu’il s’agit tout de même d’une atteinte grave aux libertés fondamentales. L’organisme rappelle que ces droits ont été acquis de haute lutte dans notre société et que ce sont eux qui différencient la démocratie d’un État policier. «Ce n’est pas anodin que l’on suspende la Charte des droits et libertés dans le centre-ville de Québec», a souligné le comité, qui assimile la surenchère sécuritaire entourant le Sommet à de l’intimidation.

«Les autorités auraient pu se contenter de protéger les abords des bâtiments pour assurer la protection des chefs d’États. Mais leur but semble plus de faire une zone sans contestation pour donner l’impression que tout se passe bien», estime pour sa part Sébastien, un des manifestants.

UNE MANIF JOYEUSE

De nombreuses organisations qui préparent la contestation du Sommet à Québec ont répondu à l’appel du Comité populaire. Ainsi, le Comité d’accueil du Sommet des Amériques (CASA) et des groupes membres d’OQP 2001, tel l’Association des droits sociaux du Québec métroplitain, ont donné du leur pour organiser la procession funèbre. Un autobus mobilisé par la Convergence de luttes anticapitalistes (CLAC) est même venu de Montréal pour appuyer l’action de leurs camarades.

Dans la foule on pouvait apercevoir de nombreux enfants, des personnes de tous les âges et des représentantEs de plusieurs organisations venuEs manifester en tant que simples citoyenNEs.

Bien que la majorité des passantEs sur la rue St-Jean ce jour-là ne semblait pas être précoccupée ou même au fait de la situation que la marche dénoncait, certainEs ont joint la manifestation ou exprimé leur support.

« J’appuie totalement les manifestants, ces gens témoignent de l’oppression, explique Kadija Perreault, une citoyenne du quartier retardée dans ses emplettes par le passage de la procession dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste. J’attends avec beaucoup d’appréhension ce qui s’en vient au Sommet en raison de l’information pessimiste que transmettent les médias. Il s’agit poutant d’une occasion légitime pour manifester, pour montrer des valeurs. Mais les médias ne montrent que le côté négatif. »

Sans doute aidée par le temps radieux, l’atmosphère était à la fête malgré le thème funéraire, si bien qu’au lieu de se disperser en vitesse une fois son devoir accompli, une bonne partie de la foule s’est attardée Place d’Youville, profitant du soleil et de l’air vivifiant. Tout près, un policier passait le temps dans son auto-patrouille en lisant le journal d’un groupe anarchiste local impliqué dans la manifestation. Sans doute voulait-il parfaire son éducation politique…