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Du Super Bowl jusqu'à l'État guerrier : W. Bush et sa campagne de terreur

vieuxcmaq, Samedi, Février 24, 2001 - 12:00

Julien Chapdelaine (chappahc@hotmail.com)

Les Américains étaient à la fête en cette journée mondiale du ballon oval. Ce spectacle incontournable nommé le " Super Bowl " est l'aboutissement sportif le plus couru de la planète après le Mundial de soccer. Lors de cette finale du Super Bowl, les Américains nous ont rappelé leur " victoire " lors de la guerre du Golf en présentant, entre autres, le F-117A NIGHTHAWK survolant le stade de Tampa Bay. Ce " chasseur furtif d'attaque de précision " qui vaut la modique somme de 43 millions de dollars U.S. a participé à plus de 1 270 missions lors de la guerre du Golf, et ce, avec ses 42 engins. Suivant de près le F-117A, cinq F16 en formation rapprochée continuèrent la parade militaire sous les regards passionnés des amateurs de football, mais surtout du Général Norman Schwarzkopf, haut responsable de ladite guerre, accompagné de ses assassins pour qui cette fête était organisée.

Du Super Bowl jusqu'à l'État guerrier : W. Bush et sa campagne de terreur

28 janvier 2001. Les Américains étaient à la fête en cette journée mondiale du ballon oval. Ce spectacle incontournable nommé le "Super Bowl" est l'aboutissement sportif le plus couru de la planète après le Mundial de soccer. Pour avoir succombé à la tentation, je peux vous affirmer qu'il y avait bien une partie de football opposant les deux meilleures équipes de la ligue. Mais le gagnant, voire la gagnante, n'est pas l'équipe des Ravens comme tous les médias, et même tous ceux qui ont écouté le match peuvent l'affirmer. En réalité, celle qui s'est proclamée gagnante en ce dimanche soir s'amuse autrement.

En fait, elle célébrait ce dimanche son triomphe d'avoir jadis réussi à battre l'adversaire sur son propre territoire. Bien que mes connaissances sportives sont nulles, je me rappelle que la finale se déroulait dans le sable, près de Bagdad, une ville du Moyen-Orient située en Irak.

Lors de cette finale du Super Bowl, les Américains nous ont rappelé leur " victoire " lors de la guerre du Golf en présentant, entre autres, le F-117A NIGHTHAWK survolant le stade de Tampa Bay. Ce " chasseur furtif d'attaque de précision " qui vaut la modique somme de 43 millions de dollars U.S. a participé à plus de 1 270 missions lors de la guerre du Golfe, et ce, avec ses 42 engins. Suivant de près le F-117A, cinq F16 en formation rapprochée continuèrent la parade militaire sous les regards passionnés des amateurs de football, mais surtout du Général Norman Schwarzkopf, haut responsable de ladite guerre, accompagné de ses assassins pour qui cette fête était organisée.

Du bouclier anti-missiles jusqu'au discours inaugural de W

N'est-ce pas une coïncidence si cette fiesta militaire concorde avec le projet de bouclier anti-missiles (le NMD, National Missile Defense) que chérit depuis longtemps le nouveau président des États-Unis Georges W. Bush ? Bien que son secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, confia que le NMD " n'est une menace pour personne " lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, il s'empressa de conclure que " personne ne doit s'en inquiéter, à part ceux qui voudraient menacer d'autres " .

Or, ce projet de bouclier anti-missiles viole le traité ABM de 1972 qui interdit le déploiement de tout système anti-missiles balistiques protégeant un pays entier, ce qui choque les autorités russes, ces dernières menaçant de ne plus respecter les accords sur le nombre limite de missiles à longue portée si Washington n'abandonne pas le projet. Logiquement, W ne lâchera pas prise avec son projet de bouclier, ce qui forcera Moscou, entre autres, à se compromettre dans le pacte de 1972, donc de justifier davantage la poursuite du projet américain; projet qui recevra l'appui discret du Canada, digne chien en laisse du maître américain.

Cette logique guerrière fait partie intégrante des priorités de W, bref, ce sur quoi, entre autres, il a été poussé au pouvoir par le peuple américain… En fait, si on observe le discours inaugural de W, Washington semble loin d'écarter l'idée d'éventuels conflits militaires. Au contraire, les États-Unis, et leur nouvel homme le plus puissant du monde, annoncent " qu'ils feront preuve de détermination ", qu'ils " répondront à l'agression et à la mauvaise foi par la détermination et la force ", que " les ennemis de la liberté et de notre pays ne doivent pas s'y tromper " . En clair, il s'agit d'un propos qui annonce que W est prêt à frapper et à tuer si le peuple américain est menacé de quelque façon que ce soit.

Lors de la guerre du Golfe, ce n'est certainement pas le pays en soi qui était menacé, mais bien le monopole américain sur les réserves pétrolières. Bien que quelques jours avant l'invasion des États-Unis en Irak, April Glaspie, ambassadrice américaine déclarait : " les États-Unis ne sont pas concernés par un conflit entre deux États arabes; nous n'avons pas de pacte de défense avec le Koweït ", ceci n'a pas empêché les forces militaires américaines, en coalition avec 26 autres pays, de faire débarquer, du 5 août 1990 au 24 février 1991, plus de 700 000 soldats, 4 000 chars et 1 500 avions sur la péninsule arabique. Par surcroît, depuis ce conflit qui ne les intéressait guère au commencement, le Pentagone, l'organe de guerre de l'État américain, a développé de nouvelles stratégies en matière d'intervention armée. Inspiré d'un document nommé " Bottom up Review ", les forces américaines sont dorénavant prêtes à mener simultanément deux conflits comparables à la guerre du Golfe, et ce, dans deux régions du monde séparées .

Le pétrole et le gouvernement W'$

Si on regarde l'équipe qui compose le gouvernement de W, il appert que la majorité de ces millionnaires ont fait leur fortune avec l'or noir. Tout d'abord, la famille de W elle-même s'est enrichie avec le pétrole, ce qui laisse supposer l'intérêt, mais surtout la surveillance constante, voire menaçante du nouveau gouvernement sur les activités du Moyen-Orient. Mais cela ne s'arrête pas là. Dick Cheney, actuel vice-président à la maison blanche, a dirigé pendant 5 ans la société Halliburton, spécialisée dans les services pétroliers. Une société qui lui a d'ailleurs rapporté 35 millions de dollars en septembre dernier. Son secrétaire d'État, Colin Powell, ainsi que son secrétaire d'État au Commerce, Donald Evans, ont également des intérêts pétroliers qui leur ont donné conjointement plus de 50 millions de dollars l'an passé . Bref, rien pour minimiser l'attrait, mais surtout le contrôle par le recours aux armes des États-Unis sur les pays pétroliers du Moyen-Orient.

Célébrer la victoire militaire, rappeler les actions meurtrières

Donc, revenons à ce dimanche du 28 janvier. Les symboles en présence semblent nous éclairer davantage sur les idéaux du nouveau gouvernement Bush, bref, sur les perspectives guerrières et économiques de ce dernier. D'abord, le football en soi, véritable guerre de tranchées, présuppose l'intérêt des Américains pour les luttes de pouvoir, la violence, mais surtout l'obligation sine qua non de célébrer un gagnant. Faut-il rappeler qu'il ne peut y avoir de résultat nul, autant dans le football que dans la guerre? Les Américains ont donc profité de la visibilité qu'offrait cet événement sportif pour célébrer le recours aux armes dans les situations de crise touchant de près ou de loin leurs intérêts, et étant donné l'augmentation sans cesse croissante de ces mêmes intérêts, nous risquons de voir débarquer davantage leurs forces militaires à l'avenir . Bref, un podium unique, stratégique, et qui n'a provoqué aucun remous.

Ce jour-là, les Américains n'ont ni profité de la présence des 326 médias étrangers qui diffusent ces images dans 201 pays ou régions, commentées en 26 langues et touchant plus de 800 millions d'individus, pour symboliser la paix. Au contraire, ils nous ont rappelé, entre autres, que grâce aux forces américaines, plus d'un million et demi des habitants irakiens, dont 600 000 enfants de moins de 5 ans, sont décédés suite à ces actions guerrières. Qu'à la fin de la présente journée, tout comme hier et demain, plus de 150 bambins perdront la vie, conséquence de l'embargo " pétrole contre nourriture " mis en place par l'O.N.U. Qu'économiquement, cette guerre fut la plus dévastatrice du Moyen-Orient depuis la première guerre mondiale, coûtant plus de 200 milliards à l'Irak, et ce, en pertes matérielles telles que des hôpitaux, des écoles, des routes, etc. Mais comme l'a si bien dit Madeleine Allbright à la télévision en 1996 alors ambassadrice des États-Unis à l'O.N.U., la mort d'un demi-million d'enfants irakiens était " un choix difficile, mais le prix… nous pensons que le prix en vaut le coup " .

Non. Ce jour-là, les Américains nous ont rappelé leur suprématie militaire, mais surtout jusqu'où ils sont prêts à aller pour conserver cette emprise. D'un spectacle sportif, nous sommes passés à un spectacle militaire qui est, selon moi, non loin des parades d'ogives nucléaires dans les rues de Moscou. Ce n'était qu'une partie de football, et ils en ont profité pour célébrer la mort.

Julien Chapdelaine
chap...@hotmail.com

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