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Le menu de la mondialisation

vieuxcmaq, Mercredi, Novembre 1, 2000 - 12:00

Gerard Greenfield (gjg@pacific.net.hk)

Au menu de la globalisation : riz au cari, rhum bacardi et d'autres choses
Aujourd'hui au menu, le n° 072829214 et le n° 5 663 484. Un plat populaire, du cari indien et du riz basmati ! Non, ce ne sont pas les codes barres de la caisse du supermarché ni le prix en roubles russes. Le n° 072829214 est celui de la demande de brevet sur le " cari " présentée au bureau des brevets du Japon plus tôt cette année. Et le n° 5 663 484, celui du brevet américain sur le riz basmati de l'Asie du Sud détenu par une compagnie du Texas qui s'appelle RiceTec Inc.

Aujourd'hui au menu, le n° 072829214 et le n° 5 663 484. Un plat populaire, du cari indien et du riz basmati ! Non, ce ne sont pas les codes barres de la caisse du supermarché ni le prix en roubles russes. Le n° 072829214 est celui de la demande de brevet sur le " cari " présentée au bureau des brevets du Japon plus tôt cette année. Et le n° 5 663 484, celui du brevet américain sur le riz basmati de l'Asie du Sud détenu par une compagnie du Texas qui s'appelle RiceTec Inc.

Bien qu'on connaisse le cari depuis des milliers d'années en Inde, deux Japonais agissant au nom d'entreprises alimentaires japonaises viennent de réclamer des droits de propriété sur le cari, en qualité d'" inventeurs ". Voici ce qu'ils prétendent avoir inventé : " Un mélange d'ingrédients comme l'oignon, la pomme de terre, la carotte et des coupes de viande, traité suivant une méthode conventionnelle avec de l'eau et, de préférence, des extraits d'épices comme le safran, le cumin et la coriandre. "
Le brevet va permettre aux " inventeurs " Hirayama Makoto et Ohashi Sachiyo de revendiquer des droits de propriété sur la façon de préparer le cari. En vertu de l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (APIC), le droit exclusif sur le processus de fabrication du cari détenu par ces Japonais va s'étendre aux autres pays, y compris l'Inde. Ainsi, quiconque fabriquera du cari pour le commerce devra payer des droits aux détenteurs de brevet japonais. C'est paver la voie aux entreprises alimentaires japonaises pour l'extension de leur contrôle sur l'exportation de cari précuit et conditionné dans la région.

Biopiratage

On cultive le riz basmati en Inde depuis quelques milliers d'années. Mais il y a deux ans, RiceTec Inc. a obtenu des droits exclusifs sur le riz basmati, en faisant 20 demandes, dont onze sur le plant, cinq sur la céréale, trois sur les méthodes de sélection et une sur les semences. La corporation a déjà commencé à vendre du riz " Texmati " et du riz " Kasmati " comme du véritable riz basmati. Et le remplacement des exportations de l'Inde n'est qu'un premier pas. La prochaine étape consiste à tenter d'obtenir une compensation financière des fermiers indiens qui utilisent le nom de riz basmati et à monopoliser ensuite le contrôle sur les semences et, par le recours à la biotechnologie, à s'assurer que les semences ne pourront être produites au moment de la récolte, mais devront être achetées de RiceTec Inc. Après avoir volé le riz basmati aux fermiers et à leurs communautés en Inde, RiceTec Inc entreprend maintenant de voler le riz au jasmin en Thaïlande.

Industrie de la vie

Ce sont deux exemples de la globalisation et du biopiratage. Le biopiratage implique des corporations qui utilisent les régimes de droits de propriété intellectuelle comme l'APIC de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour s'approprier le monopole du contrôle du savoir traditionnel et de la nature. Il y a désormais des milliers de brevets revendiqués sur la médecine traditionnelle et les procédés agricoles, les ressources naturelles comme l'eau et des dizaines de milliers d'espèces de plantes, et la vie animale. Les brevets sur la vie incluent les demandes de propriété sur les gènes d'organismes vivants - y compris les êtres humains.
Les corporations appellent cette biopiraterie " industrie de la vie ". Un des plus grands biopirates actuels est Monsanto, une corporation américaine qui a joué un rôle de premier plan en obtenant des brevets sur la vie, mais aussi sur la manipulation de la vie. Si bien qu'il est maintenant possible d'exercer un contrôle sur la vie et de la vendre à profit. Dans des pays comme le Pakistan et l'Inde, Monsanto s'oppose aux tentatives d'introduire des dispositions légales qui permettraient aux fermiers de conserver, d'entreposer et d'échanger des semences de façon à ne pas dépendre des semences de Monsanto, génétiquement trafiquées.

C'est ce qu'on appelle le " libre-échange"

Les lois et les règlements qui permettent à des corporations de détenir tant de pouvoir ne sont pas " naturelles " ; ne tombent pas du ciel. Les accords commerciaux, les lois et les règlements tels les accords de l'OMC sont le fait d'hommes et de femmes qui défendent activement les intérêts de ces corporations.
Pensons au rhum Bacardi par exemple. Il y a une couple d'années, le gouvernement américain a adopté une loi, appelée Helms-Burton Act, pour renforcer le blocus économique de Cuba. Elle permet aux anciens propriétaires de biens nationalisés après la révolution cubaine de poursuivre n'importe quelle compagnie étrangère qui fait affaire avec Cuba. Une de ces compagnies, française, avait une entente commerciale avec Cuba pour l'aider à exporter du rhum blanc à travers le monde. Mais cela allait à l'encontre des intérêts commerciaux de la compagnie américaine Bacardi, le plus grand producteur de rhum blanc en dehors de Cuba. Ainsi, Bacardi a empêché le rhum blanc cubain de parvenir sur le marché mondial, en poursuivant la compagnie française et en stoppant ses activités. En y regardant de plus près, on découvre que la loi Helms-Burton a été rédigée par les avocats de Bacardi.
Pour soutenir la biopiraterie des corporations américaines à l'étranger, le gouvernement des États-Unis menace régulièrement les autres pays de sanctions commerciales. De la même façon, le régime de l'APIC de l'OMC est un nouvel outil puissant, étant donné que tout pays qui essaie d'adopter des mesures légales pour stopper ces prétentions doit faire face à des sanctions commerciales. Sous cette menace, ces pays doivent " permettre " aux corporations étrangères d'usurper le savoir traditionnel et la nature. Cette " ouverture " forcée, c'est ce qu'on appelle le " libre "-échange.

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