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Lettre d'une prisonnière chilienne en solidarité avec les Cellules de Feu

Anonyme, Jeudi, Août 4, 2011 - 19:28

Mónika Caballero

Lettre de Mónika Caballero, accusée dans « l’affaire Bombes » au Chili, en solidarité avec les camarades de la Conspiration des Cellules de Feu.

En attendant le début du procès du spectacle médiatique juridico-politico-policier appelé « Caso Bombas » (l’Affaire Bombes), je romps le silence de l’arrêt domiciliaire afin d’envoyer un salut fraternel aux camarades de l’O.R. CCF qui, hier, ont vu la conclusion de leur premier procès. Des mesures d’exemplification vindicative de la part des puissants se sont fait voir dans le territoire dominé par l’État grec.

Ça peut sembler une mauvaise stratégie de la part de quelqu’un qui risque une peine de 20 ans de prison (accusé d’avoir participé à une conspiration terroriste inexistante et le placement d’engins explosifs) de solidariser avec des personnes qui plaident coupables, mais je ne veux pas entrer dans la logique des oppresseurs et regarder inébranlablement comment ils emprisonnent les guerrier-es qui affrontent cette société et qui, convaincu-es ont passé à l’action en attaquant. La solidarité avec ceux qui sont passé à l’offensive a toujours été critiquée par les pseudo-révolutionnaires qui considèrent les pratiques anti-autoritaires comme une mode de jeunesse, mais quand la guerre entraîne des coûts élevés ils prennent leur distance et se font de simples spectateurs d’une bataille qu’ils n’ont pas les ovaires ou les couilles de poursuivre. Il ne s’agit pas non plus de faire un sacrifice de groupe ou de se livrer sur un plateau à l’ennemi, mais qu’arriverait-il s’il n’y avait pas de gestes de solidarité avec ceux qui ont été frappés par le capital ? Est-il plus sûr de ne soutenir que ceux qui sont juridiquement innocent-es ? Je suis anarchiste et les lois de la société ne m’intéressent pas. La solidarité n’est pas seulement un mot grandiloquent de communiqués, c’est une pratique matérielle et concrète.

Peu importe où elles/ils se trouvent emprisonné-es les anti-autoritaires ne peuvent pas se sentir seul-es. Demain ce pourrait être trop tard…

Pour vous prisonnier-es de « l’affaire Halandri » ; je lis vos communiqués et déclarations, je fais miennes plusieurs de vos paroles et je les garde comme un trésor magnifique, sans même avoir échangé un mot je vous appelle camarades et je ressens vos longues sentences jusque dans mes os.

L’hégémonie de la puissance utilise (utilisera) les mêmes stratégies, le procès qui se déroule dans cette partie du monde est une mauvaise copie d’autres procès, le vôtre sera un modèle pour de nombreux gouvernements comme « la grande victoire contre le terrorisme » mais ces idées existent depuis la plus belle désobéissance, elles ne sont pas défaites plutôt elles se font plus fortes dans d’autres qui les portent tatouées sur la poitrine. J’imagine le visage de jouissance des gardiens de prisons de voir les corps de ces personnes dignes derrière les barreaux, la colère et le dégoût me saoule juste à essayer de me mettre à leur place. La prison, la mort et la fuite se trouvent dans l’ADN des irréductibles, c’est ce qu’il en coûte de mordre les chaînes.

Les murs et les frontières nous séparent, les idées nous unissent.

Un minime geste… J’espère qu’il vous volera un sourire en ces temps difficiles.

Je profite de cette occasion pour envoyer une étreinte de solidarité à Silvia, Costa et Billy.

Je vous offre un poème par Sandra Trafilaf, prisonnière politique de la dictature militaire de Pinochet écrite en 1984 environ.

« Les clôtures et les portes métalliques
hantent ce monde souterrain
tentent d’enfermer notre joie de vivre
et d’aimer
les lettres de mes camarades
battent
dans ce bureau de fortune
des cris et des voix dans la distance
se mêlant à leurs paroles
souvenirs confus, sombres
D’envolées tueuses
et pourtant
je continue encore m’imprégnant de luttes
et de victoires.
Je ne suis pas seule. »

Mónika Caballero,
Anarchiste en attente de procès.

P.-S. : Je remercie chaque individu et / ou collectivité qui répand chaque communiqué et permet l’interaction avec les camarades.

Traduit de l’espagnol (Liberación Total, 22 juillet) par Sabotagemedia, 1er août 2011.



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