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.42 : lancement du premier domaine de premier niveau non-officiel

Anonyme, Mercredi, Décembre 29, 2010 - 04:00

Exemple de fermeture ou première brique d'un internet ouvert ?

42, la réponse universelle à la grande question sur la vie, l'univers et tout le reste est désormais plus qu'une référence de geek. C'est aussi une extension de domaine au même titre que les .com, .fr et autres .org.

Plusieurs militants français du logiciel libre (dont Tristan Nitot, président et fondateur de Mozilla Europe) viennent en effet de lancer une initiative audacieuse, celle de tenir tête à l'ICANN, l'organisme américain qui contrôle les serveurs DNS racine (dont la neutralité est remise en cause par certains avec l'affaire Wikileaks) en lançant le premier TLD non-officiel (domaine de premier niveau) en .42.

Il est à présent possible de réserver, auprès de 42registery, des noms de domaine du style www.domaine.42, pour peu que votre site ne soit pas commercial, qu'il ne contienne pas de publicité et que votre demande soit validée par un comité de sélection.

Il s'agit, officiellement, de créer un internet ouvert, tourné vers le partage des connaissances et le logiciel libre.

Les initiateurs du projet sont conscients de l'immensité du défit qu'ils relèvent et des énormes contraintes techniques. Mais aussi des avantages que ce choix procure.

Les standards et conventions interdisent en effet l'utilisation de domaines de premier niveau contenant des chiffres, ce qui met le projet à l'abri d'un éventuel enregistrement officiel de leur domaine au niveau de l'ICANN.

Mais dans le même temps, ce choix crée des problèmes avec certaines infrastructures, logiciels ou navigateurs qui risquent par exemple, de confondre les URL de ces sites avec des adresses IP.

Pour que ces adresses soit accessibles, l'utilisateur doit apporter des configurations supplémentaires à son ordinateur, une manipulation contraignantes pour le grand public.

Pour résoudre ce problème, 42Registry soutient activement le projet du réseau Global-Anycast qui permet de partager le même bloc d'adresses IP entre plusieurs plateformes distinctes et non interconnectées directement.

Mais des voix s'élèvent déjà sur la blogosphère pour dénoncer la "fermeture sous forme d'ouverture" de ce réseau qualifié par certains d'élitistes et par d'autres de "parti pour gagner la palme d'or de la connerie 2010" (sic).

A chacun de se faire son opinion.

Source : http://www.developpez.com/actu/26408/Lancement-du-nom-de-domaine-42-par-...


 

Communiqué du 29/12/2010

Depuis un peu plus d'une semaine à l'heure où les lignes sont écrites, l'aventure .42 a pris son envol. Cette croissance est due premièrement au bouche-à-oreille. Des connaisseurs qui s'échangent les dernières nouvelles entre eux, certaines personnes populaires discutant même de la 42 Registry sur des réseaux sociaux comme Twitter. Puis vinrent quelques articles dans quelques journaux en ligne relativement connus.

Et force est de constater que les informations, à mesure qu'elles circulent, se transforment, voire deviennent erronées. Dans une certaine mesure, nous (l'équipe derrière le projet) en sommes désolés. En effet, il est bien connu qu'une personne a une forte propension à adopter le premier avis que l'on lui donne. C'est humain et presque inévitable. Cela dit, nous tentons par ce communiqué de rectifier quelques informations lues de parts et d'autres de l'Internet. En effet, nous estimons qu'il est nécessaire à la pérennité de l'expérience 42 que la communauté reste le mieux possible informée de nos activités.

Tout d'abord, nous recevons beaucoup de remarques concernant le caractère ambigu d'un TLD numérique, pouvant être confondu avec une adresse IPv4. Nous répondrons brièvement à ces remarques que, comme énoncé dans notre F.A.Q., nous interdisons les Second Level Domains (SLD) entièrement numériques (décimaux ou hexadécimaux précédés de "0x").

Ensuite, il nous est souvent reproché le fait que nous ne sommes "pas un TLD reconnu par l'ICANN", et par conséquent inaccessibles par les néophytes. Il est vrai qu'il faut actuellement configurer son système pour résoudre, d'une façon ou d'une autre, les domaines en .42. Mais c'est là que réside toute la substance de l'expérience 42. Nous tentons de démocratiser un TLD qui pour la première fois ne sera pas soumis à l'autorité de l'ICANN. Bien évidemment, cela pose de fortes contraintes techniques (lesquelles sont décrites succinctement dans la F.A.Q.). Mais nous ne prétendons pas proposer une solution facile et universelle. C'est un travail de longue haleine, qui repose sur une communauté et la bonne volonté de beaucoup d'organismes dans le monde. Cela dit, pour un début les choses se présentent bien, sachant que quelques petits FAI résolvent d'ores et déjà nos domaines, évitant à leurs clients le souci de configurer leur système. C'est un début, et nous remercions ceux qui ont ce genre d'initiatives.

Plus important, nous recevons beaucoup de critiques vis-à-vis de notre politique (et de notre charte). Bien évidemment, nous sommes ouverts aux critiques, mais beaucoup d'entre elles sont vindicatives et souvent mal informées. En effet, on nous accuse de fermeture, voire de censure, en arguant qu'il est inacceptable que nous filtrions les "purposes" de chaque requête pour un nom de domaine en .42. Nous allons donc tenter de détailler et de justifier notre façon de faire.

Pourquoi avons-nous décidé de contrôler humainement chaque requête, en réclamant une justification aux utilisateurs ?

Le propre d'un TLD est avant tout de réunir une pseudo-communauté derrière une extension précise. Ainsi, il n'est pas rare de voir des TLD restrictifs, réclamant l'obéissance à quelques critères afin d'être éligible pour un de ces domaines. Typiquement, il faut résider en France pour obtenir un .fr. Notre approche est du même genre, même si sensiblement plus complexe. Nous souhaitons réunir les acteurs du libre, de l'ouverture et du partage. Il va de soi qu'il est bien plus facile d'exiger une adresse postale française qu'une adhésion à une philosophie, mais c'est le pari que nous faisons. Et ceci requiert l'action d'humains. Actuellement, une poignée de personnes valide ou rejette les requêtes de domaines; ceci va (en substance) changer, mais nous en reparlerons quand ce sera implémenté.

Le filtrage que nous effectuons ne peut être qualifié de censure. Nous avons une charte déontologique, qui est publique, et à laquelle chaque utilisateur souscrit en réclamant un domaine en .42. Nous essayons de respecter notre charte à la lettre, bien que celle-ci soit évolutive, et nous nous y tenons, comme il se doit, aveuglément. La censure consisterait à refuser une requête qui serait pourtant conforme à notre charte. De plus, nous ne refusons pas les contenus que nous jugeons, comme exprimé sur certains blogs, "politiquement incorrects". Nous accepterions même volontiers de fournir des domaines aux blogs en question.

En effet, nous avons par deux fois (première et seconde fois) étendu notre charte. Il est maintenant explicite que nous ne filtrons aucune thématique, aucune idéologie, lors de la validation ou du refus d'un domaine. Nous souhaitons juste réunir les projets relatifs au libre, à l'ouverture, au partage. Nous souhaitons juste exclure l'aspect industriel de l'Internet de notre communauté. De plus, nous autorisons depuis notre (certes récente) seconde modification de la charte quelques activités commerciales ainsi que la publicité, même dans des optiques lucratives. Ceci est expliqué plus en détail dans la F.A.Q.

Nous convenons que ce point est assez abstrait, aussi, voici un exemple concis : nous avons déjà validé quelques domaines qui ont pour vocation d'héberger des pages personnelles pour des photographes amateurs, afin qu'ils diffusent librement et gratuitement leurs photos. Mais il est tout à fait acceptable que ces photographes proposent sur le même site, par exemple, la possibilité pour les visiteurs d'acheter ces photos en tant que posters géants.

Voici un exemple moins concis, mais plus explicite : prenons un utilisateur lambda, qui souhaite héberger derrière un domaine en .42 son blog personnel, dans lequel il donne ses trucs et astuces au sujet de sa passion qui est la pêche à la mouche. Ce blog a pour vocation de partager les connaissances acquises par cet utilisateur, et entre donc parfaitement dans la philosophie de la communauté .42. Pourquoi, alors que cet utilisateur est plein de bonnes intentions, lui interdirions nous de vivre de sa passion ? Aussi, il serait tout à fait envisageable que pour rentabiliser les efforts qu'il fournit afin de partager son savoir, il puisse placer quelques publicités sur ce site. En revanche, un site qui présenterait des ustensiles pour pêcher à la mouche vendus par la société de cet utilisateur ne serait pas éligible pour un domaine en .42.

Nous avons issu cette réflexion d'après un certain point de la philosophie GNU.

En somme, si vous "vendez du libre", vous faites partie de la communauté que nous essayons de soutenir. Si vous développez une solution libre et ouverte, mais vendez votre expertise, votre assistance, votre maintenance, vous êtes les bienvenus. Si vous développez une solution propriétaire et fermée, c'est peu probable, et ce n'est de toute façon pas votre intérêt : un TLD comme ".com" est prévu pour ce genre d'usages, pas le notre.

Il est important de noter que nous ne dénigrons ni les produits propriétaires, ni leurs concepteurs. Seulement, ils ne font pas partie de la communauté que nous visons. Notez aussi que cette notion de "commerce ouvert" nous est toujours apparue comme évidente, mais extrêmement difficile à formuler.

Nous tenons aussi à relativiser les accusations de "sectarisme" et d'"élitisme" quant à nos refus pour certains domaines. Des statistiques seront très prochainement disponibles sur notre site web, mais nous pouvons d'ores et déjà donner un aperçu : ce graphe montre que la quantité de refus est faible comparée à la quantité de validations de domaines de notre part. On constate aussi que le rapport Approvals/Rejections est globalement constant, voire augmente la dernière journée. De plus, la majeure partie des refus a mené à une nouvelle requête, acceptée celle-ci. Par ailleurs, il est prévu de mettre en place une page sur laquelle la liste exhaustive des rejets sera disponible, agrémentée du "purpose" de la requête et de la raison du rejet. Ainsi, nous jouons la transparence et avons l'intention d'inviter quiconque en a envie à remettre en question un choix qu'il juge illégitime de notre part.

Nous invitons toutes les personnes nous ayant poussé à écrire ce communiqué (bloggers, twitters, et autres) à nous faire part de leurs avis, négatifs ou positifs, et de leurs conseils, par mail à cont...@42registry.org, ou sur notre salon IRC, #42 sur irc.geeknode.org.

Enfin, pour finir sur une bonne note, nous tenons tout de même à signaler que nous avons énormément de retours positifs d'utilisateurs participant à l'expérience, et nous remercions tous ceux qui nous soutiennent. Nous espérons que cette aventure continuera à prospérer comme ce fut le cas ces derniers jours, et à réunir toujours plus d'enthousiastes, ces gens qui sont le noyau de la communauté sur laquelle nous estimons qu'un Internet libre et ouvert doit reposer.

Joyeuses fêtes,

L'équipe de la 42 Registry.

 


[ EDIT (Mic à titre de validation au CMAQ)
* Correction: le lien était dans la zone 'description du site'
* mis en manchettes, dans la section Reportage indép.
* sélection des rubriques
* ajout des gras, séparateur. etc.]

http://42registry.org/


Dossier G20
  Nous vous offrons plusieurs reportages indépendants et témoignages...

Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
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Toronto Community Mobilization
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