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Répression au Sahara occidental

Eric Smith, Dimanche, Novembre 21, 2010 - 17:39

Le Drapeau rouge-express

Le 8 novembre dernier, les forces répressives marocaines ont attaqué le «camp de la liberté» installé depuis le 10 octobre aux portes de Laâyoune, au Sahara occidental. Le bilan de cette attaque est d’au moins 11 morts, dont 10 parmi les forces de l’ordre marocaines, 723 blessés et 159 disparus, ainsi que des centaines de maisons, boutiques et voitures saccagées.

L’attaque marocaine a suscité de vives réactions à travers le monde. Selon l’agence Maghreb Arabe Presse, l’ambassade du Maroc à Madrid a été prise pour cible lorsqu’on a lancé des ballons remplis de peinture sur ses murs. Action de solidarité à Valence, où des manifestantEs ont tenté d’entrer par la force au consulat du Maroc, mais en ont été empêchéEs par la police. Le lendemain à Bilbao, des agents anti-émeutes de la police basque ont dû charger à deux reprises contre des manifestantEs, qui voulaient se rapprocher du siège du consulat marocain. La police basque a dispersé la manifestation de solidarité en faisant usage de matraques et de balles en caoutchouc, et au moins deux sympathisants des séparatistes ont été arrêtés. À las Palmas, aux Îles Canaries, des manifestantEs ont tenté d’entrer de force au siège du consulat du Maroc, avant d’en être empêchéEs par la police.

Les 25 000 personnes regroupées au campement Agdim Izik ont manifesté leur rejet de l’occupation. Les Sahraouis ont d’ailleurs tenté de mettre en place des camps similaires à Smara, Boujdour et Dakhla, qu’ils ont appelé les « camps de l’indépendance », mais ils ont été réprimés immédiatement.

Le blogue de l’association Diaspora saharaui rapporte que « plus de 41 citoyens sahraouis ont été blessés vendredi à la suite d’une intervention musclée de la gendarmerie marocaine, qui voulait les empêcher de se joindre au campement des exilés, baptisé “Campement de l’indépendance”, à quelque 12 Kms à El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental ». On y dénonce le fait que « les autorités marocaines… composées de différentes formations militaires et sécuritaires provenant de l’armée telles la gendarmerie, les forces auxiliaires et les groupes d’intervention rapide de la police… ont dressé des digues et installé des fils barbelés autour de ces camps et mis en places des patrouilles de contrôle et une surveillance aérienne ».  Puis, « elles ont ensuite obligé, par la force et la menace, plusieurs familles à retourner d’où elles étaient venues et n’ont pas hésité à réprimer violemment des manifestations qui ont eu lieu dans ces camps et interdit d’accès des véhicules transportant de l’eau, de la nourriture et des médicaments ».

L’attaque du 8 novembre est survenue lors de troisième réunion informelle entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara occidental, entamée lundi sous l’égide de l’ONU et qui s’est terminée mardi soir sans conclusion probante. Une nouvelle rencontre est prévue en décembre. Selon les Sahraouis, l’attaque contre le campement a été minutieusement préparée par les autorités marocaines.

D’après des informations recueillies par servirlepeuple.over-blog.com, après le démantèlement du «camp de la liberté,», les combats auraient continué dans les quartiers sahraouis de la ville de Laâyoune, où vivent près de 200 000 habitantes et habitants. Il y aurait eu entre trois et treize morts. Selon le journal El Pais, l’assaut du campement a commencé après 8h00. Les jeunes ont résisté, les forces de l’ordre marocaines ont alors aplati les tentes et elles ont été brûlées, semant la panique parmi les familles. Le quotidien El Mundo rapporte que l’armée marocaine patrouille, maison par maison, et que les soldats marocains ont attaqué certains quartiers de Laâyoune avec des camions blindés, tandis que les Sahraouis se défendent avec des bâtons et des pierres…

Même si les divers quotidiens ont pu recueillir certaines informations, le gouvernement marocain n’hésite pas à expulser tous les témoins étrangers qui pourraient alimenter la vérité de la barbarie de la monarchie marocaine. Des députés des impérialismes français et espagnol n’ont pu aller au Sahara occidental. Ce fut de même pour les journalistes espagnols; d’ailleurs, des journalistes espagnols ont été violemment attaqués dans un tribunal lorsqu’ils prenaient des notes sur le procès de sept prisonniers sahraouis.

Rappelons que le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole presque entièrement désertique. Sa population est estimée à l’heure actuelle à 600 000, habitantEs dont 160 000 vivent dans les campements de réfugiéEs, à Tindouf au sud de l’Algérie. Ce territoire possède des ressources économiques importantes, dont l’un des plus importants gisements de phosphate au monde, dont les réserves sont estimées à 10 milliards de tonnes. De plus, son sous-sol renferme probablement d’autres ressources telles que le fer, le pétrole, le cuivre, le nickel, l’uranium…

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 248, le 21 novembre 2010.
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Voir aussi: Malgré la répression, les révolutionnaires continuent le combat au Maroc !

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