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Guerre à la guerre impérialiste!

Eric Smith, Dimanche, Novembre 14, 2010 - 21:08

Le Drapeau rouge-express

Selon un rapport publié en 2008 par le directeur parlementaire du budget, les dépenses liées à la guerre en Afghanistan atteindront la somme de 18,1 milliards $ en 2011. Cela représente plus de 200 millions $ par mois ou encore, 1 500 $ par foyer. Parmi toutes ces dépenses, le volet militaire accapare entre 71 et 77% des ressources.

Le premier ministre Harper admet que «cette mission est très difficile, mais [qu’]on est là-bas pour les bonnes raisons». Avec le décès le 26 juin dernier de la caporale Kristal Giesebrecht, ce sont plus de 150 soldats canadiens qui ont été tués depuis le début de la mission. Aujourd’hui, cette guerre se déroule sous le prétexte «d’aide humanitaire». Mais cette aide vise essentiellement à engraisser les capitalistes et à consolider le pouvoir des puissances impérialistes.

Haïti est un bon exemple de cette guerre supposément humanitaire; c’est d’ailleurs le principal pays bénéficiaire de l’aide canadienne au «développement» dans les Amériques. Neuf services de police canadiens sont représentés en Haïti. Depuis février 2010, le Canada a graduellement augmenté de 85 à 150 le nombre de policiers canadiens et d’experts des polices provinciales et municipales déployé en Haïti; fait à noter, le surintendant principal Marc Tardif de la GRC a été nommé sous-commissaire aux opérations pour la MINUSTAH (la «Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti»).

Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, on peut lire: «À la suite du séisme, le Groupe de travail sur la stabilisation et la reconstruction (GTSR) a coordonné l’intervention humanitaire globale du gouvernement du Canada et fourni des spécialistes afin de déterminer comment bâtir des services de police, de justice et de pénitenciers améliorés, au lendemain du tremblement de terre. Le Fonds pour la paix et la sécurité mondiales (FPSM) du GTSR a porté sa contribution annuelle de 15 à 25 millions de dollars pour l’exercice 2010-2011.»

L’impérialisme canadien a fourni 100 véhicules de patrouille et contribué à l’entretien de la flotte de la Police nationale d’Haïti. De plus, il a fourni des salles de classe mobiles à l’École nationale de police, afin d’accroître la capacité à former de nouveaux policiers, y compris du personnel correctionnel pour doter en effectifs la prison de Croix-des-Bouquets, financée par le Canada et qui doit ouvrir plus tard cette année. Mais pas un sou des 400 millions $ annoncés à la Conférence internationale des donateurs en mars 2010 n’a encore été transféré au fonds qui verra à la reconstruction du pays; et pas un seul Haïtien n’est encore arrivé au Québec, dans le cadre des mesures exceptionnelles qui avaient été annoncées en grande pompe pour faciliter la venue de victimes du séisme du 12 janvier…

Décidément, la barbarie capitaliste n’a pas de limites. Selon les données obtenues par le Stockholm International Peace Research Institute, les dépenses militaires canadiennes auraient fait un bond de plus de 30% de 2006 à 2009, passant de 17 à 22,3 milliards $, ce qui place le Canada au 13e rang des pays du monde en la matière. Et pendant que toute la planète parlait de la crise économique, on apprend que 1 531 milliards de dollars ont été dépensés à l’échelle du monde pour les activités militaires, en hausse de 5,9% par rapport à 2008…

C’est le gouvernement Obama – le plus récent lauréat du prix Nobel de la paix – qui est en tête du classement avec 43% des dépenses militaires mondiales. En effet, Washington y a consacré 661 milliards $ l’année dernière, soit une augmentation de 7%. La Chine est la deuxième de ce classement avec environ 100 milliards $ de dépenses militaires. Mais il ne s’agit que d’une estimation, car elle ne publie aucun chiffre officiel. C’est la France qui occupe le troisième rang.

Pendant que cette orgie de dépenses se produit, les coupures dans l’éducation et les services sociaux continuent. Les augmentations de loyer et des tarifs du transport en commun sont monnaie courante. Les gouvernements capitalistes ont investi des centaines de milliards de dollars pour combattre la récession, principalement au moyen de subventions aux grandes compagnies. La bourgeoisie mondiale a dicté, via l’Organisation de coopération et de développement économiques, des «recommandations» que chaque pays devait suivre, et le Canada les a suivies au pied de la lettre. Un récent rapport de l’OCDE se félicite d’ailleurs de ce que «le gouvernement canadien a promptement réagi en introduisant un ensemble de mesures visant à tempérer les effets de la crise».

Maintenant que les capitalistes ont eu ce qu’ils voulaient, reste à voir qui va payer la note. «Si on peut maintenir la restriction des dépenses, le gouvernement fédéral devrait être en mesure d’équilibrer ses livres un an plus tôt que prévu», estime le Conference Board du Canada. Pour y arriver, la bourgeoisie canadienne n’hésite pas à mettre le paquet. On l’a vu récemment lors du sommet du G-20, où le gouvernement Harper s’est engagé à accélérer le rythme de la lutte au déficit créé par les mesures d’aide aux capitalistes. Ce même sommet où l’on a pris dans nos poches plus d’un milliard de dollars et mobilisé plus de 20 000 hommes armés pour réprimer et taire la contestation populaire…

Devant un tel déploiement et la militarisation de la société cana¬dienne, quelle position faut-il adopter? Certains disent s’opposer à la guerre, mais proposent des mesures qui la favorisent tout de même. Ainsi, le Comité de solidarité de Trois-Rivières, qui anime la campagne intitulée Stoppons les dépenses militaires, demande que «le budget militaire soit suffisant pour assurer la sécurité de notre territoire et la participation à des missions de paix valables de l’ONU en tant que Casques bleus».

Cette campagne est appuyée par le collectif Échec à la guerre, qui charrie les mêmes illusions sur l’ONU et ses «missions de paix». Dans sa plateforme, le collectif suggère que le Canada devrait œuvrer à «renforcer le rôle de l’assemblée générale des Nations unies pour faire face à la nouvelle situation internationale et faire échec à l’hégémonisme militaire des États-Unis».

À ce collectif pacifiste qui prépare notamment un Sommet populaire québécois contre la guerre et le militarisme pour novembre 2010, il faudrait rappeler que l’ONU reste une organisation de criminels au même titre que le G-8 ou le G-20 et que nous devons nous opposer non seulement à l’hégémonisme militaire des États-Unis, mais à l’hégémonisme militaire de toutes les puissances impérialistes, qu’il s’agisse du Canada, de l’Allemagne ou de quelque autre puissance que ce soit.

De même, il faut insister sur le fait qu’il y a des guerres injustes et des guerres justes. La guerre impérialiste en Afghanistan, par exemple, est une guerre injuste. Les guerres populaires en Inde et aux Philippines, quant à elles, sont des guerres justes.

C’est prouvé que le capitalisme est un système meurtrier. Chaque fois qu’il a été réformé, cela a été fait pour mieux tromper les masses exploitées. La libération du joug de l’oppression ne viendra jamais de la bourgeoisie. Elle viendra par notre lutte – en somme, nous pouvons dire qu’elle viendra du peuple, par le peuple et pour le peuple opprimé et exploité!

Pour mettre fin à la guerre impérialiste, il faut abattre l’impérialisme lui-même!

Lucho Victoria Rojas

(Article paru dans Le Drapeau rouge n° 92, août 2010)

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