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Un moyen d'action citoyen contre le budget des « Lucides »

Anonyme, Jeudi, Avril 15, 2010 - 16:31

Claude Philippe Nolin

Objet : Stratégie pour bloquer les Ludiques néolibéraux

Projet : LES PIQUE-NIQUES CITOYENS DU GRAND TINTAMARRE

Mesdames, Messieurs,

Si nous ne nous opposons pas d’urgence et avec force aux tenants du néolibéralisme, le discours seriné sans répit par nos fameux « Lucides » aura bientôt raison des dernières résistances parmi nos concitoyens et le démantèlement de nos services publics atteindra rapidement un point de non-retour. Notre niveau de civilisation, nos valeurs humanistes de liberté, de bien commun, d’égalité, d’équité et de solidarité sont remises en question. On nous propose de les remplacer par un individualisme outrancier, la loi du plus fort, la consommation compulsive, le concept d’utilisateur-payeur bref, le chacun-pour-soi. Si nous n’y prenons pas garde, cela se traduira par un nivellement vers le bas du progrès social à l’échelle de la planète et bientôt, il sera peut-être impossible de revenir en arrière.

Tenter de rallier toutes les populations du globe pour renverser le capitalisme, que ce soit démocratiquement ou par les armes, est peut-être un objectif que nous souhaiterions tous atteindre, mais pour l’instant, c’est plus que de l'utopie. À la vue des changements climatiques, de la dévastation des écosystèmes, du démantèlement des services gouvernementaux et de l’appauvrissement d’une large portion de l’humanité, un changement de cap s’impose avec une urgence grandissante.
Et si la gauche et les verts d’ici arrivent avec peine à faire élire une poignée de députés au provincial comme au fédéral, imaginez alors quelles sont les chances de les voir former un gouvernement de gauche dans un proche avenir. Sans compter le fait que les rares partis sociaux-démocrates à avoir un jour formé un gouvernement, tels le PQ au Québec et le NPD en Ontario, ont vu les grandes entreprises et les grands investisseurs se liguer contre eux et opérer un ralentissement de leurs opérations, mettant à mal les économies de ces provinces. C’est ce que Noam Chomsky a appelé le « Parlement virtuel ».

Isoler pour régner, telle est la stratégie

Laisser chaque individu ou chaque regroupement d’individus s’opposer seul à telles ou telles facettes des politiques d’amaigrissement de l’État ne pourra jamais renverser la vapeur. Prise séparément, chacune de ces revendications, même les plus justifiées, ne manquera pas de susciter une montée de boucliers de la part d’une part importante de la population, déjà gagnée par le discours dominant à l’idée qu’il faut couper quelque part (mais pas dans ma cour, ajouteront la plupart). Il nous faut donc élargir la contestation à un niveau tel qu’il soit impossible pour les gouvernements d’utiliser les intérêts des uns contre les autres.

À l’heure actuelle, nous n’avons pas l’ombre d’une alternative crédible à opposer au système capitaliste. Le faire tomber, ce serait donc faire tomber la civilisation, tant les désaccords sont grands parmi nous, pour décider ce qui est le mieux pour tous. Les seuls gagnants seraient ceux qui auraient la capacité de conserver une grande capacité d’organisation; comme les militaires, les organismes religieux ou pires, les transnationales et le crime organisé!

Mais, je vous rassure tout de suite, il n’est pas question ici de renoncer à la lutte anticapitalisme. Il s’agit à moyen terme de sauver d’abord notre civilisation d’un naufrage prévisible.

Dans les années soixante et soixante-dix, ce qui a permis l’avancement rapide du progrès social (notre fameuse Révolution tranquille), c’est que les gouvernements de l’époque se sont dotés des outils, la fonction publique, et des pouvoirs nécessaires pour décider et agir. Or, en signant depuis les années 80 les multiples ententes de libre-échange, ils ont systématiquement renoncé à ceux-ci, les sacrifiant sur l’autel des lois du marché mondialisé contre des promesses d’immenses progrès économiques générés par les secteurs privés et la déréglementation tous azimuts. Avec la crise économique que nous traversons, nous avons un aperçu des conséquences que peuvent entraîner de telles politiques.

Donc, à défaut de pouvoir jeter bas le système économique, il nous faut plutôt brider le néolibéralisme à l’échelle planétaire afin de reprendre le pouvoir de décider et d’agir localement. Pour l'instant, c’est la seule option réaliste malgré les énormes difficultés que cela représente. Réussir à harnacher le néolibéralisme en lui imposant des limites réalistes devrait nous permettre de préserver notre environnement, nos acquis sociaux, le bien commun, nos droits et libertés en plus d’améliorer ceux des pays dont les populations souffrent déjà d’un retard en ces matières.

Mais, il y a un problème majeur à cela. En n’imposant des limites qu’ici au Québec ou au Canada, cela laisse à d’autres nations la possibilité de nous faire concurrence en abaissant ou maintenant bas leurs propres exigences face aux activités des transnationales. Donc, pour réussir à harnacher l’économie et permettre la poursuite du progrès social, nous n’aurons pas le choix que de faire en sorte que ces mêmes exigences soient imposées à moyen terme par toutes les nations. L’exemple de l’exemption pour la culture démontre que lorsque les politiciens le veulent, ils peuvent imposer leurs volontés aux marchés. Il serait alors impossible à ces mêmes sociétés transnationales d’opérer leur chantage pour obtenir des faveurs et des privilèges indus auprès d’un gouvernement local.

Mais nous savons tous où logent nos gouvernements. La grande majorité des partis politiques canadiens et québécois prônent notre adhésion au néolibéralisme. Et comme cela est dit plus haut, les partis politiques progressistes sur lesquels nous pourrions compter sont très loin de pouvoir accéder au pouvoir.

Or, si nous subissons depuis plusieurs années les assauts répétés des « Lucides », des autres « think-tanks » néolibéraux comme le Fraser Institute et l'Institut économique de Montréal et des grands médias conscrits à leur cause, il ne fait pas de doute à mon esprit que les ténors du néolibéralisme enclenchent actuellement une étape cruciale visant une soumission plus grande du Québec et du Canada aux dictats de leur idéologie économique. Ils tentent de nous faire croire que la seule issue à une crise créée de toutes pièces est notre reddition face au démantèlement de nos services publics et de leur privatisation.

Il nous faut donc démontrer dès maintenant qu’un autre monde est possible. Sinon, il ne nous restera plus qu’à devenir aussi pauvre, aussi déréglementé et aussi servile que les plus pauvres, les plus déréglementés et les plus serviles des pays avec lesquels nous sommes en concurrence sur les marchés.

Les changements climatiques, aggravés tout au moins par les activités humaines, menacent. La survie des espèces vivantes, dont celle de l’humanité elle-même, se compte en termes de siècles; elle se comptera bientôt en termes de décennies et d'années.

Un autre monde DOIT être possible même en maintenant le système économique capitaliste. Vouloir attendre l’avènement d’une révolution hypothétique est la pire des solutions, car, si les gens se rallient un jour à cette idée, ce ne sera que lorsque nos gouvernements auront avoué avec des excuses bien sincères qu'il est dorénavant trop tard et qu'ils se sont trompés. Soyez assurés qu’ils nous offriront alors l’eau et l’air à prix d’or ainsi que des billets pour une loterie où ils nous offriront la faveur d’une euthanasie gratuite. Nous en serons peut-être là d'ici trente ans.

Il nous faut donc rallier dès aujourd’hui toutes les forces vives et dormantes pour bloquer cette offensive des Lucides. Il faut que chacun soit au fait que nous fonçons à toute allure vers un précipice. Mais, il faut surtout convaincre chacun de ceux et celles qui sont opposés aux démantèlements et à la privatisation aveugle de nos services gouvernementaux qu’ils donnent qu’ils ont eux aussi un rôle à jouer!

Votre rôle

C’est pourquoi je fais appel à vous tous personnellement, afin de démarrer un large mouvement de pression populaire. Chacun de vous peut être une figure publique, un acteur ou une actrice de premier plan de l’opposition au néolibéralisme. Votre crédibilité, votre charisme sont les armes de persuasion massive dont un tel mouvement aura besoin.

Vous êtes des politiciens, des enseignants, des étudiants, des journalistes, des travailleurs, des chercheurs, des philosophes, des militants, des syndicalistes ou des artistes, en somme, les « leaders » d’opinion de notre société. Qu’importe ce qui nous divise, le temps est venu de passer aux actes!

Notre rôle est de donner le signal de ralliement. Il nous faudra tenir des conférences de presse, des interviews et des interventions ponctuelles médiatisées. Il nous faudra gagner l’adhésion de tous les autres « leaders » d’opinion et de la population. Il faudra persuader chaque citoyenne, chaque citoyen d’user du pouvoir qu’il détient et lui montrer les choix qui se présentent à lui. Faire renaître le rêve, l’espoir en chacun d’eux que si un avenir meilleur reste encore possible pour eux et leurs descendants, le pire aussi l’est si rien n’est fait.
Il sera nécessaire aussi de publier toute l’information nécessaire pour soutenir notre discours; de commander les recherches et les études manquantes; d’émettre les consignes et de donner des formations.

Les conditions requises

Notre premier objectif doit être d’organiser un événement majeur à travers le Québec afin de signifier aux gouvernements de Steven Harper et de Jean Charest que nous ne voulons pas de réduction dans nos services publics, ni dans nos conditions de travail. Qu’ils révisent plutôt la taxation et la fiscalité afin de faire disparaître les inéquitables échappatoires dont jouissent les puissants au Québec comme au Canada.

Les délais sont courts, il faudrait réaliser cet événement avant l’été 2010. Peut-être pensez-vous que c’est irréaliste? J’ose suggérer le 1er Mai, même si cette date peut sembler arriver trop tôt pour vous. Ce mouvement de contestation doit pouvoir s’amplifier mois après mois pour enfin atteindre son paroxysme en automne. Le plus tôt il démarrera, le plus de gens il aura rejoint à ce moment.
Mais nous savons comment il peut être difficile de mobiliser la population, de les faire sortir de leur maison quand ils doutent encore de la vérité tant on leur répète qu’ils ont tort. De même, il faut que l’expression de leur opposition n’exige pas d’eux qu’ils franchissent d’un seul coup les étapes qui séparent la simple prise de conscience et l’action politique radicale.
C’est pourquoi il faut des actions qui permettent d’accroître jour après jour leur engagement social, leur détermination et leur solidarité.

La proposition de moyen d’action

Le projet proposé se nomme « Les pique-niques citoyens du grand tintamarre ». Il s’agit pour chaque citoyen du Québec que nous aurons gagné à notre point de vue, de marquer son opposition aux coupes attendues en participant à une date fixe, avec ses voisins et ses amis du quartier, ses confrères et consœurs de travail ou d’études, à un dîner mensuel improvisé sur la rue, dans une ruelle, dans un parc, au travail ou en vacances. L’événement se déroulera simultanément dans toutes les rues de toutes les villes et tous les villages du Québec, durant l’heure du dîner. Il pourra être animé par de la musique, de la danse ou par toutes autres activités festives qu’ils pourront imaginer.

À 12 h 55, il y aura un crescendo, un moment où toutes et tous seront appelés à faire un maximum de bruit durant 1 minute, avec l’instrument de son choix (voix, sifflet, crécelles, casseroles, instruments de musique, klaxon, etc.). Cela pour marquer leur prise de position et la prise de possession de leur pouvoir.

Cet événement doit se répéter chaque mois à une date fixe. Une date limite doit être fixée, suggérant la menace d’une éventuelle déclaration d’une ou plusieurs journées de grève générale.

Il ne s’agit pas non plus de susciter la violence. Ni par des actes commis par nos participants, ni par une résistance vaine à quelques forcenés qui voudraient franchir le barrage humain qu’ils auraient constitué.

Tous les organismes communautaires sont invités à mettre la main à la roue. Ce n’est pas un débrayage syndical, bien que tous les syndicats soient invités à organiser l’activité dans leur entreprise respective. Ce n’est pas une grève étudiante, bien que tous les étudiants et les étudiantes soient invités à se mobiliser pour sa promotion et son organisation. Ce n’est pas une activité partisane d’un parti politique contre un autre, c’est un message de tous les citoyens et les citoyennes du Québec pour marquer leur opposition à la dictature des marchés qu’ils adressent à leurs gouvernements et aux valets du néolibéralisme.

Le deuxième objectif est sous-jacent au premier. Il vise à permettre aux citoyens et aux citoyennes de découvrir quel pouvoir ils détiennent ensemble, lorsqu’ils auront osé se tenir debout.

Peut-être ne partagez-vous pas les mêmes idées quant aux solutions pour prendre le pouvoir ou assumer le gouvernement, mais peut-être croyez-vous comme moi que le vrai pouvoir est aux mains des citoyens et que le jour où ceux-ci le réaliseront, les choses se mettront à changer.

Mondialisation du mouvement

Le troisième est donc de déclencher (si possible simultanément sinon ultérieurement) une série d’événements semblables dans tout le Canada, dans les Amériques et le reste du monde. Car il nous faut, à moyen terme, élargir ce mouvement à l’échelle de la planète. Il faudra convaincre chaque peuple qu’il en va de son salut, de celui de l’humanité et de toute vie sur cette planète. Chacun devra démontrer à son gouvernement sa détermination à soumettre l’ordre économique mondial à des normes et des limites pour la protection ou la promotion de son environnement, du bien commun et des services publics décents auxquels il aspire; pour préserver, promouvoir ou reconquérir ses droits, ses libertés et sa dignité.

Il ne s’agit pas de renverser tel ou tel gouvernement, mais de démontrer à chacun d’entre eux la résolution des citoyens à changer le monde pour assurer un meilleur avenir pour tous, de la fin du règne des privilèges et de l’iniquité. Il est évident que nous devrons nous engager dans les voies de la simplicité volontaire. La planète ne peut pourvoir aux besoins de tous si nous continuons à consommer comme nous le faisons ici, en Amérique du Nord.
L’objectif ultime est donc de voir adopter des mesures internationales, telles la taxe Tobin qui pourrait donner à toutes les nations les moyens de liquider leur dette en quelques années et de se doter de services publics dignes de ce nom. Et à plus long terme, c’est l’adoption d’une série de règles uniformes pour soumettre le capitalisme à l’échelle mondiale, sans pour cela recourir à un gouvernement mondial, évitant ainsi les dangers d’hégémonie, de centralisation, de concentration et de nivellement culturels et politiques.

L’idée étant qu’en imposant les mêmes exigences pour toutes les nations, nous confisquons aux sociétés transnationales leurs principaux outils de chantage auprès des gouvernements locaux. Nous favoriserons mieux ainsi l’équité internationale.

Tous nos réseaux internationaux devront alors avoir été sollicités afin de préparer ce grand événement.

IL FAUT QU’UN AUTRE MONDE SOIT POSSIBLE ET C’EST MAINTENANT QUE ÇA SE PASSE!

Claude Philippe Nolin, artiste engagé et messager

La seule arme dont dispose le citoyen, c’est sa propre existence.

S’il n’en use pas pour son propre salut, d’autres se chargeront bien d’en user à ses dépens...

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