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Répression policière spectaculaire sur la rue Saint-Denis

Mise en Demeure, Lundi, Avril 5, 2010 - 02:17

Notre réaction suite à l'intervention policière après notre spectacle du 3 avril. --

Samedi le 3 avril dernier se déroulait, dans le quartier Latin, une intervention policière digne des meilleurs films sur l’Iran. C’est vers 23h45 que plusieurs agents se sont déployés sur la rue Saint-Denis dans le but de disperser une quarantaine de fêtard.e.s qui gênaient la circulation automobile. Alors que la foule obtempérait à l’ordre de se déplacer vers les trottoirs aussitôt que celui-ci fut donné, des agents de la Paix en manque d’adrénaline empoignaient leurs matraques et chargeaient sans préavis les cinq-six personnes qui avaient encore un pied dans la rue.

S’en est alors suivi un brasse-camarade, et du poivre de Cayenne a été projeté à l’aveuglette, indisposant plusieurs personnes qui assistaient à ce début de bavure policière. La scène qu’était devenue la rue Saint-Denis, où les badauds se comptaient par dizaines, connut une accalmie qui dura plusieurs minutes, durant lesquelles des soins furent prodigués par des civil.e.s aux victimes poivrées. Pourtant, malgré la volonté évidente du groupe de fêtard.e.s de se disperser pacifiquement et de mettre fin à ces échauffourées, le nombre de policiers augmentait.

Arrestations musclées

Les agents ont alors profité du départ de deux personnes pour leur sauter dessus et procéder à leur arrestation. Monsieur N fut projeté au sol par cinq officiers qui le traînèrent jusqu’à leur véhicule. Ils profitèrent gaiement de l’occasion pour le rouer de coups au corps et aux jambes. Évidemment, ils n’épargnèrent pas son visage. Il fut finalement maintenu près de quatre heures pour avoir « participé à un attroupement sur le domaine public et gêné le mouvement et la présence des citoyens qui utilisent également le domaine public à cette occasion », pour n’avoir pas obéit immédiatement à l’ordre d’un agent de quitter les lieux, ainsi que pour avoir eu un canif dans sa poche. Total : 500$. Petite précision, pendant le temps de sa détention, les insultes en tout genre ne se sont pas faites rares.

Homophobie ambiante

Lorsque le mari de Monsieur N appela au poste pour avoir des nouvelles de son conjoint, la personne à l’autre bout du fil s’est bien moquée de lui. « Ton mari à toi? Tu me niaises? » disait-elle, visiblement étonnée d’entendre un homme tenir de tels propos. Insistant pour prouver son identité, l’époux s’est fait dire de rappeler le lendemain, sans considération pour son inquiétude. Sommes-nous dans une société qui ne reconnaît pas aux hommes le droit de se marier? Les conjoints de même sexe ne sont toujours pas pris au sérieux par les représentant.e.s de la Loi. Cet hétérosexisme ambiant doit être dénoncée!

Dénudée devant plusieurs hommes

Madame A a subi une arrestation semblable. Arrêtée pour les mêmes motifs que Monsieur N, elle fut emmenée au Centre Opérationnel Sud, où elle fut détenue jusqu’à 3h50 du matin. À son arrivée au poste, une policière procéda, pour la troisième fois, à une fouille corporelle. Sans prendre la peine de demander aux hommes présents de quitter les lieux, elle tira sur la jupe de Madame A, dénudant celle-ci d’une manière des plus humiliantes. Tandis qu’elle se débattait, la prévenue pense avoir été aspergée une seconde fois de poivre de Cayenne.

Une telle situation est inacceptable. Les pratiques rétrogrades, machistes et patriarcales des forces de l’Ordre semblent être monnaies courantes et acceptées dans le milieu. Nous dénonçons cette atteinte aux droits des femmes!

« Des bâtardes comme toi on n’en veut pas dans notre pays! »

Mais ce n’est pas tout : Madame A, étudiante d’origine étrangère, s’est fait rappeler à maintes reprises sa différence ethnique et la fragilité de son visa. Durant son interrogatoire, devant son refus de parler, ses interlocuteurs lui ont suggéré qu’ils pouvaient « raccourcir son séjour ». Droit de garder le silence? Le racisme était flagrant : « des bâtardes comme toi on en veut pas dans notre pays! » a-t-elle entendu plusieurs fois. Doit-on encore douter de l’existence du profilage racial au sein du SPVM? Nous le dénonçons!

Lapointe d’un crisse de gros iceberg

Le 3 avril dernier, la rue Saint-Denis fut transformée pour à peine plus d’une minute en piste de danse suite à l’un de nos spectacles de musique. Pendant ce temps, aucun acte de vandalisme ou de violence n’a été commis. La réponse donnée par les forces policières en devient des plus absurdes. Suite à cet événement bon enfant anodin, nous pouvons dénombrer une panoplie d’attaques aux droits fondamentaux. Le pire, c’est que cela s’est fait par des policiers et des policières qui ont pour mandat de nous « servir et protéger »! La violence policière, l’hétérosexisme, le machisme et le racisme sont des attitudes à combattre. Y’a plus d’respect de nos jours.

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