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Réjouissons! la mondialisation est morte

hombredelatierra, Vendredi, Janvier 8, 2010 - 15:30

hombredelatierra

L'Ancienne Économie du pétrole bon marché est finie et avec elle le Grand Projet du Marché Mondialisé.

Quels sont les avantages et les opportunités de la Nouvelle Économie naissante?

la situation actuelle: la fin d'un monde

Les néolibéraux tenteront désespérément à regonfler la bulle crevée de l’économie mondiale du « Libre Marché ». Certes, ils n’ont rien appris de la crise financière, devenue crise de l’économie « réelle » (denrées, biens, services..). En effet, les néolibéraux - aveuglés par l'idéologie - habitent un univers-bulle en ténu contact avec la réalité physique, un univers parallèle fondé sur des flux abstraits de monnaie et maintenu par la richesse "virtuelle" qui découle de ces flux. En dépit de la pub "nouvelle", fraîchement verdie - le "greenwashing" - ces "élites" ne saisissent pas que la richesse économique sort des processus vivants et auto-régénérateurs de la nature. Elles ne saisissent, non plus, que la vraie valeur économique ne peut pas se trouver dans des ressources non renouvelables qui - par définition – s’épuisent et disparaissent.

Constatons

- que les économies industrielles ont épuisé les stocks de ressources non renouvelables en seulement deux siècles et

- que, par contre, la vie s’est maintenue, s’organisait et se régénérait - tout en évoluant de nouvelle formes et expressions de la vie, de plus en plus complexes et intelligentes - pendant 4 milliards d’années, vingt millions de fois la vie entière de la société industrielle!

L’équipe d’Obama et leurs semblables européennes essaient de ranimer un cadavre : l’économie mondiale du « Libre Marché » est déjà morte. Ils prennent des saccades post mortem pour signes de vie!

En réalité – réalité physique – l’économie du carbone sur laquelle la société actuelle est fondée est déjà morte à cause du Pic Pétrolier. Certes, l’économie mondiale essayera de se relancer mais finira par crever de nouveau quand le prix du pétrole s’emballera par suite du retour de la demande. Pourquoi en est-il ainsi? C'est parce que tout le "fruit" - pétrole - facile à cueillir a été déjà cueilli: maintenant, les coûts marginaux de l'exploration, l'exploitation et le raffinage montent en flèche.

http://www.energybulletin.net/node/50450
(quelques-uns de ces gens travaillent pour les pétroliers!)

La réalité est que l'offre en pétrole est désormais fortement contrainte ce qui rend son prix "volatil", sujet à des fortes fluctuations aléatoires. Pire - la spéculation sur le prix futur du pétrole créera - et le fait déjà - des bulles spéculatives suivies de craches. L'été de 2008, le prix d'un baril a frôlé 150 $ avant de piquer lors de la crise des hypothèques frauduleuses américaines. Or, cette turbulence des prix est calamiteuse pour le développement des fuels et sources énergétiques alternatives.

Prenons le gaz naturel comprimé (liquide). Ici, le prix des infrastructures (pipelines, usines, bateaux) est énorme ce qui exige une confiance élevée dans la stabilité du prix du marché. Sinon les investisseurs n'auront pas d'assurance de retour sur investissement! Le hic est que le prix du pétrole influe sur ce du gaz: pétrole et gaz pourraient se substituer à quelque degré. Turbulence du prix du pétrole implique turbulence dans les marchés de toute forme d'énergie substituant au pétrole.

Le constat est alors simple et - hélas! - lourd d'aléas tragiques. Nous avons trop attardé pour mettre en place des "technologies de transition" qui auraient pu permettre un passage en douceur à un avenir soutenable basé sure des énergies vertes :gaz naturel, réserves faciles à exploiter de pétrole, l'efficacité énergétique, transport collectif, le rail, voire l'énergie nucléaire. Ce constat est capital. Sans lui, on ne saurait négocier la grande transition socio-éco-économique qui tracasse toutes les sociétés du monde. Trop attardé: le diable vient nous livrer la facture..

En revanche, pendant les trente glorieuses le profit des grandes corporations passait avant la survie collective de la biosphère et des générations futures. Planétairement, nous avons simplement manqué de la solidarité humaine et de la volonté politique. Nous nous sommes laissés être programmés par la pub et l'agenda néolibéral: défaire les structures régulatrices du marché, étriper la société civile, maximiser le profit (surtout ceux des grandes corporations). Maintenant, il faut se mettre collectivement debout, nous prendre en main, apprendre à faire et à vivre autrement. Le mot-clé ici est "autrement"..

Ce que nous vivons aujourd'hui c'est tout sauf une transition en douceur vers un avenir vert, c'est un nouveau jeu avec de nouvelles règles. L'Ancienne Économie de l'énergie fossile bon marché est finie: Vive la Nouvelle Économie!

La Nouvelle Économie se caractérise par le principe suivant: faire ce qui faut faire en minimisant les impacts environnementaux et la consommation d'énergie et de matières primaires. C'est facile à dire mais les efforts à faire sont grands et demandent le maximum de notre créativité humaine - la matière grise.

maintenant, les bonnes nouvelles!

Intégristes nonobstant, la fin de la terre n'est pas pour demain. Même dans notre trépas actuel - et même à cause de lui, dirais-je - il y a toujours raison d'espoir.

D'après la science, la vie évolue sous pression de changer et même la requiert: adaptez-vous ou crevez! Le record fossile est éloquent sur ce point: les organismes "céphalisés" - avec des gros cerveaux - s'ils arrivent à survivre une extinction de masse, deviennent plus céphalisés, alors plus adaptés, complexes et intelligents. Comme disent les Anglais, "necessity is the mother of invention": la nécessité est la mère de l'invention dans les domaines de la biologie et la culture.

Ceci dit, nous sommes maintenant face à une période de stress, de chaos et de conflit avec, sur le côté positif, des bonnes chances de changer nos sociétés pour le mieux. On voit les signes de ce "stress d'adaptation" partout: les multiples crises enchevêtrées qui s'emballent les unes les autres. Attachez vos tuques et attendez l'inattendu!

Les chrétiens écologiques pensent que Dieu nous a donné le défi et l'opportunité de devenir des véritables "co-créateurs" en partenariat avec lui pour la réalisation de son Royaume de Justice sur Terre. Même des chercheurs laïques comme Edgar Morin (philosophe de la complexité auto-organisée: La Méthode), Illya Prigogine (lauréat du Nobel pour ses recherches dans le même domaine) ou Robert Reid (applications à l'évolution biologique: Biological Emergences, MIT press, 2009) semblent d'accord. Selon eux, de telles périodes de crise sont des points de bascule ou d'évolution rapide qui "programment" la trajectoire future d'un système. Exemple: le planétoïde qui a frappé la terre il y a 65 millions d'années, terminant le règne des dinosaures et instaurant celle des mammifères (nous!). Illya Prigogine du Prix Nobel nous dit que dans de telles périodes de transition, le "timing" est d'essence: un petit effort (ou action) bien placé détermine laquelle de plusieurs distinctes trajectoires évolutionnaires le système va "choisir" ("choix", "choisir", dans ce sens technique, n'implique pas - mais n'exclut pas - choix conscient).

quoi faire? où aller?

Aujourd'hui on peut envisager plusieurs distincts scénarios pour l'avenir de l'humanité et de notre biosphère:

1- extinction totale de la vie: la terre surchauffe pour devenir une planète morte semblable à Vénus. Très peu probable étant donné les écarts climatologiques, biochimiques et physiques que la terra a déjà subis. Si notre terre était si fragile nous ne serions pas ici! Probabilité: moins qu'une chance sur 1000 (p < .001)

2- extinction de la vie humaine, suite à des changements climatiques extrêmes. Peu probable étant donné les écarts déjà vécus par nos ancêtres: cycles de glaciations, changements causés par les déplacements des plaques tectoniques.. Probabilité: 1 sur 100 (p = .01)

3- extinction de la culture SciTech. Probabilité mitoyenne étant donné la dispersion géographique de la civilisation technicienne. Il serait difficile de perdre toutes nos connaissances partout sur la planète. Probabilité: 1 sur 10 (ici, je choisis volontairement une probabilité pessimiste, p = .1)

Ces trois scénarios les plus pessimistes ne comptent que pour 1 chance sur 9. Si j'ai raison, la civilisation technicienne survivra! La fin n'est pas pour demain..

Plus intéressant sont les 8 chances sur 9 de survivre parce que c'est ici, étant plus probable et plus souhaitable, que nous devrions mettre nos efforts et nos espoirs.

4- "business-as-usual". C'est en effet une grappe de scénarios. Par exemple, il y a ceux qui prétendent soit que le réchauffement planétaire n'existe pas (!), soit qu'il est bénéfique (!!), soit que la technologie trouvera bientôt réponse à tous nos problèmes. Pourtant, chaque soir les nouvelles démontrent clairement la fausseté - apparent, du moins - de telles hypothèses: plus de événements extrêmes météorologiques et coûts associés, baisses régionales de productivité agricoles, montée en flèche du prix pétrole due à l'épuisement des réserves (Pic Pétrolier). Il m'est donc difficile à accorder a cette grappe de scénarios "fantaisistes" plus que 5 chances sur 100 (un peu moins que les de la disparition de la culture technicienne (p = .05)

5- révolution utopique à la Marx. On peut envisager un scénario où les "masses" du monde "se soulèvent" - facilitées par l'internet - mais contre qui? à quelle fin? et comment? - et instaurent une utopie sciento-technique. C'est, en effet, une autre formule de la "pensée magique" de scénario précédant. Je lui donne donc la même probabilité de 5 sur 100 (p = .05).

6- Il reste deux scénarios qui, à nos yeux, ne sont que des variantes d'un seul scénario: 1- les "dystopies" - anti-utopies - si chères à la science-fiction: Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, 1984 de George Orwell et 2- un "Nouvel Moyen Âge". Pour ce dernier, le modèle sera la chute de l'empire romain. Mais Huxley voyait déjà un "Nouvel Moyen Âge" - crise écologique et technologique - comme prélude à sa dystopie sciento-technique. Je préfère les fusionner sous la seule rubrique "Nouvel Moyen Âge", laissant entendre que "toute chose sous le soleil change et passe". Nouvel Moyen Âge sans ou avec dystopie sciento-technique sera éphémère. Selon ses critères l'Europe aura pris 1000 - 1500 ans de sortir de la chute de l'Antiquité. Les hommes marcheront sur la planète Mars mais peut-être pas avant l'an 2500, 3000, 4000..

Or, si l'on fait la somme des probabilités des scénarios précédents, on arrive à 1 chance sur 5, ce qui reste pour le sixième est donc un peu près de 4 sur 5. Il faut attendre un "Temps de Troubles", court ou long selon les vicissitudes de l'histoire. Mais le monde renaîtra..

Pour amortir le choc de transition de l'Ancienne à la Nouvelle Économie (post pic pétrolier), il nous faut regarder en face les changements qui viennent et essayer à mettre en valeur leurs aspects positifs tout en essayant de réduire leurs aspects négatifs.

la démondialisation: enfin, une bonne chose?

Quels sont les avantages de la démondialisation de la Nouvelle Économie?

1- Le transport des aliments rétrécira à l'échelle régionale / locale. On mangera ce qui pousse près de chez nous (sauf, idéalement, pur les "exotiques": épices, café, thé.. qui ont une valeur élevée par unité de poids).

Si l'on veille à gérer intelligemment cette transition, on verra:

- moins d'énergie consommée par le transport, moins de pollution et les problèmes de santé associés

- aliments plus fraîches, moins pollués par les pesticides carcinogènes / mutagènes, avec plus de valeur nutritive

- un aménagement plus sain des terres agricoles avec peu ou pas de recours aux dérivés de l'industrie pétrolière qui endommagent la bioproductivité des cours d'eau et des mers en même temps qu'épuisant la quantité et les qualités vitales des sols.

- les gens referont la connaissance de leur fermier. Coopératives fermier / consommateur / fermier - consommateur sont déjà en train de devenir des entités socioéconomiques viables et prospères. Mais c'est à nous, si nous croyons vraiment que l'avenir pourraient être meilleur que le présent, à accélérer l'émergence de nouvelles formes "communautaires" de la vie économique: plus conviviales, plus imbriquées dans la vie commune, plus sensible à des besoins et valeurs de la communauté d'accueil, plus contributrices à la vie économique locale / régionale.

2- Si la transition à la Nouvelle Économie est bien gérée les gens pourraient redécouvrir les vraies valeurs de la vie humaine: famille, communauté, expression / création culturelle et spirituelle, exploration, jeu, solidarité humaine, enracinement, appartenance, sens de la signification / valeur de sa vie.. Il a été constaté bien des fois que la "société" de (hyper)consommation, pour fonctionner, doit expulser ces valeurs vitales de la vie humaine: la manque de vraies satisfactions crée un faim inassouvissable pour des satisfactions artificielles de "rechange" qui nourrissent l'industrie mondialisée (et détruisent la planète). "L'homme ne se nourrit pas seulement du pain". L'oeuvre de Hervé Kempf est à étudier..

http://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Kempf

3- La production locale /régionale de l'énergie dans des réseaux décentralisés / distribués, si elle est bien faite, diminue les pertes associées au transport. L'infrastructure de distribution (lignes à haute tension, pylônes, transformateurs, interrupteurs..) se voit réduite parce que plus d'énergie est consommée près de son point de production. Les pertes de transmission - résistances électriques - sont aussi réduites. Moins d'infrastructures et de pertes de transmission disent moins moins de consommation de ressources nonrenouvelables (métaux, pétrole..) et moins de pollution (liée à la fabrication de pièces et des pertes de transmission de L'électricité à longe distance).

Nos mètres électriques devraient courir dans les deux sens: vous achetez de l'électricité quand vous en avez besoin, vous - ou votre voisinage - la vendez quand vous produisez un surplus (provenant de panneaux solaire domestiques, par exemples).

4- Plus de production économique locale / régionale réduirait le transport par chemin, rail, air ou mer. Résultat: réduction de la consommation globale d'énergie, moins de pollutions, moins de destruction des milieux naturels (pour construction de chemins ou de havres ou pour l'extraction de sources énergétiques). L'air et l'eau deviendront plus propres, on subira moins de changement climatique, moins d'extrêmes météorologiques et d'instabilité géopolitique liée à des moissons ratées, moins de problèmes de santé crées par la pollution.

En effet, nous avons payé un prix très, très, très élevé pour nos "sociétés" de hyper / sur / consommation. Trop payé: il y a trop de "coûts externalisés" - cachés - dans le système de production actuel pour qu'il soit viable à long terme. Pour un seul exemple: les "subventions cachées" dont bénéficient les pollueurs. Le pollueur épargne de l'argent s'il n'est pas obligé d'installer des dispositifs de dépollution: c'est plutôt le pauvre bougre en aval du pollueur qui paie de ses maladies ainsi que le système de santé publique. Du socialisme - pour les riches!



Dossier G20
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Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
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