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Correspondance entre les communistes internationalistes de Montréal et le Feu aux poudres (1ère partie)

Anonyme, Mercredi, Mars 25, 2009 - 08:15

Steve Tremblay

CIM Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. ICM

Nous publions certains des échanges que nous avons eus avec un collectif aujourd’hui disparu :Le feu aux poudres. Nos réponses sont importantes pour notre classe parce qu’elles répondent à des questions comme le parlementarisme, le syndicalisme, l’internationalisme versus le nationalisme, le frontisme et la question du parti révolutionnaire international à créer. (1ère partie)

Les communistes internationalistes de Montréal CIM

Correspondance entre les communistes internationalistes de Montréal et le Feu aux poudres (1ère partie)

6/03/2007

Bonjour chers camarades communistes,

J'ai bien aimé votre texte.[ Un cirque de la noirceur et du mensonge : l’Assemblée
Nationale http://www.cmaq.net/node/26888 ] Celui-ci rejoint très bien ma position ainsi que celle du collectif dont je fais partie. Conscientiser les masses n'est pas chose facile, mais je crois que la construction d'un parti prolétarien internationaliste serait un pas dans la bonne direction. Comment
comptez-vous vous y prendre pour construire un tel parti ?

Salutations révolutionnaires,

Camarade Ben, du collectif Le feu aux poudres

7/03/2007
Bonjour camarade,

Merci pour le commentaire sur notre tract. Qu'il soit positif ou négatif, le commentaire critique est toujours le bienvenu car il permet d'ouvrir une discussion entre camarades et éventuellement de se remettre mutuellement en question de façon dialectique.

Ceci dit, nous sommes heureux de rencontrer vos positions politiques à travers ce tract. Par ailleurs, nous aimerions connaître ces positions plus en détails car, avant aujourd'hui, nous ignorions tout de l'existence du Collectif Le Feu Aux Poudre. Il s'agit donc ici véritablement d'un manque à gagner ; alors vous serait-il possible que vous nous parliez un peu de votre groupe?

Maintenant, nous essaierons de répondre à votre question (question complexe qui plus est), celle du regroupement des forces communistes. En premier lieu, il est important de nous situer politiquement. Ce n'est pas chose évidente puisque nous sommes encore en discussion sur plusieurs sujets qui retiennent notre attention, en y incluant celle du regroupement. Notre héritage politique marxiste est celui des fractions de gauche qui se sont dégagés de la Troisième Internationale en menant le combat contre l'opportunisme dans lequel sombrait celle-ci au fur et à mesure que l'isolement de la Russie révolutionnaire grandissait ; et qu'avec cet isolement s'estompaient les perspectives de cette révolution à d'autres pays.

Nous reconnaissons donc aujourd'hui les apports politiques des fractions de gauche, particulièrement celle de la gauche italienne qui produisit "Bilan" dans les années trente; de même que la gauche hollandaise, et française. Nous souhaitons poursuivre leur combat pour la clarté programmatique : internationalisme prolétarien / rejet de toutes formes de nationalisme ; unité de la classe prolétarienne / rejet du frontisme ; incitation à l'organisation autonome du prolétariat dans ses luttes / rejet des syndicats (qu'ils se disent rouges, anarchistes, ou "révolutionnaires") ; dictature des conseils ouvriers ou des organes dont se sera doté notre classe / rejet du légalisme bourgeois et destruction de son État.

La construction d'un parti internationaliste pour notre classe est à l'ordre du jour face à un capitalisme qui patauge dans une crise internationale croissante, et dont la seule perspective pour y remédier est la conflagration mondiale. Par ailleurs, celui-ci ne doit pas se concevoir à la hâte, en laissant de côté la clarté programmatique au profit de gagner plus de "masses". Dans le passé, cette politique s'avéra désastreuse quand, afin "d'aller aux masses", le programme communiste fut liquidé dans une panoplie de politiques étrangères au prolétariat (citons le frontisme pour ne donner qu'un exemple).

La construction d'un parti internationaliste implique l'ouverture d'un débat entre les forces se disant révolutionnaires. Mondialement, le véritable camp prolétarien est très faible de son nombre actuellement, et presque inexistant au Canada. Nous ne pouvons donc, pour l'instant - et suivant notre faiblesse numérique - qu'essayer d'être présent là où le prolétariat affronte son ennemi de classe, en y diffusant son propre programme : le programme communiste, afin de rallier les éléments les plus conscients du prolétariat face à son propre sort et pour que le programme gagne la direction des luttes. Nous devons aussi rencontrer nos "camarades" dans le milieu politique pour les affronter impitoyablement, mais dans la camaraderie, sur le terrain des idées afin d'y sortir et/ou gagner les éléments prolétariens, c'est-à-dire les éléments qui ne sont pas "brouillés" par des politiques bourgeoises ou que nous aurons réussi à "débrouiller" par nos bases politiques claires et principielles.

La construction d'un parti internationaliste prolétarien est à l'ordre du jour, mais une immense tâche nous attend. Souhaitez-vous y contribuer en ouvrant le débat avec nous?

En espérant avoir pu répondre à votre question,

Salutations internationalistes,

A. pour des communistes internationalistes, Montréal.

8/03/2007
Salut camarade,

Tout d'abord, je tiens à te remercier d'ouvrir une discussion avec nous. Nous sommes un collectif nouvellement formé dans le but de faire de la propagande. En réalité, on est journal pluraliste, de gauche, qui se dit anti-capitaliste et où on a tenté de créer une atmosphère de débat au sein du journal. Au sein du collectif, il y a des anarchistes, communistes (qui se définit plus vers le trostkysme) et socialiste. Personnellement, je trouve que la marge de différence est tellement mince (genre transition de l'État), qu'une division me semble plus ou moins appropprié. En gros, anar et coco souhaite la communisation des moyens de productions. Notre objectif est de promouvoir ces courants d'idées aux non-initiéEs de la question sociale. Dans cet ère de la surconsommation, disons l'esprit critique n'est pas très valorisée dans les médias bourgeois. En résumé, on essaie de véhiculer les idées du socialisme au prolétariat et d'ouvrir un débat sur la question sociale au sein des "masses". C'est en gros notre philosophie.

Comme vous allez le constater, les différents moyens d'arriver à l'éclatement d'une révolution sont toutes prise en considération. EN fait, notre prise de position là-dessus est peu clair. Si on se réfère à votre positionnement politique, il y a quelques désaccords:"internationalisme prolétarien / rejet de toutes formes de nationalisme". Évidemment, l'internationalisme prolétarien est un concept qui nous tient à coeur, dans le sens qu'on la vue avec la Russie, le socialisme dans un seul pays ne peut fonctionner. Aussi, la fraternité des peuples est une valeur chère aux socialistes et dans une communisation future, l'entraide internationnale va être une valeur sûre. Par contre, au sein du collectif, il ya une forme de contradiction puisque certains prônent l'Indépendance du Québec, qui est en soit, une forme de nationalisme territoriale (à la FLQ genre). Dans le cadre d'une exploitation fédérale, ou le pouvoir est concentré, le Québec est assujettit par les politiques fédérales. Je tente ici de refléter le mieux que possible la pensée de mes camarades. Puis "unité de la classe prolétarienne / rejet du frontisme ". Naturellement, la solidarité ouvrière nous tient à coeur. Disons qu,avec le journal on tente de créer des liens de solidarité et détruire les préjugés et la pensée réactionnaire qui se trouve au sein de la classe ouvrière. Pour ce qui est du frontisme, je vais t'avouer que je ne sais pas ce que ça veut dire...Donc, je ne peut pas le commenter. Ensuite "incitation à l'organisation autonome du prolétariat dans ses luttes / rejet des syndicats (qu'ils se disent rouges, anarchistes, ou "révolutionnaires")", l'auto-gestion est pour nous aussi crucial. C'est sûr qu'on incite pas la classe ouvrière à le faire (du moins pas encore), parce qu'on a pas les moyens de le faire, sur ce point on va s'entendre. La question syndicale est plus sensible, car pour nous, le syndicalisme de combat est une bonne tactique d'acquérir des gains dans l'immédiat tout en véhiculant les idées communistes. En s'impliquant dans des syndicats, cela évite le phénomène de ghettoisation tout en tentant de véhiculer le discours de la lutte des classes. Aussi, dans l'immédiat, la perte des syndicats serait un désastre pour le prolétariat, car les conditions de travail seraient d'avantage merdique. Je sais bien que vous avez une visée à long terme, mais je pense que certaines structures actuelle qui met pas tout a fait le système en question peut être utile afin de transmettre un certain discours plus radicale...Pour finir "dictature des conseils ouvriers ou des organes dont se sera doté notre classe / rejet du légalisme bourgeois et destruction de son État". Effectivement, cette option nous va à merveille! Le mode de fonctionnement basé sur des conseils ouvriers évitent l'exploitation de l'homme par l'homme en plus de promouvoir la démocratie directe.

Personnellement, je ne suis pas tout à fait Léniniste. Mais certaines idées me plaisent, comme celle de la propagande. Dans un parti, une fois que les forces sont regroupés, le travail de diffusion se fait beaucoup plus facilement et efficacement, qu'un collectif comme nous, qui survit tant bien que mal à diffuser les idées. Avec le surplus du nombre, on est beaucoup plus fort. Par contre, des concepts comme la ligne de parti m'horripile un peu. C'est-à-dire, que parfois, cette fameuse ligne fait en sorte d'abolir toute forme de débat et de contestation(qui pourrait faire valoir certaines tactiques différentes). Je sais que là n'est pas votre intention, car vous avez mentionné la créationd'un parti anti-Stalinien! Je vais t'avouer camarade, que j’ai pas beaucoup d'expérience en la matière, mais qu'un parti tel que le PCR m'a énormément déçu et déplu. Un parti hyper hermétique, où les "dirigeants" faisaient régner un sentiment de peur et que l'information n'était pas entièrement divulgué.(Note) Disons que ça nous a donné une mauvaise image d'un parti soi-disant révolutionnaire. Naturellement, faut pas généraliser, et je crois que votre but n'est pas de construire un parti aussi autoritaire...

Le feu aux poudres apporterait son attribution dans un tel objectif. C'est sûr qu'à l'intérieur de nos pages, on a divulguerait l'idée. Je pense qu'un parti, pourrait apporter un grand support pour le prolétariat, entre autre apporter un appuit dans les luttes sociales et la diffusion des idées communistes. Naturellement, un certain "débrouillage" devra être fait au sein du collectif ;), puisqu'on a est pas totalement opposé à des partis comme " Québec solidaire". En résumé, le Feu aux poudres souhaitent dans l'immédiat un virage à gauche et la destruction de l'ère néo-libérale, si ça se peut t'aider à te faire une idée. C'est pour cela, que certaines tactiques nous déplaisent pas (genre le syndicalisme). Bref, j'espère que cela à apporter un éclaircissement sur nous et ce qu'on pense sur la création d'un parti. Je vais t'avouer que votre projet me plaît, mais évidamment, je ne peux pas parler aux noms de mes camarades.

salutation révolutionnaire,

Rémi

13/03/20007

Salutations aux camarades du Feu Aux Poudres,

Avant tout, nous sommes heureux d'avoir reçu une réponse de votre part et de constater que nous sommes déjà en train d'échanger sur certains points. C'est très encourageant pour notre groupe et le milieu dans lequel nous évoluons mutuellement comme une preuve que la discussion avec des camarades de divers horizons politiques est possible de même que souhaitable pour l'ensemble de notre classe.

Aussi, nous tenons à saluer sincèrement le climat de débat qui semble prévaloir au sein de votre collectif. Nous avons d'ailleurs pris connaissance des conditions dans lesquelles vous évoluez, c'est-à-dire la mixité politique qui anime votre journal. Cependant, comme vous le savez sans doute, ce n'est pas une situation que nous préconisons en tant que groupe issu de la Gauche Communiste. Au contraire, nous pensons que ce genre de situation ne peut malheureusement qu'entretenir la confusion dans notre classe. Par ailleurs, votre disposition à débattre à l'intérieur du collectif le Feu Aux Poudres - et à débattre avec d'autres éléments de la classe -permettra éventuellement de pallier à ceci et d'évoluer vers une homogénéisation politique plus souhaitable, si tel est votre objectif. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons que vous encourager à persévérer dans cette voie car c'est par le débat au sein de votre collectif que se démarqueront les positions prolétariennes des positions non prolétariennes, les éléments de notre classe des éléments étrangers à notre classe, et enfin que se démarqueront les révolutionnaires de leurs caricatures.

Nous aimerions, si vous le voulez bien, contribuer à entretenir le débat dans votre groupe en maintenant une discussion étroite avec celui-ci dans une atmosphère de camaraderie, malgré les divergences qui pourront peut-être se dresser, pour vous aider à affûter l'arme la plus efficace dont dispose notre classe en temps de reflux contre-révolutionnaire, c'est-à-dire la théorie révolutionnaire, car comme l'a si bien dit Lénine, "sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire".

Maintenant, revenons sur votre réponse. Lorsque vous affirmez que pour le Feu Aux Poudres, "les différents moyens d'arriver à l'éclatement d'une révolution sont toutes prises en considération" et que votre "prise de position là-dessus est peu claire", ça nous ramène un peu à ce qui a été dit plus haut au sujet d'une discussion vers une homogénéisation politique. Pour nous, il n'y a justement pas divers moyens de parvenir à une révolution communiste. En effet, c'est dans la généralisation des luttes dans lesquelles se trouvent impliquées notre classe, et surtout dans leurs transcroissances guidées par le programme de son parti, que le prolétariat prend conscience de ce qui l'oppose et perpétue son exploitation. C'est à ce moment que pour le prolétariat s'effectue un "saut qualitatif" dans la généralisation de ses luttes, lesquelles s'autonomisent alors de plus en plus de la tutelle des vieilles structures bourgeoises (état, syndicats, partis politiques) grâce à une conscience de plus en plus aiguisée par son parti, pour que celles-ci s'orientent enfin vers une guerre générale contre la bourgeoisie. Et c'est le rôle du parti internationaliste prolétarien d'insuffler le programme révolutionnaire au sein des organes dont se dotera le prolétariat lorsque celui-ci imposera sa dictature. C'est aussi son rôle d'analyser les luttes pour bien comprendre où le prolétariat doit pousser afin de rendre son programme impitoyable pour la bourgeoisie, afin qu'aucun recul sur ses positions ne soit possible pour que la bourgeoisie reprenne les rênes du pouvoir et impose à nouveau sa dictature sur le prolétariat.

Dès cet instant, tout légalisme parlementaire, ou organe de médiation quelconque entre la classe et la bourgeoisie, n'est possible. Les soi-disant "partis de gauche" comme Québec Solidaire ne font qu'entretenir l'illusion que la démocratie parlementaire est neutre. En fait, les mécanismes légaux dans lesquels pataugent ces "partis de gauche" empêchent tous changements de se produire réellement. D'une petite réforme acclamée par les "citoyens", de gros reculs pour l'ensemble de l'oeuvre. N'oublions surtout pas que toutes ces réformes, lois, mesures sociales, lorsqu'elles nuisent à la production de profits pour la bourgeoisie, se voient plus souvent qu'autrement modifiées vers la caducité ou carrément abrogées dans le temps (par exemple, lors d'un changement de pouvoir). La voie parlementaire se veut donc complètement étrangère au prolétariat. L'heure en est une, pour le prolétariat, d'instaurer sa propre dictature sur tous les vestiges de la société bourgeoise.

C'est un peu la même chose en ce qui concerne le nationalisme. Lorsque vous écrivez que "dans le cadre d'une exploitation fédérale, où le pouvoir est concentrée , le Québec est assujetti par les politiques fédérales"; en fait, l'exploitation fédérale n'est que l'expression du désaccord en terme politico-économiques entre la bourgeoisie canadienne et la bourgeoisie québécoise. Quel est le véritable gain pour le prolétariat qu'un Québec indépendant pourrait lui apporter si ce n'est de se faire exploiter par un de ses "pairs"? Qui plus est, dans le cadre du capitalisme à son stade impérialiste, l'interdépendance économique entre les différents pays est telle qu'en termes absolus, aucun réel changement ne viendrait modifier la dynamique politique d'un Québec indépendant. Il faut d'ailleurs mentionner que le Québec possède aussi une volonté impérialiste avec ses monopoles québécois comme Bombardier, SNC Lavallin, Québecor, le Cirque du Soleil, Hydro-Québec qui sont actuellement aidés par l’état fédéral et provincial. L'indépendance nationale n'est qu'un leurre de la bourgeoisie afin de polariser plus adéquatement les blocs politiques dans lesquels elle se trouve, et surtout afin de mieux intégrer le prolétariat à ses visées impérialistes dans une possible confrontation mondiale. La "libération nationale" n'affaiblit aucunement le capitalisme puisqu'elle ne remet pas en cause son assise fondamentale que sont les rapports de production.

De même pour le frontisme. Les tactiques de "front unique", front populaire, front antifasciste, ont été une fabuleuse manière pour la bourgeoisie de détourner le prolétariat de sa tâche historique en proposant quelques alliances "temporaires" avec ses propres partis "ouvriers". L'autonomie du prolétariat dans ses luttes - dans sa guerre - est la condition sine qua non de son cheminement vers le renversement de la vieille société bourgeoise et autoritaire. Aucune alliance avec des fractions de la bourgeoisie - qu'elles se disent ouvrières, progressistes, antifascistes - ne doivent se contracter. Tout courant politique avec lequel le prolétariat pourra s'acoquiner momentanément, et qui lui est étranger, ne peut le mener finalement qu'à une écoeurante défaite et sert directement les intérêts de la bourgeoisie. Le seul terrain sur lequel le prolétariat doit évoluer est son terrain de classe car il se doit d'être face à l'ennemi pour le combattre, pas à ses côtés.

En ce qui a trait aux syndicats, la question est plus délicate. Il est vrai qu'historiquement (particulièrement vers la fin des années 1800), les syndicats ont permis de défendre les intérêts de notre classe par certaines améliorations des conditions de vie (par exemple, la lutte pour la journée de huit heures) et ont quelque peu assumé des lieux où le prolétariat pouvait se réunir et se retrouver... Mais toujours dans la mesure où l'abolition du travail salarié n'était pas à l'ordre du jour.

Lors de la Première Guerre, le capitalisme est mondialement entré dans une phase où la perspective qu'il offre désormais à l'ensemble de l'humanité en est une cyclique de crises - guerres - reconstruction. À cet instant, la Révolution - et avec elle l'abolition du salariat en tant que classe - est devenu une perspective bien réelle, mais plus que tout nécessaire, pour le prolétariat et l'humanité toute entière. Confrontés de facto à une situation mondiale où l'abolition du salariat est maintenant nécessaire, les syndicats - animés par leur propre classe de bureaucrates soi-disant ouvriers - ont atteint un point où leur propre disparition est à l'ordre du jour et sont devenus, comme condition de leur survie, des défenseurs du capitalisme et les meilleurs négociateurs des termes de vente de la force de travail. Par ailleurs, nous ne pensons pas qu'il ne doit y avoir aucune intervention des minorités révolutionnaires au sein des appareils syndicaux. Seulement, ceux-ci ne peuvent être re-capturés par notre classe. À travers les assemblées syndicales, les minorités révolutionnaires se doivent de mettre de l'avant le programme prolétarien, de le défendre, et d'inviter les ouvriers et ouvrières à s'organiser en-dehors du cadre syndical, pour qu'il n'y ait pas sabotage de leur lutte. Cependant, s'il s'avérait qu'un syndicat, lors d'un évènement exceptionnel, propose des moyens développant la solidarité de classe et le contrôle de la lutte par la classe elle-même nous ne pourront qu'être en parfait accord avec celui-ci.

Au sujet de la ligne de parti, la conception qui est utilisée par les partis bourgeois et staliniens visent essentiellement à empêcher tout débat au sein de l'organisation. Staline et Mao ne se sont jamais empêchés de l'utiliser pour éliminer leurs concurrents, ou les véritables opposants marxistes, dans le parti. Les anarchistes craignent cette conception de la "ligne de parti" avec raison. Elle ne favorise en rien l'échange et enferme la théorie dans un cadre hermétique. Or, le marxisme est une théorie vivante, une théorie en mouvement qui se doit d'interpréter le cours réel des évènements. La ligne de parti stalinienne est la méthode inverse : elle tente de figer les conjonctures dans sa propre fenêtre et à rendre le parti le plus monolithique possible aux fins de ses propres dirigeants.

Dans le contexte de la Gauche Communiste, la "ligne de parti" serait la défense du programme prolétarien. Cela dit, contrairement aux staliniens (en incluant les maos), une grande place est accordée aux débats internes dans la GC qui peuvent même aller jusqu'à la constitution de fraction avec une aide matériel sur de nouveaux points politiques, par exemple lors d'un changement de conjoncture ou sur des points ambigus du programme. Bien qu'à vrai dire, on ne parle pas vraiment de "ligne de parti", surtout lorsque les conditions à l'éclatement d'une révolution ne semblent pas encore favorables.

Pour terminer, un mot sur l'autogestion. L'autogestion est, du point de vue de la Gauche Communiste, la gestion des entreprises par la classe ouvrière dans une société où la production de plus-value n'a pas été éliminée. C'est un moyen, pour le capital, d'intégrer les prolétaires aux problèmes que peuvent rencontrer les entreprises frappées par la crise, et dans lesquelles ils travaillent, en leur faisant organiser les modalités de leur propre exploitation. L'autogestion lie le prolétariat aux préoccupations de l'économie capitaliste qu'il a au contraire comme tâche de détruire. La classe ouvrière n'a pour objectif que l'instauration de sa propre dictature en abolissant les rapports de production capitalistes. C'est à cet instant qu'il peut prendre en charge la gestion de la production, en-dehors du cadre capitaliste.

Voilà pour l'instant. En espérant que ce ne soit que le début d'un processus d'éclaircissement mutuel. Nous joignons à cet envoi un texte écrit par le Courant Communiste International qui pourra vous indiquer un peu mieux où nous nous situons. C'est un excellent texte qui résume très bien les positions générales des groupes de la Gauche Communiste, même si nous ne sommes pas sympathisants de cette organisation. En effet, depuis quelques années, celle-ci a rencontré divers problèmes qui l'ont plongé dans une crise qui ne semble malheureusement pas sur le point de se résoudre. Cependant, elle a produit d'excellents articles au cours de son existence dont celui-ci. Nous aimerions éventuellement vous rencontrer, si vous êtes intéressés - et si vous jugez que le moment est bien choisi - pour échanger un peu plus en profondeur. Nous serons présents à la manifestation du 17 mars prochain pour distribuer des tracts. Peut-être pourrons nous nous y croiser?

En attendant une réponse de votre part,
salutations révolutionnaires,

A. pour des communistes internationalistes, Montréal 2007.

Note: Depuis cette date une brochure critique et autocritique sur le maoïsme a été publiée : Du nationalisme à l’internationalisme http://www.cmaq.net/node/30896 )



Sujet: 
2ième partie
Auteur-e: 
Steve Tremblay
Date: 
Mer, 2009-04-01 08:47

La 2ième partie: http://www.cmaq.net/node/32428


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